Mort de Thomas à Crépol : Cinq personnes jugées à Paris pour avoir diffusé des messages haineux et des informations privées
À Paris, mercredi 4 septembre 2024, le tribunal correctionnel s’est penché sur le cas de cinq individus accusés d’avoir propagé des messages haineux ainsi que les noms et adresses des suspects liés à l’affaire de la mort de Thomas, un lycéen de 16 ans poignardé lors d’un bal à Crépol.
Les accusés, quatre hommes et une femme, âgés de 40 à 56 ans, se retrouvent devant la justice pour des charges telles que la provocation non suivie d’effet à commettre un crime et l’injure publique en raison de l’origine.
Leurs publications, postées sur Facebook ou X en novembre 2023, ont alimenté une campagne de haine après la tragédie.
Lionel G., chauffeur routier de 55 ans, avait écrit : « Des vrais têtes de blancs, à vacciner direct au fusil », en partageant des photos et noms des suspects. Gaël L., 56 ans, avait lui aussi diffusé des informations personnelles : « Les noms des assassins que la flicaille a tenté de vous cacher sont désormais connus ». Jean-Marie L., 40 ans, avait quant à lui ironisé sur les origines des suspects.
Devant le tribunal, les accusés semblent en grande partie désorientés par le sérieux des accusations. Leurs explications, souvent confuses, dénotent une profonde mauvaise foi. Certains invoquent des erreurs techniques : « le portable c’est pas mon truc », ou prétendent utiliser X comme une « archive personnelle ». Pascal T., fonctionnaire et conseiller municipal, tente sans grande conviction de présenter son message comme un appel au vote, malgré la référence explicite à la guerre d’Algérie.
Seule Marylène P., 53 ans, mère au foyer ayant partagé la liste d’adresses, reconnaît avoir commis une « grosse connerie » et présente ses excuses. Les autres, en revanche, peinent à saisir la portée de leurs actes, insistant sur le fait qu’ils n’ont appelé à aucune violence, malgré les appels menaçants reçus par les familles des suspects. Le procureur requiert des peines allant de quatre mois ferme à deux mois avec sursis, assorties de stages de citoyenneté à leurs frais. La décision du tribunal sera rendue le 31 octobre. En attendant, cinq autres personnes doivent également être jugées pour des faits similaires le 18 septembre.