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La perle rarissime n'est pas obligatoirement la concrétion monstrueuse que la capitaine Nemo engraisse (*), ou du moins cultive. Aucune allusion à la perle de culture, au sens ministériel, mais prise en compte des réalités de la joaillerie marchande dans un siècle précurseur d'une mondialisation naissante qui déjà exploitait les ressources en main d'œuvre des régions sub-tropicales.
La perle rarissime est, pour le geek gougueulimane, le mot introuvable même entre les tentacules de la pieuvre verte de l'internet, le mot-eur de recherche le plus coté en bourse.
Aujourd'hui, mardi 26 août 2008, pas de succès avec | zootériste|. La recommandation est la chasse au | scootériste |...Je laisse ce soin à des agents spécialisés, bien connus des conducteurs de deux-roues des conurbations.
Alors, qu'est un zootériste ?
En toute logique grammaticale, ce vocable désigne un adepte du zootérisme. Là, Gougeule affiche quatre (4) occurences. Et conseille un détour par | ésotérisme |.
Le mot est repéré sur un forum, à propos de la place des anges dans le culte orthodoxe ; Il s'agit manifestement d'un néologisme pour désigner un nouveau spécimen ailé facile à classer dans le jardin zoologique de l'ésotérisme.
Laissons libre cours au jeu des associations verbales.
-Par contraction : un zozo ésotérique mérite la qualification de zootériste.
-Par dérivation contaminée : un spécialiste des zostères est un zoostériste, la syllabe initiale zo étant transformée en zoo par attraction de la racine zoo, plus intelligible dans les sciences de la vie. A noter que l'étymologie de zostère serait un emprunt au latin d'époque impériale zoster, du grec ζωστήρ, la ceinture – allusion à la morphologie de la feuille de la plante (**).
-Par construction syntaxique : un chercheur en symbolisme ésotérique des animaux serait un zootériste. Piste fructueuse, le nombre d'animaux réels jouant un rôle dans les divers mythes de l'inconscient collectif planétaire dépassant la centaine. Pour ne rien dire des animaux dit mythiques, et des animaux énigmatiques objets d'étude de la cryptozoologie.
-Par transcription phonétique type essemessiste : le sauteriste, théologien spécialisé dans l'économie du salut, devient zootériste, certaines formes de cette économie, dont la prétendue catholique (***), mettant en scène divers animaux, en particulier, outre l'âne et le bœuf, subalternes, la colombe trinitaire.
Crédits
Merci à Marthe Rousseau pour ce cliché d'une Pinctada margaritifera (****) qui au premier coup d'oeil évoque une des planches en couleur du test dit d'Hermann Rorschach, et avec plus d'attention certains plans pseudo-symétriques à la Stanley Kubrick. J'ai peut-être férquenté des doctorants et maîtres de ce laboratoire du temps où je co-préparai et co-réalisai les premières doctoriales du Museum, à Dourdan, du 15 au 20 juin 1997...
Notes
(*) Relire vingt mille lieux sous les mers, et chercher le mot tridacne. Ou bien aller directement au chapitre II de la 2° partie, "une perle de dix millions"...
(**) Il est difficile d'atablir un lien entre ce mot et un récent slogan d'un distributeur (de profit aux actionnaires), à savoir la comparaison entre la vie Auchan et la vie Dzaustère, encore que faire ses achats dans ces temples de la consommation soit peut-être une manière de se serrer la ceinture sans s'en rendre compte
(***) les adeptes des enseignements de l'église prétendue réformée comprendront, avec toute ma sympathie, l'allusion.
(****) Le mot latin pour perle est margarita, directement translittéré du grec μαργαρίτης, margaritès. Le mot français perle nous vient du latin perna, coquillage, via l'italien perla. Le mot français est passé tel quel en anglais, avec la métamorphose orthographique restituant au mieux la prononciation : pearl ; un port célèbre depuis le 7 décembre 1941 a rendu ce mot universellement connu. La marguerite est aussi un des noms du chrysanthème....et d'un mélange alcoolisé à base de tequila, sous-produit du cactus bleu.