Les Jeux éternels : Anne Hidalgo rêve de prolonger l'éclat olympique jusqu'en 2028
Il y a quelque chose de désespérément persistant chez les édiles parisiens, une tendance à vouloir graver l'éphémère dans le marbre, à prolonger le scintillement d'un instant de gloire.
Ce vendredi, Anne Hidalgo a révélé son dernier caprice : conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel, ce symbole monumental de l'identité française, jusqu’en 2028.
Comme si cette ville, où le passé se dispute sans cesse avec le présent, avait besoin d’une nouvelle empreinte.
L’idée n’est pas nouvelle, mais elle persiste. Anne Hidalgo, lors d’une conférence de presse, a tenté de justifier cette étrange obsession : "La proposition que j’ai faite pour les anneaux et les Agitos consiste à dire que, jusqu’en 2028, nous laisserons les anneaux sur la tour Eiffel et les Agitos sur les Champs-Elysées. Et en 2028, on verra. Peut-être qu’après 2028, ils resteront. Peut-être pas."
Comme toujours, les projets sont flous, les intentions opaques. Il s’agit avant tout d’entretenir la lueur d’un événement déjà passé, d’un moment déjà disparu.
Les réactions, comme souvent dans cette république fatiguée, ne se sont pas fait attendre. Rachida Dati, opposante historique et ministre de la Culture, a immédiatement exigé des "consultations".
Ce n’est pas seulement une question de goût, mais un enjeu politique. Car ici, tout est politique, même la couleur des anneaux accrochés à la vieille dame de fer.
Quant à la vasque olympique, vestige de ces Jeux passés, Hidalgo ne veut pas non plus la laisser s’éteindre.
"Nous sommes très favorables à ce que la vasque reste," dit-elle, presque comme une prière, espérant convaincre l'État de rejoindre son rêve de pérennité.
C’est ainsi, dans cette ville où tout change et rien ne change vraiment, que les traces des Jeux olympiques pourraient continuer à hanter le paysage, longtemps après que les derniers athlètes auront plié bagage.