En longues “vacances” depuis trois ans déjà : bilan

Publié le 05 septembre 2024 par Chroom

Voilà trois ans déjà que j'ai délaissé pour toujours mon emploi salarié. Après tout ce temps, j'ai encore de la peine à qualifier cette situation. Je n'aime pas employer le terme de retraite, même précoce, car je suis loin d'être un rentier qui passerait des journées oisives devant la télé, au golf ou en excursions diverses. Ce n'est pas non plus l'indépendance financière. C'est plus que cela. L'indépendance financière est juste un prérequis et je l'ai obtenue bien avant de quitter définitivement le salariat.

Je réalise qu'il est paradoxalement plus facile de dépeindre cette période par l'absence de travail salarié que par un terme qui regrouperait tous les éléments de cette nouvelle vie. Pourtant, ce vécu est tout sauf l'absence de quelque chose. Au contraire, c'est la plénitude même. Pourquoi alors avoir tant de peine à le définir ? Peut-être parce que notre vocabulaire est trop riche en matière de travail et excessivement pauvre en ce qui concerne le reste.

Socialement, je me présente comme un travailleur indépendant, pour faire bonne figure. Les gens ignorent toutefois que je ne consacre qu'une petite dizaine d'heures hebdomadaires à mon activité accessoire. Cette vie me rappelle parfois celle d'étudiant, durant laquelle j'avais énormément de temps libre, à la différence qu'aujourd'hui, je dois subvenir aux besoins de ma famille. C'est d'ailleurs un des aspects importants de cette nouvelle vie. J'ai plus de temps pour ceux que j'aime. Cela rime aussi avec quelques contraintes supplémentaires, mais ces dernières n'ont évidemment rien à voir avec celles rencontrées dans le monde professionnel.

Avant, je stressais au travail, puis je courais partout durant mes loisirs, afin d'exploiter au maximum le peu de temps libre que j'avais à disposition. Aujourd'hui, mon agenda s'articule autour de ma famille et de mes passions. Cela suffit à bien le remplir. J'ai presque honte de le dire, mais je me surprends parfois à manquer de temps. Bien sûr, j'en rigole aussitôt et je me demande comment j'ai pu faire par le passé, lorsque je travaillais.

Au niveau financier, je vis essentiellement de mes appartements en location et de ma petite activité accessoire. Sur ces trois dernières années, je n'ai eu à ponctionner mes dividendes qu'à quelques reprises et je n'ai jamais touché à mon capital. J'avais pourtant prévu de prélever un peu des deux, chaque année. Ceci m'étonne encore aujourd'hui, car je ne me prive de rien, bien au contraire. Je dépasse même le train de vie que je menais en tant que salarié.

Même si j'ai beaucoup de respect pour les adeptes du mouvement FIRE, j'ai toujours été sceptique vis-à-vis du frugalisme extrême qui y est parfois prôné. Durant ma phase d'accumulation du capital, quand j'étais salarié, j'épargnais environ 20% de mon salaire net. Cela peut paraître beaucoup pour le quidam des mortels, mais ce nombre est dérisoire en regard aux 50 à 75% visés par les frugalistes. Mon taux d'économies était toutefois amplement suffisant pour atteindre rapidement l'indépendance financière. Surtout, il m'a permis de vivre comme je l'entendais, sans trop calculer.

C'est important, car aujourd'hui, je suis parvenu à un stade où savoir dépenser est plus important que savoir épargner. Si on a passé sa vie à se serrer la ceinture, il devient difficile de faire autrement une fois son objectif atteint, d'autant que la sécurité financière offerte par un travail salarié a disparu.

Avec le recul, je me dis que j'aurais pu anticiper ma démarche d'approximativement cinq ans. Alors que j'étais déjà financièrement indépendant, je continuais malgré tout à travailler à temps partiel, en diminuant progressivement mon taux d'activité, jusqu'à zéro.

J'avais besoin de cette période pour me rassurer. Si j'avais su que c'était aussi facile, j'aurais fait le grand saut plus tôt. Ceci étant dit, j'imagine que cette étape était nécessaire pour que je me sente prêt.

Que ce post serve d'encouragement à tous ceux qui subissent encore la dictature du salariat. La sortie du tunnel n'est peut-être pas aussi loin que vous l'imaginez. En attendant, arrêtez de calculer à outrance et profitez de la vie.

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