UTMB 2024 : l’analyse des traces et des montres GPS

Publié le 05 septembre 2024 par Jpopeck @MontreCardioGPS

Chaque année, l’UTMB offre une immense tribune pour les marques de montres GPS (entre autres). Chaque marque en profite pour mettre en avant les résultats de ses athlètes sponsorisés.

Moi, je me suis amusé à étudier les montres GPS utilisées sur l’UTMB 2024. Vous voulez savoir combien utilisent une Fenix 8, une Vertical ou une VERTIX 2S ? La montre GPS la plus précise ? Si les hommes utilisent des grosses montres et les femmes préfèrent les petites ?

50 traileurs, 32 traces GPX, voilà mon analyse.

Comment j’ai fait

Pour commencer, il y a les athlètes sponsorisés par une marque. Le passage de Kilian Jornet de Suunto à COROS avait fait grand bruit en 2022. Ensuite, il y a ceux qui en parlent sur les réseaux sociaux, comme Mathieu Blanchard lorsqu’il est passé de COROS à Garmin. Et puis je peux scruter les photos ou le Live, je suis plutôt bon pour identifier les montres GPS ;o)

Mais bon, en procédant comme ça, je n’avancerais pas bien vite.

Quelle est la plus grosse base de données sportives ?

Strava !

Lorsque vous consultez une activité sportive sur Strava, dans l’aperçu, le modèle de montre GPS utilisée apparait.

A partir de là, on peut aussi télécharger le fichier GPX de la trace GPS, pour l’analyser en détail.

La difficulté, c’est que Strava interdit l’utilisation de ses données pour créer des statistiques. En tout cas à grande échelle, en utilisant un programme informatique. C’est dommage, parce que ça aurait été intéressant de faire les statistiques d’utilisation sur ce genre de course (ou l’Ironman de Kona), histoire de se faire une bonne idée du marché à l’instant T.

Qu’à cela ne tienne, j’ai fait ça à la main. Bon, je me suis limité aux 30 premiers hommes et 20 premières femmes. C’est déjà assez de boulot. Sur le lot, il reste des cases vides, soit parce que certains n’ont pas de compte Strava, ou qu’il est privé. Ou qu’ils ont un prénom et un nom tellement communs dans leur pays que c’est très difficile de trouver le bon (genre Joaquin LOPEZ).

Un dernier mot pour dire que cette analyse n’est qu’un zoom sur les élites. Ces chiffres sont forcément biaisés du fait du sponsoring. Soyez certain que derrière, quelque chose comme 75% des amateurs doivent porter une Garmin. C’est en tout cas la stat de répartition des parts de marché de la dernière étude que j’ai faite début 2024.

Les montres GPS des traileurs sur l’UTMB 2024

Jim Walmsley ayant abandonné, le panel de montres GPS à l’UTMB s’est restreint aux 4 classiques : Garmin, COROS, Suunto et Polar (pour info, il avait gagné l’an dernier avec une Wahoo).

Pour la première fois, c’est COROS qui domine le top 30 de l’UTMB. C’est déjà remarquable en soi. Surtout que j’ai l’impression qu’il y a eu moins de sponsoring cette année et plus de choix libre de la part des traileurs. L’année dernière, COROS avait fait de l’UTMB une scène de démonstration pour mettre en avant 2 produits récents : une APEX 2 Pro édition Chamonix sortie spécialement pour l’occasion et le nouveau brassard cardio optique HRM. Cette année, on voit toujours des APEX 2 Pro, de différentes éditions (classique, Chamonix et Kilian Jornet), mais aussi tout l’éventail de montres GPS COROS : des VERTIX 2, VERTIX 2S, APEX 2 et même PACE 3.

Cette année, j’ai vu encore beaucoup de traileurs utiliser le brassard cardio optique COROS HRM.

Avec tout ça, COROS rafle 2 places du podium mais est surtout la marque la plus représentée avec 43% des montres GPS du top30.

L’an dernier, Garmin et COROS avaient tous les 2 placé 11 montres GPS dans le top30. La surprise pour cet UTMB 2024, c’est de voir que c’est Suunto qui arrive en 2e position des marques, avec 9 montres GPS. On en trouve 6 pour Garmin et 2 pour Polar (1 de plus que l’an dernier).

NomMarqueModèle

1Vincent BOUILLARDCOROSAPEX 2 Pro

2Baptiste CHASSAGNEPolarPacer Pro

3Joaquin LOPEZCOROSAPEX 2 Pro

4Hannes NAMBERGERSuuntoRace

5Ludovic POMMERETCOROSAPEX 2 Pro

6Arthur JOYEUX-BOUILLONSuuntoRace S

7Cody LINDCOROSVERTIX 2S

8Manuel ANGUITA BAYOCOROSVERTIX 2

9Gautier BONNECARRERECOROSPACE 3

10Yannick NOELPolarGrit X2 Pro

11Josh WADESuunto9 Peak

12Thibaut BARONIANCOROSAPEX 2 Pro

13Aubin FERRARISuunto9 Peak Pro

14Kamil LESNIAKGarminFenix 7X

15Jonathan MONCANYCOROSVERTIX 2

16Juuso SIMPANENSuuntoRace S

17Guillaume DENEFFEGarminForerunner 955

18Alexis SEVENNECCOROSAPEX 2 Pro

19Marian PRIADKASuuntoRace

20Canyon WOODWARDGarminForerunner 255S

21Andy SYMONDSGarminFenix 7

22Jack CHAMBERLAINCOROSVERTIX 2S

23Jonathan SCHMIDSuunto9 Peak

24Canhua LUOCOROSAPEX 2 Pro

25Petr HENEKSuuntoRace

26Edgar DIASGarminFenix 7X

27Jhon BARRERACOROSAPEX 2 Pro

28Guillaume BERTHIERCOROSAPEX 2 Pro KJ

29Matis LERAYSuuntoRace

30Jean-Marie DIVERREZCOROSAPEX 2 Pro

Vous pensiez voir des Enduro 2, des Vertical et des VERTIX 2S à gogo ? Après tout, ce sont les montres GPS avec la plus grosse autonomie, parfaites pour l’ultra trail, non ?

Hé bien non… La raison, selon moi, tient au fait que pour ces élites, l’UTMB, c’est l’affaire de moins de 24 h. Donc ils n’ont pas forcément besoin d’une énorme montre GPS avec une autonomie de malade. Au contraire, ils vont privilégier la légèreté et le confort. C’est pour ça qu’on voit plutôt des APEX 2 Pro chez COROS (45h d’autonomie) qui a un format plus compact que la VERTIX 2S.

L’an dernier, j’avais remarqué l’absence d’écran AMOLED. Ca a bougé chez Suunto, avec des Race qui ont remplacé toutes les Vertical. Une Race, c’est 50 h d’autonomie en mode multi GNSS double fréquence. Je ne m’attendais pas à voir une Race S, petit format avec 30 h d’autonomie dans le mode Performance le plus précis. Il y en avait même 2.

Je sais que les athlètes Suunto ont utilisé le mode Performance (GNSS double fréquence) et le suivi d’itinéraire. Donc dans le haut du spectre de consommation de batterie.

Juuso SIMPANEN a visiblement eu un soucis avec sa Race S puisqu’il a rentré son activité à la main sur Strava. Est-ce qu’elle s’est éteinte avant l’arrivée ? Est-ce qu’elle était bien chargée à 100% ? Est-ce qu’il a fait une fausse manip’ au moment de l’enregistrement ? Je sais qu’Arthur JOYEUX-BOUILLON a utilisé le mode Performance mais qu’il a désactivé le capteur cardio optique de sa Race S. C’est peut-être ce qui a fait la différence entre une montre GPS qui a tenu tout l’UTMB et une qui s’est éteinte avant l’arrivée.

On trouve aussi des Suunto 9 Peak et 9 Peak Pro. Une Peak n’a pas été au bout et ça ne me surprend pas, puisque la Suunto 9 Peak a une autonomie de 25 h en mode multi GNSS. Donc pour tenir un UTMB, même pour un élite qui court vite, il faut commencer à s’intéresser aux réglages spécifiques pour optimiser l’autonomie. Vous, vous n’aurez pas ce problème, puisque vous avez forcément regardé ma vidéo présentant 8 techniques pour optimiser l’autonomie d’une montre GPS.

En tout cas, il y en a un qui a bien étudié la question, c’est Canyon WOODWARD, dont la Forerunner 255S s’était éteinte au bout de 19 h 38 l’an dernier et qui a réussi à tenir 23 h 26 cette année (autonomie théorique de 26 h).

Les athlètes équipés de Garmin n’ont pas osé prendre des Epix ou des Forerunner 965. Une Forerunner 965, ça aurait été un peu risqué : impossible en double fréquence (19 h) et risqué en GPS seul (31 h théorique). Mais il y en avait 1 l’an dernier. Avec une Epix 2 Pro 51 mm, ça passait large.

Quant à Polar, on trouve bien une Grit X2 Pro, mais c’est une Pacer Pro qui est sur le podium avec Mathieu Chassagne. Pour info, il l’avait déjà utilisée l’an dernier.

Pas d’Apple Watch Ultra dans le top 30 cette année. Gediminas Grinius en avait une l’an dernier et j’ai regardé, il est passé à la 2.

Après, il y a d’autres anecdotes amusantes, comme celles de Jack CHAMBERLAIN qui a couru avec une Forerunner 955 la veille de la course mais qui a utilisé une VERTIX 2S pour l’UTMB. Je n’ai aucune idée des raisons de cet échange mais je ne recommande pas de le faire. Là, c’est vraiment en crash. De manière générale, prenez le temps de tester toute nouvelle montre, tout nouveau réglage, toute nouvelle configuration avant de partir sur une course. Pour les mises à jour, c’est une mauvaise idée de faire une mise à jour bêta quelques jours avant une course.

Décidément, ce n’était pas l’année des Forerunner 955, puisque celle de Guillaume DENEFFE n’a pas tenu jusqu’à l’arrivée. Commentaire sur son Strava : ‘on dirait qu’il est temps de changer de montre…’ A chaque cycle de décharge / charge, la batterie perd un peu de sa capacité. On ne voit pas la différence après 10 cycles mais après 3 ans d’utilisation, la montre n’aura peut-être plus que 80 ou 70% de son autonomie initiale. Il faut y penser.

Les montres GPS des traileuses sur l’UTMB 2024

Depuis quelques années, on arrive à trouver de petites montres GPS avec toutes les fonctionnalités d’une grosse. Et même si une petite montre GPS aura toujours moins d’autonomie qu’une grosse (seule exception : la Forerunner 265S qui a plus d’autonomie que la Forerunner 255), on en trouve avec une autonomie largement correcte pour faire un UTMB. Garmin est quand même la marque qui exploite le plus ce créneau en déclinant toutes ses montres GPS en différents formats de boitier. Mais COROS et Suunto proposent aussi quelque chose avec les APEX 2 et la Race S.

Ben là aussi, Garmin n’est pas ultra dominateur comme on pourrait s’y attendre. Mais comme l’année dernière en fait.

NomMarqueModèle

1Katie SCHIDEGarminFenix 7S Pro

2Ruth CROFT  

3Marianne HOGANCOROSAPEX 2 Pro

4Lin CHEN  

5Blandine L’HIRONDELCOROSAPEX 2 Pro

6Emily HAWGOOD  

7Sabrina STANLEY  

8Claudia TREMPSSuuntoRace

9Martina VALMASSOISuuntoVertical

10Lucy BARTHOLOMEWSuuntoRace

11Alyssa CLARKCOROSVERTIX 2

12Maite MAIORA ELIZONDO  

13Eszter CSILLAGCOROSAPEX 2

14Mari Klakegg FENREGarminFenix 7X

15Alexis CRELLINSuunto9 Peak

16Maryline NAKACHE  

17Johanna ANTILA  

18Claire BANNWARTHGarminEnduro 2

19Noor VAN DER VEEN  

20Manon BOHARD CAILLER  

Au passage, notez que la taille du boitier est bien une notion relative puisque Claire BANNWARTH porte une Enduro 2 (alors qu’aucun homme n’a d’Enduro). On trouve une Fenix 7S mais aussi une Fenix 7X. Eszter CSILLAG porte la seule APEX 2 de ce panel, alors qu’Alyssa CLARK a une VERTIX 2.

Donc on trouve vraiment de tout et ça illustre bien que la ‘bonne’ taille d’une montre GPS est un critère subjectif et très personnel. Certains aiment les grosses montres alors que d’autres ne supportent même pas une petite montre pour dormir.

Alexis CRELLIN était quand même un peu dég’ que sa montre s’éteigne avant l’arrivée. Je pense qu’elle en aura une autre l’année prochaine. Une Suunto ou une autre marque ?

La dernière anecdote concerne Katie SCHIDE, qui avait une Fenix 8 lors de l’interview après sa victoire, alors qu’elle a couru avec une Fenix 7S Pro.

Sur le replay du Live, on la voit regarder autour d’elle, comme si elle cherche quelque chose (ou plutôt quelqu’un). Elle pointe ensuite sa montre plutôt beige/grise en disant ‘the watch’ (si on lit sur ses lèvres).

On la voit ensuite fixer un bracelet noir à son poignet.

Et voilà la Fenix 8.

Rappelez-vous, j’avais déjà relevé des drôles d’histoires de sponsoring à Kona en 2021.

Là, je ne sais pas pourquoi ça s’est passé comme ça à Chamonix. Garmin a dévoilé la Fenix 8 le mardi, ce qui aurait laissé largement assez de temps aux athlètes Garmin pour tester la montre et décider (ou pas) de la prendre pour la course. Peut-être que c’est tout simplement un problème de logistique, Garmin n’ayant reçu cette montre que trop tard, ou technique, la montre ayant un problème (de batterie, de GPS, ou autre).

Précision des montres GPS

Cette année, j’ai trouvé la précision générale des montres GPS remarquable. Avec l’augmentation des autonomies, de plus en plus de montres GPS sont maintenant capables de faire un UTMB en mode multi GNSS double fréquence (le plus précis). Et ça devient difficile de trouver des endroits où elles font des erreurs.

Officiellement, l’organisation annonce 176.4km et 9915m de dénivelé positif.

Avec les données tirées des montres GPS, j’arrive à une distance moyenne de 175,23 km pour un dénivelé de 9859m.

Ce n’est jamais facile de savoir ce qu’il en est vraiment. Contrairement à une course sur route, le parcours n’a pas été mesuré avec précision (d’ailleurs, si vous ne savez pas comment une course officielle est mesurée, allez lire mon article, c’est impressionnant). Donc est-ce que les montres GPS ont fait, en moyenne, une erreur d’un peu plus d’un kilomètre (ce qui est déjà très bien) ou est-ce que l’organisation a fait une erreur dans le calcul de la longueur du parcours ?

En plus, il faut tenir compte des erreurs de GPS aux ravitos, des traileurs qui coupent dans les virages, etc…

Sur les graphiques suivants, la courbe orange présente la répartition des enregistrements des montres GPS (en nombre de montres), avec en bleu une répartition idéale selon une courbe de Gauss de même moyenne et même écart type.

Globalement, aucune montre GPS n’a été complètement dans les choux. La plus grosse erreur par rapport à la distance officielle est de 3 km, ce qui représente une erreur d’environ 1,7%. Et sur la moyenne, l’erreur est de 0,7%.

Cette année, j’ai pu récolter plus de traces GPS, donc les données de 2024 sont plus fiables. Et est-ce que c’est mieux que l’an dernier ? Les années passées, les puces multi GNSS double fréquence étaient moins rependues. Cette année, il ne reste plus beaucoup de modèles qui ne sont pas capables de fonctionner en double fréquence (mais on ne sait pas quels sont les réglages adoptés par chaque traileur). Hé bien figurez-vous que la moyenne est identique (175,23 contre 175,25 km) mais que l’écart type est légèrement supérieur cette année (1,864 contre 1,675). Donc on ne peut pas dire que les montres GPS de 2024 ont été plus précises que celles de 2023. Mais bon, on ne peut pas vraiment non plus dire qu’elles sont pires, parce qu’il y a d’autres aléas à prendre en compte, comme les coureurs qui coupent dans les virages…

Pour le dénivelé, par contre, les erreurs peuvent être un peu plus importantes, sans être pour autant vraiment significatives : jusqu’à 400 m d’erreur, soit 4%. Et la moyenne donne 9847 m de d+, soit une erreur de 0,7%, pas pire que pour la distance.

De manière générale, on voit que les Suunto ont eu tendance à tirer plus haut que les autres : 176,5 km en moyenne, alors que les 3 autres marques tournent autour de 173 / 174.

NomMarqueModèleDistanceD+

1Vincent BOUILLARDCOROSAPEX 2 Pro172,49675

2Baptiste CHASSAGNEPolarPacer Pro  

3Joaquin LOPEZCOROSAPEX 2 Pro  

4Hannes NAMBERGERSuuntoRace176,59816

5Ludovic POMMERETCOROSAPEX 2 Pro174,510299

6Arthur JOYEUX-BOUILLONSuuntoRace S176,49809

7Cody LINDCOROSVERTIX 2S173,29617

8Manuel ANGUITA BAYOCOROSVERTIX 2174,99709

9Gautier BONNECARRERECOROSPACE 3174,19688

10Yannick NOELPolarGrit X2 Pro173,19590

11Josh WADESuunto9 Peak175,89839

12Thibaut BARONIANCOROSAPEX 2 Pro173,19675

13Aubin FERRARISuunto9 Peak Pro175,19804

14Kamil LESNIAKGarminFenix 7X174,510294

15Jonathan MONCANYCOROSVERTIX 2173,79554

16Juuso SIMPANENSuuntoRace S  

17Guillaume DENEFFEGarminForerunner 955152,29225

18Alexis SEVENNECCOROSAPEX 2 Pro  

19Marian PRIADKASuuntoRace178,29825

20Canyon WOODWARDGarminForerunner 255S175,810235

21Andy SYMONDSGarminFenix 7173,59987

22Jack CHAMBERLAINCOROSVERTIX 2S174,79592

23Jonathan SCHMIDSuunto9 Peak176,79859

24Canhua LUOCOROSAPEX 2 Pro  

25Petr HENEKSuuntoRace1769860

26Edgar DIASGarminFenix 7X175,79997

27Jhon BARRERACOROSAPEX 2 Pro  

28Guillaume BERTHIERCOROSAPEX 2 Pro KJ1739977

29Matis LERAYSuuntoRace177,69810

30Jean-Marie DIVERREZCOROSAPEX 2 Pro173,910029

NomMarqueModèleDistanceD+

1Katie SCHIDEGarminFenix 7S Pro174,310041

2Ruth CROFT  

3Marianne HOGANCOROSAPEX 2 Pro171,89319

4Lin CHEN  

5Blandine L’HIRONDELCOROSAPEX 2 Pro  

6Emily HAWGOOD  

7Sabrina STANLEY  

8Claudia TREMPSSuuntoRace17810038

9Martina VALMASSOISuuntoVertical177,59803

10Lucy BARTHOLOMEWSuuntoRace177,79870

11Alyssa CLARKCOROSVERTIX 2177,19771

12Maite MAIORA ELIZONDO  

13Eszter CSILLAGCOROSAPEX 2174,49904

14Mari Klakegg FENREGarminFenix 7X179,19981

15Alexis CRELLINSuunto9 Peak1539683

16Maryline NAKACHE  

17Johanna ANTILA  

18Claire BANNWARTHGarminEnduro 2175,39852

19Noor VAN DER VEEN  

20Manon BOHARD CAILLER  

Comparaison des traces GPX

Au moment d’analyser les traces GPS enregistrées par les montres GPS de ces champions, il faut garder à l’esprit qu’on ne connait pas les différents réglages utilisés par chacun. Les Fenix 7X, Race et APEX 2 Pro ne sont pas forcément en mode multi GNSS double fréquence (le plus précis).

Les montres GPS sont devenue vraiment très précises et il faut zoomer de plus en plus pour trouver des erreurs significatives.

Néanmoins, je vais vous montrer quelques détails intéressants.

Analyse COROS

Pour partager trucs et astuces avec le reste de la communauté, rejoignez le groupe Facebook Je ne suis pas un héros mais j’ai une Coros.

Comme chaque année, on trouve des problèmes de GPS fix (quand on n’attend pas que le signal GPS soit vert pour partir). Ils sont tous partis de la place de l’église mais on voit qu’il a fallu envire 400 m pour que les 2 VERTIX 2S trouvent leur première position. Les VERTIX 2 et VERTIX 2S ont la même puce GPS mais un positionnement d’antenne différent. Ceci explique peut-être cela.

Premier passage intéressant, la montée en lacets des Houches vers Saint Gervais. On voit quelques ratés des VERIX 2 (tout à gauche et tout à droite), qui laissent penser que la nouvelle antenne GPS des VERTIX 2S améliore effectivement la précision.

Impression qui se confirme quelques kilomètres plus loin.

Une erreur GPS ? Ah non, une pause pipi…

Montée de notre dame des gorges et des traces GPS des VERTIX 2S bien meilleures que celles des VERTIX 2.

Encore une pause pipi ?

Houston, je crois qu’on a un problème (en plus, ça fausse les stats).

Une erreur GPS ? Ca ressemble plus à un raccourci dans le pierrier…

Là, ça ressemble à une erreur. D’où l’intérêt, même sur une course balisée, de partir en suivi d’itinéraire, pour être alerté en cas d’erreur. De nuit, quand on est fatigué, quand on est seul (ce qui est le cas de pas mal d’élite)…

Courmayeur, ravitaillement dans un gymnase, les montres GPS ne peuvent plus capter le signal des satellites et ça part en vrille.

Ici, je me souviens qu’il y avait déjà eu du rabotage l’an dernier.

On passe aux APEX 2 Pro, qui devaient toutes être en mode multi GNSS double fréquence, parce que les traces GPS sont bien propres dans les premiers lacets. Sauf peut-être celle de Thibaut BARONIAN, qui fait souvent de petits écarts dans les virages et les villages. D’ailleurs, sur le lot, elle fait partie des montres GPS qui ont enregistré la plus courte distance (173,1 km).

Parfois, en forêt, la trace GPS divague un peu plus.

Globalement, je trouve que les APEX 2 Pro sont plus précises que les VERTIX 2. On est même sur de la top précision, les lacets sont bien marqués et les 5 traces se superposent bien.

Je ne sais pas comment on peut appeler ça, un beau tout schuss ?

Erreur d’aiguillage en plein Courmayeur. Ou alors il y a une bonne boulangerie…

Hop, le petit raccourci classique.

C’est bientôt l’arrivée, il commence à faire chaud et certains traileurs cherchent de l’eau.

Je termine la série COROS avec l’APEX 2 et la PACE 3. Je vous rappelle que l’APEX 2, contrairement à l’APEX 2 Pro et la PACE 3, n’a pas de mode multi GNSS double fréquence. Mais la PACE 3 n’a pas une autonomie suffisante pour tenir tout un UTMB sur ce mode (15 h).

Ca part pas très bien pour la PACE 3, alors que l’APEX 2 semble très bien s’en sortir.

Même chose un peu plus loin. Je ne dis pas que la PACE 3 n’est pas une montre GPS précise. Je l’ai trouvée précise lors de mon test. C’est juste que pour un ultra, il y a mieux. Notamment des montres GPS avec plus d’autonomie qui permettent d’utiliser le mode multi GNSS double fréquence (que possède la PACE 3 mais qu’on ne peut pas utiliser sur un UTMB, sauf à la recharger aux ravitaillements).

Si je ne savais pas que l’APEX 2 était dépourvue du mode GNSS double fréquence, j’aurais du mal à le deviner en voyant cette trace qui suit parfaitement le chemin.

Comment voulez-vous que je compare la distance enregistrée par les montres GPS à la distance officielle avec ça ?

Analyse Suunto

Pour partager trucs et astuces avec le reste de la communauté, rejoignez le groupe Facebook Je ne suis pas un héros mais j’ai une Suunto.

On va commencer avec les 6 Race. Je sais qu’elles sont toutes en mode Performance, donc en multi GNSS double fréquence. Je l’avais trouvée précise lors de mon test, mais on a déjà vu mieux sur ces lacets.

Juste un peu plus loin, c’est déjà bien mieux. Cela dit, les traileurs se déplacent de la droite vers la gauche et on voit que toutes les traces GPS se superposent parfaitement dans la zone dégagée mais qu’une des 6 commence à dévier dès qu’elle rentre dans la forêt.

On va quelques kilomètres plus loin et tout semble rentré dans l’ordre. On a cette fois 6 montres GPS très précises.

Quand ça marche bien, le mode double fréquence permet presque de voir quand on change de trottoir. Je ne sais pas ce qu’il pouvait bien y avoir à cet endroit-là pour que les traileurs aient le choix d’emprunter un chemin à gauche ou à droite pendant environ 200 m.

Niveau de zoom avancé, juste pour vous montrer la précision dans ce virage en S : 6 traces GPS superposées.

Là, on en a une qui a fait un AVC.

Le fameux raccourci, avec une variante (violet) qui ne raccourcit pas.

A tiens, je reconnais cet endroit. A cet endroit même, l’an dernier, plusieurs traileurs avaient perdu l’itinéraire. Visiblement ça s’est mieux passer cette année mais il y a encore matière à améliorer le balisage.

Les Race gèrent bien les montées en lacets.

Et allez, 2 de plus.

Pas grand-chose à redire au niveau des lacets, mais la trace de la Race S semble un peu moins franche que celle de la Vertical.

En forêt, les traces GPS sont un peu moins propres mais rien d’alarmant.

On passe maintenant aux Suunto 9 et 9 Peak Pro, des montres dépourvues du mode double fréquence. La Suunto 9 Peak n’offre que 25 h en mode Performance offrant la meilleure précision (40 h pour la 9 Peak Pro). Les autres modes fonctionnent avec une utilisation très réduite du GPS et un algorithme FusedTrack qui fusionne les données des autres capteurs de position. Les 2 hommes ont donc réussi à aller au bout (21 h 52 et 22 h 00) mais celle d’Alexis CRELLIN (c’est une femme) n’a pas été au bout.

Ce que je ne comprends pas, c’est que Strava affiche seulement 6 h 36 de déplacement pour 153 km parcourus, avec parfois des temps au tour de 40 s / km !

On passe aux Suunto 9 Peak & Peak Pro, plus anciennes. On voit tout de suite qu’Alexis CRELLIN a pensé que sa Suunto 9 Peak n’allait pas tenir la distance dans le mode Performance (25 h) et a mis un mode d’économie d’énergie : moins de points GPS et des lignes droites entre les points.

Dans cette partie, on n’est pas au même niveau de précision qu’avec les Race ou la Vertical.

J’ai pris cette zone car on voit bien (en haut) que la précision GPS des Suunto 9 Peak est bonne dans les zones dégagées, mais qu’elle se détériore dès qu’on basse dans la forêt (en bas).

Là encore, on voit que les Suunto 9 Peak n’ont pas la même précision que les Race et Vertical. La trace verte semble très anguleuse, avec moins de points qu’un point toutes les secondes. Je me demande si elle n’est pas elle aussi en mode économie d’énergie avec FusedTrack. FusedTrack fonctionne bien quand on court et moins bien quand on marche. Sur cette trace, c’est pas très flagrant, donc je ne suis pas certain.

En ville, on voit bien que les traces en simple fréquence divaguent plus que les autres qu’on a pu voir avant en double fréquence. Par contre, les Suunto 9 Peak on géré parfaitement le ravito dans le gymnase.

Est-ce que Schmid a vraiment pensé à un moment à prendre un hélico pour rejoindre la tête de la course ?

Analyse Garmin

Pour partager trucs et astuces avec le reste de la communauté, rejoignez le groupe Facebook Je ne suis pas un héros mais j’ai une Garmin.

Je vais commencer par les Fenix / Enduro et on regardera les Forerunner dans la 2e partie.

Sur 5 montres GPS, 2 sont bien parties depuis la ligne de départ. Les traces GPS des 3 autres commencent avec bien 500 m de retard. Problème de GPS fix avant de lancer l’activité. Je l’ai déjà dit, si vous n’attendez pas le GPS fix immobile, l’accroche sera encore plus longue en déplacement.

Très propre dans la première montée. Je peux vous assurer qu’il y a 2 an, avec encore quelques Fenix 6, c’était pas comme ça. Pour l’instant, la Fenix 7S Pro fait aussi bien que les autres, alors qu’il est impossible qu’elle soit en mode multi GNSS double fréquence (16 h d’autonomie).

Ici, on a une Fenix 7X qui fait moins bien que les autres. Difficile de l’expliquer. Par contre, la trace de la Fenix 7S est intéressante. On voit qu’elle forme des angles et des segments. A mon avis, elle est réglée en enregistrement intelligent et pas en enregistrement toutes les secondes.

C’est plus flagrant ici.

Toutes les Fenix ont des traces GPS qui sont bien groupées et cette fois c’est l’Enduro 2 qui dérive.

Ce n’était que ponctuel puisque quelques kilomètres plus loin, tout est rentré dans l’ordre.

Alors qu’est-ce qu’il a bien pu se passer ici ? Les traileurs avancent du bas vers le haut. En bas, je pense que Dias a pu prendre un autre chemin, se rendre compte que c’était mal barré et rattraper le sentier principal. EN haut, j’avoue que je ne comprends pas trop. Ca me parait trop gros pour être une erreur de GPS mais aussi trop gros pour être une erreur de chemin.

Les épingles sont en général de bons spots pour évaluer la précision d’une montre GPS. Mais là, je ne pense pas que ce soit des erreurs de la Fenix 7 de Symond. Je pense plutôt qu’il a coupé les virages.

Quand je vois des traces GPS comme ça, je me dis que la précision des montres GPS s’est sacrément améliorée en quelques années. Là, il y a quand même 5 traces superposées et un niveau de zoom qui est déjà assez avancé. Alors OK, il faut bien voir que c’est un terrain parfaitement dégagé (pas d’arbre, pas de bâtiments) et que les montres GPS sont encore de grosses erreurs en ville, le long de falaises, etc. Mais quand même, je me dis finalement que la précision des GPS s’est peut-être plus améliorée que la précision des capteurs cardio optiques.

Qu’est-ce que c’est que ce paquet de nouille ? Ben voilà ce que produit une montre GPS qui ne peut plus capteur le signal des satellites parce qu’elle est dans un gymnase mais qui se force à essayer d’enregistrer des points. Das ces conditions, les Garmin sont les plus mauvaises. Ou alors ces traileurs sont restés beaucoup plus longtemps dans le gymnase que ceux qui avaient une COROS ou une Suunto. Il faudrait vraiment un mode Ultra qui permette de gérer ces ravitos parce que là, je peux vous dire que ça rajoute plus que 20-30 m à la distance totale.

Tiens, c’est pas la première fois…

Même en forêt, la précision reste bonne.

La boucle est bouclée avec seulement 2 traces. La Fenix 7 Pro, j’aurais pu vous dire que c’est parce qu’elle était en mode multi GNSS et qu’elle était un peu juste avec ses 26 h d’autonomie. Mais je ne vois aucune explication pour la Fenix 7X et surtout l’Enduro 2.

On passe maintenant aux Forerunner.

Alors là, c’est catastrophique. Deux Forerunner qui mettent quelques centaines de mètres à capter le signal GPS et aucune qui n’arrive au bout. Là, à part un brouillage des Chinois du KGB, je ne vois pas… On peut se tromper 1 fois en appuyant sur un bouton, mais pas 3 fois. D’autant que c’est la Forerunner 255S qui va (presque) au bout, alors qu’avec ses 26 h d’autonomie en mode GPS seul, c’était pas gagné d’avance (Woodward termine en 23 h 26).

Dès qu’on rentre dans la forêt, la trace de la Forerunner 255S part en vrille.

Avec parfois des erreurs conséquentes. Avec tout ça, je ne comprends pas comment Strava arrive à chiffrer cette trace GPS à 175,8 km. D’ailleurs, le site myGPSfiles que j’utilise pour comparer ces traces affiche 192,1 km, ce qui est probablement plus crédible compte tenu de tous ces écarts. Ca illustre bien que chaque plateforme fait ses propres calculs de distance, même à partir du même fichier GPX. Ce serait intéressant de voir ce que la Forerunner 255S affiche sur son écran.

OK, à partir de là, on ne va plus regarder la trace de la Forerunner 255S. Les 2 Forerunner 955 produisent des traces GPS de qualité alors qu’il est peu probable qu’elles soient en mode double fréquence (20 h), peut-être en mode multi GNSS simple fréquence.

Là, on dirait que la trace rose est plus fluide que la bleue. Peut-être que la première est en mode multi GNSS et la seconde en GPS seul.

Là, pas sûr que ça soit un raccourci.

Voilà qui est vraiment surprenant : les Forerunner font un ravito parfait là où les Fenix ont complètement blairé.

Analyse Polar

Pour partager trucs et astuces avec le reste de la communauté, rejoignez le groupe Facebook Je ne suis pas un héros mais j’ai une Polar.

Bel enchainement de lacets de la part de la Grit X 2 Pro.

Même en forêt la trace GPS est bien propre.

Voilà un des plus gros écarts que j’ai pu repérer sur la trace de la Grit X2 Pro.

La course de Vincent BOUILLARD

On n’a pas de données cardio lorsqu’on exporte les traces GPX de Strava. Alors j’ai simplement regardé le graphique des allures. Ou plutôt celui de l’allure ajustée à la pente. C’est une métrique qui résulte d’un calcul prenant en compte le dénivelé et qui donne l’allure sur le plat qui serait équivalente en termes d’effort.

Donc si Vincent BOUILLARD avait couru 172,44km (distance mesurée par sa montre GPS), il aurait couru à une allure moyenne (ravito compris) de 5:11/km. On voit sur le graphique qu’il est parti vite (3:54/km) et qu’il a ralenti au fut et à mesure de la course.

Et casquette verte ?

Il a couru avec une Suunto Race. Il n’a pas fini dans les 30 premiers, mais comme il est sympa (je dis pas que les autres sont cons, hein) et qu’il m’a dit qu’il avait été tenté par un raccourcis, j’ai été fouiner.

Lancement pile sur la ligne de départ et arrêt pile sur la ligne d’arrivée.

La trace GPS est nickel.

Bon bah, il est 22 h 55, j’ai pas trouvé.

The post UTMB 2024 : l’analyse des traces et des montres GPS first appeared on Montre cardio GPS : tests, avis, comparaisons, news, rumeurs.