Quatre surveillants, un voleur et une nuit qui dérape : quand la justice vacille à Savigny-sur-Orge

Publié le 07 septembre 2024 par Fada

 

La nuit de Savigny-sur-Orge : une justice personnelle ?

Dans la nuit grise et monotone de Savigny-sur-Orge, alors que le silence semblait vouloir recouvrir les malheurs du monde, un cri s’élève. Un cri de colère, de frustration, un cri d'homme surpris en train de voler, au creux de cette banlieue oubliée, à l'heure où même les chiens dorment. 

Il est 04h20, et quatre surveillants pénitentiaires, rassemblés par l’amitié et quelques verres partagés, se dressent face à l’intrus. Ce dernier fouille une voiture, la nuit ne cache rien, et les hommes n’hésitent pas.

L’un d’eux racontera plus tard, dans un murmure que personne n’entendra vraiment, que l’homme les a menacés d’un cutter. Une arme blanche, pathétique dans sa violence, mais suffisante pour déclencher une réaction. Ils le désarment, ils le frappent, ils le dominent. L’ordre a triomphé pour un instant dérisoire.

La fuite éperdue et l’alcool comme anesthésiant

Les policiers arrivent, un peu trop tard comme toujours. L’homme est blessé, à la tête, saigne peut-être. On l’emmène à l’hôpital, où il ne reste pas. Il s’enfuit, il fuit quelque chose d’indéfinissable, peut-être sa propre misère, peut-être la justice des hommes qui lui a déjà pris tant. Les surveillants sont en garde à vue, encore ivres de la nuit passée. Ils dégrisent lentement, comme on descendrait de l’ivresse d’une vie d’ennui.

Le lendemain, leur sort semble scellé : une présentation au parquet d’Évry, un contrôle judiciaire, et l’interdiction de revenir à Savigny-sur-Orge. Peut-être qu’ils ne reviendront jamais, peut-être qu’ils n’en avaient de toute façon pas envie.

Les ultimes soubresauts d’une enquête qui patine

L’enquête se poursuit, sans doute comme tant d’autres avant elle, dans un murmure bureaucratique. Le commissariat de Savigny-sur-Orge accumule les rapports, les témoignages flous, les demi-vérités. Personne ne sait vraiment qui croire, qui a raison ou tort, et sans doute personne ne veut le savoir. Les quatre surveillants attendent, dans cette attente éternelle que la machine judiciaire impose à ceux qui ne sont pas assez rapides pour en sortir.

La justice suivra son cours, peut-être, ou peut-être pas. Et d’ici là, il y aura d’autres nuits, d’autres cris, d’autres hommes qui voleront, d’autres qui frapperont. Et toujours, au fond, cette question lancinante : à quoi bon ?