Nicolas de Tavernost, un acteur clé du paysage audiovisuel français, a récemment entamé une nouvelle phase de sa carrière. Il a rejoint le groupe CMA CGM en tant que vice-président de CMA Media et PDG par intérim de BFM TV et RMC. Dans une interview avec Le Figaro, il évoque sa nouvelle vie. À 74 ans, cet homme d'affaires entame un tournant après près de quatre décennies à la tête du groupe M6, qu'il a aidé à transformer en une référence de la télévision française.
Un parcours brillant à M6
Né en 1950, Nicolas de Tavernost est diplômé de l' Institut d'études politiques de Bordeaux. Il commence sa carrière dans la haute fonction publique avant de s'orienter rapidement vers le secteur privé. En 1987, il rejoint M6. À cette époque, la chaîne est encore naissante. Sous sa direction, M6 devient une chaîne généraliste incontournable. Il lance des émissions phares et crée des filiales dans la production audiovisuelle. Il investit également dans le numérique et la radio.
Nicolas de Tavernost anticipe les mutations du marché audiovisuel. Il prend des positions dans le numérique et développe une régie publicitaire performante. Il implante aussi la chaîne sur la TNT, renforçant sa position dans le paysage médiatique français.
Un nouveau challenge chez CMA CGM
En mai 2024, après avoir quitté M6, Nicolas de Tavernost rejoint CMA CGM. Le géant mondial du transport maritime, dirigé par Rodolphe Saadé, se diversifie dans les médias. Le rachat d' Altice Media, incluant BFM TV et RMC, pour 1,5 milliard d'euros, marque cette nouvelle stratégie.
Sous la direction de Véronique Saadé et avec le soutien de Tavernost, CMA Media ambitionne de devenir un acteur majeur des médias, en France et à l'international. La stratégie repose sur une croissance interne et externe, avec le développement des actifs existants et une vigilance sur les opportunités de consolidation.
Un avenir prometteur pour CMA Media
CMA Media se distingue par sa double présence dans la presse et l'audiovisuel. Avec des titres comme La Tribune, La Provence, Corse Matin, et des chaînes comme BFM et RMC, le groupe est un leader privé de l'information en France. Il détient également des participations stratégiques dans Brut (15%) et M6 (un peu plus de 10%).
Sous la houlette de Tavernost, CMA Media se prépare à une phase de croissance interne avec un plan de développement pour 2025. L'objectif est de renforcer les actifs existants, surtout dans l'audiovisuel. BFM TV continuera de se positionner comme " la chaîne des événements ", en élargissant sa couverture internationale et en renforçant son offre régionale.
BFM et RMC : une transition en douceur
Nicolas de Tavernost insiste sur le maintien de l'ADN de BFM TV. Malgré la concurrence, notamment de CNews, BFM reste la chaîne d'information la plus regardée en France, avec 12 millions de téléspectateurs quotidiens. Tavernost veut consolider ce leadership tout en restant fidèle à l'esprit de la chaîne. Une couverture exhaustive des événements, sans tomber dans l'opinion. Un équilibre essentiel dans le paysage audiovisuel actuel.
Pour RMC, la stratégie se maintient. Avec une audience jeune et fidèle, la radio séduit 3,2 millions d'auditeurs chaque jour. Tavernost veut maintenir une rentabilité supérieure à 20%.
Surveillance réglementaire et mission prolongée
L'avenir de CMA Media passera par une vigilance accrue sur les questions de réglementation. Notamment sur la numérotation des chaînes d'information, un sujet sensible pour BFM TV. L' Arcom pourrait envisager des regroupements de chaînes d'information, ce qui pourrait impacter la visibilité de BFM.
En tant que PDG par intérim de BFM et RMC, Nicolas de Tavernost semble prêt à s'investir sur le long terme. " J'ai l'habitude des mandats longs ", confie-t-il. Sa passion pour l'innovation et l'exploration de nouveaux territoires numériques reste intacte. Il semble bien décidé à poursuivre cette mission au sein de CMA Media aussi longtemps que nécessaire.
En somme, Nicolas de Tavernost, après avoir marqué de son empreinte l'histoire de M6, se lance dans un nouveau défi chez CMA CGM. Avec la même énergie et la même vision entrepreneuriale, il continue de façonner le paysage médiatique français. La retraite, et même son projet de livre sur les médias, peuvent encore attendre.