Maudites Redites

Publié le 06 septembre 2024 par Hunterjones
Je méprise très souverainement les reprises. 

En musique. 

En film. 

On a le droit d'avoir aimé un morceau d'une autre époque au point de vouloir la faire découvrir à d'autres, on a le droit de jouer ce qu'on pratiquait en gang, plus jeune, on a le droit de faire des reprises, mais je n'aime pas tellement. Pas souvent.

Strange, de R.E.M., m'a fait découvrir Wire, liste de lecture vers laquelle je me tourne aussi souvent que pour celle que je me suis tricotée pour R.E.M. J'ai été amoureux fou de Wild is The Wind interprété par David Bowie en 1976. C'est même la chanson que j'ai le plus écoutée en 2023, selon Spotify. Mon amour pour le morceau plutôt crooner m'a mené à Nina Simone. Que j'ai aussi découverte et aimée au point de me faire aussi une liste de lecture de la grande chanteuse. Mais pour un(e) artiste m'en faisait aimer un(e) autre comme ça, il existe une jeune personne, appelons là anonymement Judith Dorion, du 1588 rue Savard à Montréal, 438-564-3782, qui vous dira à l'écoute de The Man Who Sold The World jouée par son auteur original "Hein ? y a refaite la chanson de Nirvana ?" er ainsi me faire fâcher noir. Imaginez maintenant l'artiste lui-même devant expliquer sur scène que c'est sa chanson et non l'inverse. Je n'aime pas un(e) artiste en effaçant un(e) autre. Norman Greenbaum n'existait, dans la pensée collective musicale que par sa chanson de 1969 Spirit in the Sky. On pourrait dire la même chose de Doctor & The Medics, qui, en 1986, refaisait la chanson, leur unique "hit" aussi. Greenbaum s'est retiré de l'industrie dès 1972, pour vivre sur sa ferme et est revenu sur scène pour faire un peu plus d'argent. Probablement que c'était payant pour lui de toucher des droits d'auteur en 1986. Tant mieux pour lui. Mais "l'esprit" de la chanson, c'était 1969. Pas 1986. Les trois filles de Bananarama, j'en étais amoureux à 14 ans. J'entends leur version de la chanson de Shocking Blue me transporte directement à mes 14 ans. Mais c'est absolument étrange de penser que mes parents, qui avaient 20 ans quand Shocking Blue a lancé la version originale, pourraient dire presque la même chose. Ça donnerait raison à tous ceux qui se trompent de génération en parlant de moi (et parce que j'ai le blond du cheveux de plus en plus gris) et me qualifiant de boomer. Au cinéma, c'est pire. 

Il n'y a plus moyen d'aller au cinéma de nos jours sans que passer au travers un menu à 80% composé de "suites" qui ne sont souvent que du marketing, de poudre aux yeux Marvel, de dessins animés pour enfants ou de reprises de films passés. 

J'ai écrit une chronique sur les films d'horreur, je parlais d'une douzaine de ceux là dont certains dataient de 1996 et 1997, et UN SEUL n'avait pas été 100% refait depuis. Et c'est simplement parce qu'on ne peut pas refaire le même coup du "presque vrai". Horreur, oui !!! Je comprends que, comme dans toute "refonte", on vise un nouveau marché. Et qui dit marché, dit marketing. Et qui dit marketing dit mort de l'art. Je suis con, quand j'écoutes de la musique, quand je regarde un film, j'ai envie de divertissement par l'art. Pas d'effets spéciaux, de poudre aux yeux, de confort. Surprenez moi d'audace !

En musique, Stephen Morrissey aurait refusé une importante somme d'argent pour retrouver Johnny Marr et reformer 50% de ce qu'était The Smiths. Reformer un band, ce n'est pas refaire la chanson d'un(e) autre. C'est tenter de faire revivre qui on était comme les Rolling Stones arrivent à le faire assez bien. Je ne suis pas certain que j'aurais complètement embarqué, mais j'aurais tendu l'oreille pour du nouveau matériel comme je l'ai fait pour Depeche Mode et U2 récemment. Aurait assisté à un spectacle. Même sans Rourke à la basse (décédé en 2023) et Joyce à la batterie (qui les as poursuivi avec succès pour toucher 25% des gains d'auteurs du band, rétroactivement).   

Oasis, prend actuellement ce pari avec les deux frères Gallagher qui refont (on fait?) un album? remontent sur scène ? Je ne sais plus. Je m'en contretabarnak comme dans les années 90 où le band ne me faisait ni chaud, ni froid, m'importunait en fait, car je ne trouvais pas qu'ils créaient tant de nouveauté, les trouvais arrogants et rien ne s'est inscrit dans la durée pour moi avec eux sinon une seule chanson, que je n'aime pas autant que je méprise moins. Qu'ils fassent n'importe quoi, ça ne me rappellera que ma désaffection d'une époque musicale.  

projet en cours...wach!

Je n'ai pas envie de continuer dans ce que je considère que majoritairement du mépris pour refaire ce que d'autres ont fait. Je trouve que ça réduit la créativité même si ça reste de la créativité nouvelle dans les arrangements, tons et nouvelles nuances. 

Je hais les refontes. 

J'avais besoin de vibrations plus positives. 

J'ai écouté du R.E.M. 

Acheté en DVD Dune & Dune II de Denis Villeneuve.

Et ce soir, on va voir Beeltejuice Beetlejuice

Le premier était si bon. Quand on avait 16 ans.