Roman - 240 pages
Editions du Seuil - août 2023
Clotilde est dans le train pour Heidelberg, et elle ressort un à un des souvenirs du mou de sa mémoire. De l’enfance dramatique, à la découverte de sa bipolarité et à l'amour de la poésie, en passant par sa rencontre avec Guillaume et leur relation épistolaire passionnelle. Dix ans après, Guillaume est toujours gay, en couple, mais cela n'empêche pas Clotilde de penser que sa vie est auprès de lui, dans l'amour inégalé....
Quelle prouesse d’écriture, c’est totalement addictif dès le premier chapitre ! Avec beaucoup d’humour, d’ironie, l'autrice livre une (auto ?) biographie romancée habile et très littéraire.
Extrait :
"Elle était obligée de se définir comme misandre, même si le terme ne lui convenait pas tout à fait. Misandrie, ça vient du grec ancien, misos "haine" et ner "homme". Le Robert en ligne dit que c'est "Le fait d'éprouver de l'aversion pour les personnes de sexe masculin", précisant "opposé à misogynie". Clotilde éprouvait de l'aversion pour les personnes exerçant le pouvoir patriarcal, pas pour tout être humain doté de testicules. En fait elle était juste antiphallocrate, mais le terme semblait éculé."
J'ai beaucoup aimé ce roman, ces divagations tentées tantôt de nostalgie, de poésie, tantôt de revendications et de réflexions sur le féminisme contemporain et le bousculement des assises patriarcale. Cependant, j'ai regretté que les deux derniers chapitres soient si décevants, et ont affaibli mon enthousiasme en fin de lecture. J'avais beaucoup d'attente suite au suspense du roman et de ce trajet en train qui nous berce en attendant une rencontre exceptionnelle... Malgré tout, très belle surprise !