Décidément, j’aime quand Sandrine Roudeix écrit de cette manière, qu’elle choisit l’autofiction, comme avec son Ce qu’il faut d’air pour voler, qui m’avait énormément plu, aidé et inspiré. Elle est aussi photographe et j’avais aimé également je m’en souviens sa biographie très intime et réussie de Diane Arbus, Diane dans le miroir. Je me rends compte que je lis Sandrine Roudeix depuis longtemps. Au vu du thème de son roman de rentrée, je ne pouvais que poursuivre mes lectures de son œuvre. Elle parle ici du père, du père existant mais absent… Sandrine Roudeix rencontre son père pour la première fois alors qu’elle a déjà dix-neuf ans. Ce père, Patrice, ne l’a pas reconnue à la naissance, elle aimerait qu’il le fasse. Il dira non, pour ne pas froisser sa mère, qui ne voulait plus entendre parler de lui déjà à ce moment là. Après plusieurs rencontres, que l’autrice relate comme si elle avait vécu ces moments sans respirer, en apnée, elle décide à vingt-huit ans de cesser de le voir. Plusieurs années plus tard, lors d’un salon littéraire, un inconnu s’adresse à elle comme à la fille de ce père dont elle n’a plus de nouvelles depuis longtemps. C’est la sidération. Alors qu’elle se pose des questions aussi sur sa relation amoureuse en cours, l’autrice décide de consulter… Encore une fois, j’ai été bouleversée et dans l’empathie avec le texte de Sandrine Roudeix, non en raison de ma propre quête du père, quête qui n’existe pas (je crois), mais dans ce qu’elle évoque de la place des enfants vis à vis de leurs parents. Ce qu’elle rapporte en ce sens des séances avec le psychothérapeute est très intéressant, et riche. Pour moi, ce livre est un prolongement de ma lecture de son Ce qu’il faut d’air pour voler. Il aide à réfléchir sur nos rôles, en tant qu’enfants, mais aussi en tant que parents. Un grand merci à elle alors pour ce texte qui permet d’avancer à ses côtés, encore une fois, avec la force de son expérience et son talent à la retranscrire. Mon deuxième coup de cœur de cette rentrée littéraire qui promet !
Editions Calman Levy – 21 août 2024
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
éé