Ca fait du bien de lire son shoot d'intelligence et de bon sens et FO Giesbert. J'avais un jour écrit que tout n'était pas comparable : en effet, LFI n'est pas l'égal du RN. Il est pire, odieux, ignoble. Mais il est de gauche, donc ça passe. A ce titre, la manière dont a été traité le RN laissera des traces. Des gens qui n'ont pas été électeurs RN (c'est mon cas) on été choqué de voir que le RN est exclu de toute place au bureau de l'Assemblée, l'image du jeune RN qui voyait les gens de gauche se faire un plaisir de ne pas lui serrer la main...
Je vais exploser le point Godwin mais je suis en train de lire un Grangé qui se passe dans l'Allemagne Nazi. J'avoue que j'aurais du mal à vivre dans une France où l'élection est un détail (chez LFI on ne vote pas) et où on se permet l'outrance, la violence, de ficher et classer des gens selon des critères qui ne sont pas très humanistes.
Dans son dernier éditorial, l'estimable F.O Giesbert a encore très bien retranscrit mon mal être devant cette "gauche iranienne", ce nouveau fascisme qui donne des leçons de bien et de pas bien.
Impossible d'être d'accord avec François Hollande quand il déclare, dans ce numéro du Point, que « la xénophobie permet encore de distinguer l'extrême droite et l'extrême gauche ». Ah bon ? Le fascisme est passé à gauche, camarade. Il a même réussi à faire tomber sur la France un climat qui rappelle les années 1930, sur fond de terrorisme intellectuel. Un bon auteur a tout dit là-dessus : « Aujourd'hui, vous avez le droit d'être antisémite, raciste, homophobe, misogyne, pourvu que ce soit au nom de l'islam » (Michel Onfray). Et c'est encore mieux si vous êtes de gauche.C'est ce qu'on peut appeler le privilège de gauche : quand on fait partie du camp du Bien, rien n'est jamais grave, on peut professer son antisémitisme sans crainte et en toute bonne conscience. Depuis que l'extrême gauche a enfourché le cheval antisémite pour complaire, selon son expression, aux « quartiers populaires », elle s'est si bien remplumée qu'un rétropédalage paraît peu probable. Nous voici donc dotés d'un « gaucho-fascisme » qui est en train de gangrener une partie de la France, non seulement les banlieues mais aussi les universités, les lycées, les quartiers chics.Selon ce que l'on pense on peut dire des horreurs, et proférer un monde qui fait peur. D'ailleurs cela marche, cf les résultats qui montrent que l'outrance insoumise peut être payante. C'est effrayant.
"J'adorerais être de gauche mais ça demande tellement de vertus qui j'y ai renoncé" disait Fabrice Luccini. Je ne suis pas sur que cela en demande tellement, de vertus. Il y a une gauche décomplexée qui rend cette famille politique bien plus inquiétante que des pseudos dangers ailleurs...