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Anecdote GP

Publié le 01 septembre 2024 par Alexcessif

Résumé: je venais de terminer le dernier bouquin d'anecdotes sur le thème et la carrière de Bruno Gillet 

Anecdote

 Ici, on dit chocolatine!

Anne Hecdote

Moi tu me connais, je cherche. Le mot clé, la phrase révélatrice, la recette de la réussite et bien non! N’en déplaise à tous les gourous du développement personnel, c’est être au bon endroit au bon moment qui compte!

Et parfois « ça » ne passe pas loin

Je venais de terminer le bouquin de Bruno Gillet où j’appris que mon [bon moment] était concomitant avec celui de Hervé Poncharal* mais le [bon endroit] était au pays des pains au chocolat

Bref à Bordeaux et à 16 ans je bossais pour remplir de réservoir de ma 250 Yam et Hervé P. bossait lui, à Paris, pour se payer sa première Kawa. La conséquence à l’aspi derrière la cause, sans savoir comment payer l’essence,  je me retrouvais très logiquement pompiste. Comme … Hervé Poncharal ainsi que je venais de l’apprendre dans le sus-dit bouquin d’Anne Hecdote.s.

Pompiste était de ces petits métiers disparus mais non moins nécessaires. En tout cas plus que plisseur de pruneaux à Agen, castreur de maïs à Dax ou Zom politiques comme disait Coluche.

Un métier à ne pas prendre à la légère, générateur de stress malgré la faible compétence apparement requise. En effet, si chaque conducteur, pompiste de fait, sait où se trouve son bouchon de réservoir, il en est autrement pour un jeune motard novice en automobile. 

Vous voilà donc, lecteur et néanmoins ami, avec deux repères temporels: le permis moto accessible à 16 ans et le pompiste  inclu dans le prix de l’essence, nous étions donc en … pfffff: 1966! 

Décrocher le pistolet, se diriger du premier coup vers le réservoir, l’ouvrir avec assurance en disant « bonjour, le plein de super? » Expert, vous saviez d’un seul regard le type de carburant et la localisation de l’orifice de remplissage. Un débutant aurait dit «  essence ou diesel et combien je vous en mets? »

Pourquoi le stress? Parce que le patron derrière la caisse avait dit, très pédagogique et stimulant, que votre jobshit tapait sur sa marge de centimes/litres et que le déclenchement du pistolet intempestif avait une incidence, aussi, sur la facture d’électricité. Il fallait faire le plein vite et bien en résolvant l’énigme de la localisation du réservoir parmi la variété infinie des emplacements possibles. A 16 ans je n’étais pas puceau qu’en automobile et ma confiance en moi ne reposait que sur le culot et l’ambition de poser mes fesses sur la Yam pour faire de chaque départ à un feu vert un 400 m D.A. Je dissimulais mon incompétence en décrochant le pistolet avec autorité dés qu’un client posait une roue sur la piste. Las, parfois c’était un mec qui s’arrêtait pour un renseignement ou prendre un rendez-vous à l’atelier. Terrorisé par le bruit du compteur glouton et angoissé par le tuyau trop court puisque le gars était loin de la pompe— et pour cause — j’étais coincé entre la politesse due à tout être humain et ma carrière de pompiste évaluée en direct par le taulier dans sa cage.

J’étais très loin du gars qui plante le pistolet et pendant que le plein se fait tout seul, fait le tour de la bagnole en regardant les pneus comme celui qui sait s’ils manquent d’air, soulève le capot et vérifie le niveau d’huile. 

L’emplacement de la jauge jouait à cache cache aussi efficacement que le bouchon de remplissage d’huile ou celui du carburant et il était hors de question de poser la question à l’homme qui sait derrière son volant. Avec une conductrice, demander, c’était le rouge à mes joues de puceau/macho en présence de ces êtres de lumière que sont ces créatures à l’anatomie si mystérieuse. Autant se faire hara kiri avant que midi sonne

Midi était si loin dans cette première journée de tous les dangers! 

J’avais le temps de réfléchir au complot des constructeurs de bagnoles dissimulateurs de réservoirs à carburant. J’ai mis du temps à trouver ceux planqués sous la plaque minéralogique. Restait l’énigme de celles qui se soulevaient par dessus ou en glissant la main par dessous. D’autres dans la feuillure de l’aile, parfois sous le capot moteur, certains derrière des trappes en trompe l’œil, je pourrais faire une thèse sur tous ces ingés-auto pervers, victimes sans doute d’une enfance malheureuse, se vengeant à distance en  torturant les pompistes.

N’empêche j’ai quelques trophée à mon tableau de chasse. Ce gars dont j’ai cerné l’auto avec mon tuyau certains de trouver le bouchon à l’angle droit, ah non ce doit être à gauche, raté c’est à l’arrière du même côté, ben non il est à l’arrière droit. Tu connais le truc: quand une situation t’échappes tu fais mine de l’avoir organisée, j’ai fait le plein comme si de rien n’était en tirant discrètement sur le tuyau un peu court. Le ressort de rappel était plus têtu que moi, le pistolet s’est arraché de l’orifice brutalement et l’essence s’est répandue sur la piste. Il y eut aussi ce client du  lundi venu du fin fond du Médoc pour faire son plein hebdomadaire, est revenu en fin de journée furieux parce que j’avais oublié de lui rendre son bouchon et de refermer son réservoir.

Bon on l’aura compris, je n’ai pas fait une carrière de pompiste …

Mais Hervé Poncharal* non plus!

* patron d'écurie moto G.P et moto 2 président de l'IRTA


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