« Jean-Paul Belmondo : L’interview culte, 3 ans après sa disparition, où il raconte ses débuts modestes et son succès auprès des filles. »

Publié le 06 septembre 2024 par Cahier
Il y a exactement trois ans, le 6 septembre 2021, Jean-Paul Belmondo, l'illustre acteur du cinéma français, quittait ce monde à l'âge de 88 ans. Pour honorer la mémoire de cet artiste exceptionnel, qui a marqué plusieurs générations, nous partageons aujourd'hui une interview réalisée en 1993. À l'époque, Bébel avait 60 ans et évoquait sa vie, sa carrière et son fils Paul. Un précieux souvenir...

Une Passion pour le Théâtre

Delitsdopinion : Vous possédez votre propre théâtre et vous jouez une pièce de Feydeau ailleurs. Une question d'argent ?
Jean-Paul Belmondo : Pas vraiment. Cela peut sembler prétentieux, mais je n'ai aucun besoin matériel. Je ne joue pas chez moi, car j'ai Le Dîner de cons à l'affiche, une pièce que personne n'aurait laissée partir. Jouer Tailleur pour dames au théâtre de Paris me procure juste du plaisir.

La Vie Sans Extravagances

Et si vous étiez beaucoup plus riche, que feriez-vous ?
En achetant le théâtre des Variétés, ma " danseuse ", j'ai réalisé mon plus grand rêve. Je ne veux rien d'autre. Je n'ai jamais été extravagant. L'avion, le yacht, l'hélicoptère, tout cela ne m'intéresse pas.

Excès et Tentations

Pas d'excès, vraiment ?
Dans quels domaines ?

L'alcool ?
J'ai pris quelques cuites mémorables, mais je n'ai jamais été dépendant.

La drogue ?
Jamais touché. Le sport m'a toujours préservé !

Pourquoi, dans votre métier, voit-on tant de dérives ?
Je ne pense pas qu'il y en ait plus qu'ailleurs ! Seulement, nous sommes sous les projecteurs. Nos erreurs sont amplifiées. Ce serait formidable que la drogue ne touche que les artistes. Malheureusement, elle est partout, des plus riches aux plus modestes.

Amour et Famille

Natty, votre compagne de l'époque, est plus jeune que vous. Cela vous dérange-t-il ?
Pas du tout. Au contraire, cela me donne beaucoup d'énergie. C'est un stimulant énorme à tous les niveaux.

Quelle qualité vous séduit le plus ?
La patience ! Elle est nécessaire pour me supporter.

Quels sont vos pires défauts ?
J'ai un terrible défaut : des sautes d'humeur incroyables.

Et votre plus grande qualité ?
Je pense que je suis assez généreux !

Moins riche, plaisiez-vous autant ?
La générosité ne dépend pas de l'argent. Je plaisais déjà aux filles quand j'étais jeune, pauvre et inconnu.

Vous n'étiez pas vraiment pauvre...
Mes parents ne m'ont jamais gâté. Je ne manquais de rien, mais je ne faisais pas d'envieux non plus !

Êtes-vous jaloux ?
Être amoureux signifie être jaloux. Abandonner cela serait catastrophique, une vraie démission !

Vieillir rend plus tolérant, n'est-ce pas ?
Vieillir ne signifie pas dégénérer. J'avais déjà des douleurs aux genoux à trente ans, pourtant, je cours encore bien ! (Jean-Paul Belmondo avait 60 ans au moment de cette interview, Ndlr.)

Hommage à une Légende

Vous avez beaucoup œuvré pour votre père, dont deux œuvres sont aux Tuileries. Où en est votre combat pour le musée ?
Être vu comme " le bon fils " m'exaspère. Je me souviens du général de Gaulle disant à mon père : " Monsieur, je vous admire beaucoup ", puis se tournant vers moi : " Et pour vous, mon garçon, ça commence, non ? " À cette époque, j'avais tourné 40 films à succès. Pourtant, le général remettait les pendules à l'heure !

Êtes-vous aussi fier de votre fils que de votre père ?
Parfois, je regrette d'avoir acheté des petites voitures à Paul quand il était enfant. Mais, au-delà de mes craintes, je suis très fier de sa carrière de coureur automobile. Même avec une mauvaise voiture, il a prouvé son excellence...