Traduit de l’espagnol par Robert Amutio
J’ai déniché ce titre chez Emmaüs, happée je pense par la promesse d’été de cette couverture et de vagues souvenirs de billets enthousiastes vus. Et j’ai effectivement beaucoup aimé retrouver une écriture de qualité dans ce texte. J’ai aimé aussi le caractère intéressant de cette narratrice confrontée au deuil… Après le décès de sa mère, Blanca décide d’aller passer l’été dans la maison familiale de Cadaqués. Elle est accompagnée de ses ex-maris, de ses fils et de ses amis. Même son amant, Santi, va passer l’été là-bas, à quelques rues de Blanca, avec sa femme et ses enfants. Blanca parle constamment à sa mère, et lui évoque l’impossible perte qu’elle est pour elle. Elle épluche leurs souvenirs, tout en tentant de profiter de l’été et de la petite troupe qui l’accompagne, un drôle d’équilibre. Se succèdent les sorties, les baignades, les fêtes, tandis que Blanca tente de dresser le portrait d’une mère fantasque, présente, avec laquelle elle a eu une relation complexe. C’est aussi le moment de faire le point sur ses relations avec les hommes de sa vie, savoir ce qu’elle veut ressentir à présent… Je me suis plongée dans cette lecture qui sent encore l’été avec délices. Pour autant, son thème est sérieux et pourrait laisser à penser que le lecteur va être confronté à une certaine morosité. En réalité, Blanca choisit de rendre hommage à sa mère avec une légèreté surprenante qui n’atténue pas pour autant son chagrin. Elle choisit pour vivre sa période de deuil l’été, le joyeux bazar de vacances entre amis, les corps bronzés, les souvenirs qui rodent dans toutes les pièces de cette maison familiale. Et c’est à la fois doux, mélancolique, et plein de vie.
Editions Gallimard – mai 2015
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
Une autre lecture chez… Nicole
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