Forts d'une centaine de milliers de maniffestants, ils ont d'abord bloqué certains grands axesde Bangkok puis ont envahi de nombreux bâtiments officiels, ministère et même une des stations de télévision publique.
Tout antipathique qu'il est, Samak a, pour l'instant, l'intelligence de gérer la crise en tentant l'apaisement. Aux dernières nouvelles, pas de violence n'a été reportée malgré les foules immenses et la tension en cours. Les manifestants seraient déjà en train de quitter d'eux-même certains bâtiments et le gouvernement a décidé de leur donner du temps, histoire de ne pas créer trop de frictions.
Cette crise est l'aboutissement de semaines de manifestations du PAD, qui joue ici probablement sa dernière carte... mais il y a bien longtemps qu'ils sont allés trop loin.
Le parti au pouvoir, le PPP, est notoirement inefficace, corrompu... mais a été élu démocratiquement. Une élection entachée d'achats de votes et de fraudes probables, certes.
Mais lorsqu'on se targue d'être le défenseur de la démocratie, on se doit d'abord d'être irréprochable. Même si ça signifie perdre une, deux, plusieurs élections, jusqu'à ce que les gens comprennent.
Malheureusement, le PAD est probablement plus intéressé par le pouvoir que par la démocratie.
Je ne sais pas ce qui va suivre. J'ai l'impression qu'il n'y a pas d'alternative valable offerte aux Thaïs pour le moment. Le risque est que le pays se scinde, d'un côté la campagne (le parti au povoir), de l'autre la ville (l'opposition).
Leurs aspirations ne sont pourtant pas incompatibles, mais les deux partis jouent sur les différences et la division.
C'est triste.
Je croise les doigts désormais. Peut-être le roi arrivera-t-il à ramener tout ce petit monde à la raison.
Ah, et ceux qui suivent mes aventures auront compris qu'aujourd'hui je suis au chômage technique: mon école étant juste en face de Government House, soit à l'épicentre de la manifestation, elle est fermée.