Michèle Alliot-Marie condamnée pour prise illégale d'intérêts
Ce vendredi 6 septembre, le tribunal correctionnel de Nanterre a prononcé une sentence à l'encontre de Michèle Alliot-Marie. L'ancienne ministre écope de six mois de prison avec sursis pour une affaire de prise illégale d'intérêts. Les faits remontent à l'époque où elle était adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), entre 2010 et 2012. Ses avocats veulent faire appel immédiatement.
Conflits d'intérêts sur des subventions locales
L'affaire concerne des subventions municipales attribuées à l'Office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz. Cet organisme aurait ensuite transféré une partie des fonds à l'Association pour l'organisation des festivals (AOF). Le père de Michèle Alliot-Marie, Bernard Marie, décédé en 2015, présidait l'AOF. Entre janvier 2010 et octobre 2012, l'AOF aurait reçu plus de 260 000 euros, principalement de l'Office de tourisme.
À cette époque, Michèle Alliot-Marie votait les subventions en tant qu'élue locale. Pour l'accusation, elle a ainsi failli à son devoir de servir l'intérêt général. Les enquêteurs estiment qu'elle a privilégié ses propres intérêts.
Défense de Michèle Alliot-Marie
Michèle Alliot-Marie nie catégoriquement les accusations. Elle parle d'une " confusion ". D'après elle, le budget visait l'Office de tourisme, qui décidait librement de ses prestataires. Elle assure ne pas avoir été informée des décisions en amont. À la barre, elle réaffirme n'avoir commis aucune faute, soulignant que le délit reproché est " contraire à toutes ses positions " politiques.
Sanctions et critique de la défense
Lors du procès, le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis, une amende de 50 000 euros et trois ans d'inéligibilité. Ces réquisitions ont été jugées " excessives " par les avocats de Michèle Alliot-Marie. Ils ont critiqué une instruction qu'ils estiment lacunaire et destinée à " salir l'image " de leur cliente.
Le tribunal a finalement été plus clément, condamnant l'ancienne ministre à six mois de prison avec sursis. Néanmoins, la défense a annoncé son intention de faire appel. Elle estime que les éléments retenus contre Michèle Alliot-Marie ne suffisent pas pour caractériser une prise illégale d'intérêts.
- Accusations de prise illégale d'intérêts.
- Subventions controversées.
- Défense énergique de Michèle Alliot-Marie.
- Réquisitions jugées sévères.
Les débats juridiques ne sont donc pas terminés. L'appel pourrait apporter de nouveaux éléments et éclairages sur cette affaire complexe. Il reste à voir comment les juges de la cour d'appel traiteront ce dossier sensible.