En cas de sang dans les urines (hématurie), ce nouveau test urinaire promet d’améliorer la précision de la détection précoce d’un cancer de la vessie. Ce test d’ADN présenté dans le Journal of Molecular Diagnostics, va permettre ainsi de réduire le besoin de cystoscopies plus invasives.
L’un des premiers signes du cancer de la vessie peut être en effet la présence de sang dans les urines. L’objectif d’un tel test est donc d’améliorer la précision de la détection précoce du cancer de la vessie chez ces patients atteints d’hématurie.
Toujours sur le principe de la biopsie liquide, le test détecte l’ADN urinaire issue des cellules exfoliées dans l’urine collectée chez ces patients hématuriques et détecte la méthylation d’un gène de risque clé PENK dans l’ADN urinaire. La présence de la méthylation de PENK indique en effet une probabilité accrue de cancer de la vessie, ce qui justifie alors une confirmation supplémentaire par cystoscopie.
L’auteur principal, le Dr Sungwhan An, chercheur à Promis Diagnostics Inc. (Irvine, Californie) rappelle que « malgré les recommandations relatives à l’examen par cystoscopie chez les patients présentant une hématurie microscopique et macroscopique, le taux de cancer de la vessie dans ce groupe varie de 2 à 20 %, ce qui entraîne de nombreuses interventions inutiles. De plus, en raison de la nature invasive de la cystoscopie et de la faible observance des patients, de nombreux patients atteints d’hématurie, en particulier les patients atteints de micro-hématurie, ne sont pas rapidement référés pour un test, ce qui représente des opportunités manquées de détection précoce du cancer de la vessie et augmente le risque de diagnostic ultérieur à stade avancé.
La méthylation aberrante de l’ADN est reconnue depuis longtemps comme un biomarqueur diagnostique prometteur
dans divers types de cancer, notamment le cancer de la vessie. Ici, le test mesure les niveaux de méthylation de la proenképhaline (PENK) dans l’ADN urinaire pour détecter le cancer de la vessie, chez ces patients souffrant d’hématurie.
Le test, nommé à ce stade EarlyTect BCD offre des résultats comparables, voire meilleurs, aux performances rapportées d’autres tests multi-biomarqueurs. Testé précisément chez 105 patients, il démontre :
- une sensibilité de 87,3 % et une spécificité de 95,2 %.
- testé à nouveau auprès d’un autre ensemble de 210 patients, sa sensibilité globale est confirmée à 81,0 % avec une spécificité de 97,7 % ou capacité à distinguer les patients atteints d’hématurie sans cancer de la vessie ;
- EarlyTect BCD atteint enfin une sensibilité de 100 % dans la détection du carcinome papillaire non invasif de haut grade et des stades supérieurs du cancer de la vessie.
Ce test répond donc au besoin de détecter avec précision le cancer de la vessie, chez les patients atteints d’hématurie. Sa nature non invasive et la procédure de test simplifiée permettent un accès élargi au diagnostic précoce, avec un délai d’exécution plus court pour le traitement des échantillons et une analyse efficace, précise et cohérente des résultats.
Pris ensemble, ces résultats suggèrent que le test pourrait avoir un impact significatif en pratique clinique, pour le diagnostic initial des patients atteints d’hématurie.
Source: Journal of Molecular Diagnostics April, 2024 DOI: 10.1016/j.jmoldx.2024.04.001 EarlyTect BCD, a Streamlined PENK Methylation Test in Urine DNA, Effectively Detects Bladder Cancer in Patients with Hematuria
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Équipe de rédaction SantélogSep 3, 2024Équipe de rédaction Santélog