Un article de Marianne.net qui remet Barnier et Micron dans leur contexte.
Définitivement : non ! Et, les français mettront des décennies à se remettre de cette double erreur. La seule bonne nouvelle, c'est qu'il s'est coupé la tête lui-même.
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Le président du Conseil
Par Franck Dedieu
Publié le 09/09/2024 à 17:30
Mariannel.net
Le nouveau locataire de Matignon vient des rangs du parti LR, un groupe aujourd’hui très minoritaire à l’Assemblée nationale.
Il faut remonter à la IVe République pour voir un chef du gouvernement issu d'une formation politique si mal représentée dans l’Hémicycle.
Un peu d’histoire ….
Sous la IVe République (1946-1958), aucun parti ne revendique une majorité écrasante. Le régime de la proportionnelle conduit forcément à désigner un chef de gouvernement obligé de composer avec d’autres partis, mais celui-ci appartient souvent à la formation la plus étoffée de l’Assemblée.
Le MRP, le parti des présidents du conseil Georges Bidault et Robert Schumann, pèse à lui seul 28 % des députés. Léon Blum en 1946 et Paul Ramadier en 1947 sont estampillés SFIO comme 16 % de l’Hémicycle.
Aujourd’hui, presque 80 ans plus tard, Michel Barnier, LR historique, bénéficie, lui, d’une assise parlementaire encore plus faible avec 47 députés sur 577, soit 8 % de l’ensemble.
Sur les seize chefs de gouvernements des trois législatures de la IVe République (hors gouvernement de Gaulle en juin 1958 désigné pour solder le régime), seuls cinq d’entre eux appartiennent à un parti aussi faiblement représenté. Et, ils tiennent en moyenne six mois et dix jours.
Appliquée au mandat de Michel Barnier, une telle durée fixe le terme « statistique » du gouvernement au… 17 mars 2025. À quelques jours du printemps.
N.D.L.R
On n’est pas sorti de l’auberge.
De toute façon, Micron, lui, les premiers ministres, il s’en moque royalement et s'essuie les pieds dessus.
Son vrai problème est qu'il n'a plus de majorité et qu’il n'est pas près d'en avoir une.
À moins de s’allier ouvertement avec le RN. Ce qu'il vient de commencer à faire discrètement avec la nomination de Michel Barnier et l’assentiment discret, mais obligatoire, du RN.
Micron n’était déjà pas à la fête depuis un bon moment, mais avec tous les ennemis avérés qu’il a réussi à se faire depuis sept ans et des alliés comme le R.N, seule solution qu’il a pu péniblement trouver, ou plus vraisemblablement que McKinsey a pu trouver pour lui, pour enfin dégotter un premier ministre, il va amèrement regretter sa dissolution chaque jour et chaque nuit..
Le drame est que pendant tout ce temps-là, les affaires de la France n'ont aucune chance de s'arranger.
C'est pourquoi la destitution est la seule mesure qui puisse, enfin, définitivement régler le problème Micron. Qui n'est plus de fait un problème Micron depuis longtemps, mais le problème de la France et de son avenir, de plus en plus compromis.
Hélas ! Les deux institutions qui pourraient apporter l'esquisse d'un début de solution et qui sont le Conseil constitutionnel et le Conseil d'État, sont peuplés d'ectoplasmes tout à fait capables de compter les coups, mais incapables du moindre acte de courage. Leur mantra, c'est celui du président du C.C : responsables, mais jamais coupables !