Autrefois une femme choisissait un parfum pour la vie. Elle le transmettait ?? sa fille comme un h??ritage pr??cieux. Aujourd???hui, dans une soci??t?? avide de nouveaut??s, les parfums d??filent et s???oublient aussi vite qu???ils sont venus. Peu retiennent l???attention, peu aussi, sont mis en valeur. Ce ne sont que des produits clinquants, sur des ??tag??res trop ??clair??es, trop chaudes, et align??s comme des gels douche.
Parfois on y d??couvre des (ex ?) splendeurs du pass??, un Chanel 5, un Shalimar, un Mitsouko. Ces beaut??s, qui faisaient r??ver les femmes et qu???elles portaient avec fid??lit??, finissent tristement leurs jours, dans des magasins sans ??mes.
Si, comme le pr??tend Luca Turin, les parfums sont des anges, ne sont ils pas d??chus ? Dans les grandes enseignes de distribution, bond??es, aussi chaudes que l???anti-chambre de l???enfer, des vendeuses tr??s maquill??es mais mal renseign??es, vous pr??sentent les nouveaut??s avec un sourire m??canique.
J???exag??re ? A peine.
Quand on demande un classique, les yeux s?????carquillent, parfois on vous fait r??p??ter, et souvent, on vous r??pond par la n??gative avec un air embarrass??, comme s???y vous aviez prof??r?? une grossi??ret??. J???ai m??me entendu de la bouche d???une responsable de parfumerie ?? Ce sont des vieilles marques ?? ??a ??, (en l???occurrence, Patou et Carven) cela n???int??resse plus les concessionnaires! Cela ne se vend pas bien. Par contre, j???ai pleins de nouveaut??s ?? vous proposer ! ??
Comment cela se fait il, que l???histoire de la parfumerie, celle des belles marques et des grands parfums, ait tellement de mal ?? se frayer un chemin, jusqu???aux parfumeries ? N???est ce pas l??, justement, tout en bout de cha??ne, et comme une mani??re de faire perdurer le r??ve, qu???elle devrait ??tre le mieux mise en valeur ?