C’est après avoir découvert, il y a quelques années, « Changer l’eau des fleurs » (dont je vous parlais ici) que mon choix s’est, tout naturellement, porté, au début de l’été, sur « Trois » de la même auteure.
Une histoire d’amitié qui se construit de l’enfance à l’âge adulte avec la vie au milieu…
Le livre : « Trois » (ici)
Crédit photo : L&T
L’auteure : Valérie Perrin est une photographe, scénariste et écrivaine française qui travaille aux côtés de son mari, le réalisateur Claude Lelouch. Son premier roman, « Les oubliés du dimanche » a reçu de nombreux prix. Son deuxième roman « Changer l’eau des fleurs » a également reçu le prix Maison de la Presse en 2018.
Pour la suivre c’est ici !
Le résumé : « « Je m’appelle Virginie. Aujourd’hui, de Nina, Adrien et Etienne, seul Adrien me parle encore. Nina me méprise. Quant à Etienne, c’est moi qui ne veux plus de lui. Pourtant, ils me fascinent depuis l’enfance. Je ne me suis jamais attachée qu’à ces trois-là. » 1986. Adrien, Etienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer. 2017. Une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l’événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d’enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ? »
Mon avis : « Trois » aborde, à sa façon, des thèmes un peu similaires à ceux dont je vous parlais, il a quelques semaines, dans ma chronique de « Billie Pretty a disparu » de Sophie Astrabie (ici) : une relation qui semble indestructible et qui évolue de la tendre enfance à l’âge adulte.
Dans « Trois » on suit Adrien, Etienne et Nina, trois amis inséparables qui se rencontrent sur les bancs de l’école primaire dans leur petite ville de Gueugnon en province. Dès le premier coup d’œil c’est le coup de foudre et ils ne se lâchent plus pour le meilleur comme pour le pire. Aux balades à vélos, soirées pyjamas et aprèms à la piscine municipale se succéderont rapidement la création d’un groupe de rock, les sorties en boites et les premières cuites. Les douces années de l’enfance passent sans que ces trois là ne s’aperçoivent de leurs différences :
- Nina est la plus mature des trois, abandonnée par sa mère elle est élevée seule par son grand-père et a grandi plus vite que son âge ;
- Adrien est le plus introverti, il vit avec sa mère, un peu bohème. Il n’a que peu confiance en lui et s’épanouit autant auprès des deux autres qu’il ne se cache dans leur ombre ;
- Enfin, Etienne est le fanfaron de la petite bande, le beau gosse de bonne famille. Il semble déborder d’assurance mais, derrière les apparences, souffre d’un complexe d’infériorité induit par les comparaisons incessantes avec son frère aîné, un étudiant brillant.
Leurs dissemblances et leurs bagages émotionnels respectifs vont se faire de plus en plus sentir avec les années qui passent. Sans même parler de l’éveil des hormones, des sentiments et de la sexualité ; le passage à l’âge adulte quoi…
On se demande alors si cette amitié surmontera l’adversité. D’autant que chaque année met un nouvel obstacle sur leur chemin. De lourds secrets s’y ajoutent et on pressent l’explosion de ce petit noyau.
Est-ce que les erreurs se rachètent une fois adultes ? La pureté d’une amitié d’enfance peut-elle l’emporter sur la vie ? Ce sont les questions abordées tout au long de ce roman par Valérie Perrin.
Malgré leurs défauts, les personnages sont tous attachants à leur manière et j’ai aimé toute la palette de couleurs de leurs caractères.
On se reconnait forcément un peu en chacun d’eux et, surtout, on retrouve les fantasmes que l’on a tous eu à un moment ou à un autre sur l’indéfectible amitié telle qu’elle nous est racontée dans les livres et les films (les trois mousquetaires ; Harry / Ron / Hermione dans « Harry Potter » ; Carrie / Miranda / Charlotte / Samantha dans « Sex & the city » ; Rachel / Ross / Monica / Chandler / Joey / Phoebe dans « Friends« , etc.). Sauf que, voilà, c’est parfois un peu moins glamour dans la vraie vie. Ça ne veut pas dire que c’en est moins beau ou authentique…
Le seul bémol de ce livre, selon moi, c’est sa longueur. J’ai eu beau aimer les personnages, la dynamique d’ensemble et les sujets abordés, j’ai parfois perdu le rythme et cela m’a un peu sortie de l’histoire. Une petite centaine de pages en moins aurait rendu la narration plus énergique.
« Trois » reste, malgré ça, un joli livre sur le pouvoir de l’amitié et la difficile transition vers l’âge adulte.
Avez-vous envie de découvrir « Trois » ? Quels sont vos livres préférés sur l’amitié ?