Un Mauritanien à côté d’un baobab chacal appelé aussi rose du désert.
Dire NON juste une fois de son histoire!
La Mauritanie est la partie du monde où l’Histoire se répète le plus !
L’Histoire qui bégaie, piétine et s’incruste dans le cycle infernal du « Déjà –vu »
Ici, le sens, la rationalité semble être absents du réel. Les paradoxes et autres négations constituent les seuls structurants de la réalité sociopolitique rompue à l’art du reniement et de la flagornerie. Le réflexe opportuniste qui était un trait de caractère du mauritanien est en passe de devenir un train de vie sous nos latitudes.
Les derniers développements politiques sont, si besoin en était, une parfaite illustration de cette triste réalité. Un coup d’état vient interrompre un processus démocratique et étouffer l’élan d’un peuple vers un mieux –être social.
Ce coup d’état est un coup de massue contre l’espoir, l’espérance. Il vient brutalement nous rappeler à l’évidence que notre « maturité politique » n’a été qu’un rêve, une fiction et que nous avons encore beaucoup de choses à nous prouver à nous-mêmes et à l’Histoire. Car le plus dur n’a pas été de revivre un autre coup d’état mais de voir les réactions et attitudes de certains face au coup !
Des scènes d’un autre temps. Un temps que nous avions cru révolu. Mais c’était sans compter avec le « génie » calculateur et la force « d’adaptabilité » des mauritaniens…de certains mauritaniens ! Car en dernière analyse, il ne doit pas s’agir d’un procès d’intention à faire à un régime mais d’une aptitude intellectuelle et morale à refuser…Juste savoir dire NON quand les principes sont bafoués et les règles piétinées ! Savoir dire NON … après avoir dit OUI à la démocratie, à tout ce qui n’est pas démocratie et à tout ce qui la rend caduque ! Dire Non juste une fois de son histoire! Ce n’est pas trop demander à un peuple ! Ce n’est pas le plus lourd tribut à payer et c’est celui qu’ont payé tout ceux qui ont choisi le meilleur pour eux-mêmes et leurs descendants. Le prix du Droit et de son respect. Car faut il le rappeler la démocratie en tant qu’option politique a des règles et ne saurait s’accommoder des coups d’éclats, Nous devons pouvoir respecter ces règles! Tout comme nous devons pouvoir dénoncer sans ambages toute atteinte à ce principe. Il ne saurait y avoir de « raisons objectives » pour bafouer ou interrompre l’expression de la volonté populaire.
Mais Que la négation du droit prétende justifier le droit !Que des démocrates se mettent en porte à faux vis à vis des principes élémentaires qui fondent la démocratie en justifiant la plus inadmissible négation de l’ordre constitutionnel !
Que des hommes et des femmes, emboîtant le pas à certains chefs de partis se voient obligés de renouer d’avec les réflexes de subordination et d’aplatissement au mépris des idéaux et principes qui sous-tendent les sociétés policées !
Que des intellectuels se terrent pendant que des « érudits » à grands renforts de publicité mettent leur « science » au service des « nouvelles causes ! »
Que des journalistes fassent profils bas pendant que la république est en danger !
Que des partis politiques rament à contre-courant de leur électorat en s’affichant aussi « bénévolement » dans les coulisses du « nouveau pouvoir » !
Que… Que…et Que…Il y a de quoi être inquiet pour ce pays !
Car dans ces attitudes, ces réactions et autres motions de « soutien- affichage » quelque chose blesse, heurte la conscience et défie les règles. Celles qui gouvernent les sociétés humaines capables de s’affranchir des atavismes et de s’émanciper de l’immobilisme et de la répétition.
Encore une fois la Mauritanie fait figure d’exception et le mauritanien de cas d’école.
Ici l’Histoire aura eu raison des hommes, du bon sens et de la pudeur politique.
Ibrahima Falilou