Pratibha Patil, la présidence en récompense (5/5)

En juillet 2007, Pratibha Patil (72 ans) est la première femme à accéder à la présidence de l’Inde. Membre du Parti du Congrès depuis de nombreuses années, Pratibha Patil, qui n’a jamais perdu une seule élection, est récompensée pour son soutien, sans faille, à la dynastie des Gandhi.

En 1965, Pratibha Patil, qui a 31 ans, se marie pour la troisième fois. Ce fait, extrêmement rare en Inde, surtout à cette époque, est, pour moi, un signe de sa force de caractère.

Proposée comme candidate par Sonia Gandhi, elle est la candidate du compromis alors que les partis de gauche n’arrivent pas à se mettre d’accord. Il faut aussi souligner que la promotion des femmes en politique est un cheval de bataille de ce parti qui se réclame de Gandhi (le premier à avoir favorisé l’entrée des femmes en politique, y compris les moins éduquées). Opposé au Parti du congrès, le Shiv Sena, parti extrémiste qui défend la culture hindoue maharatie (de l’État du Maharashtra, dont Bombay est la capitale), la soutient tout de même car Pratibha Patil est maharate.

Juriste, Pratibha Patil a été gouverneur de l’État du Rajasthan au nord-ouest de l’Inde. De 1962 à 1985, elle a siégé à l’assemblée législative de l’État du Maharashtra et a été ministre chargé de la construction de logements, du développement social et du tourisme de cet État.

En Inde le président de la République n’est pas élu au suffrage universel direct. Pratibha Patil a été élue pour cinq ans par un collège électoral comprenant des députés des deux chambres du parlement national et leurs collègues des assemblées législatives des États de l’Union.

Garant du respect des normes démocratiques, le président indien remplit un rôle essentiellement cérémoniel et ne dispose pas de pouvoir exécutif réel. Pratibha patil, en tant que chef de l’État indien, exerce cependant le commandement suprême des forces armées et approuve la candidature du Premier ministre. Elle a également le droit et le pouvoir de proclamer l’état d’urgence…

Avant Pratibha Patil , le président Kalam avait été choisi par le parti du BJP (nationaliste hindou) notamment parce qu’il était musulman, le parti voulant se défaire de son image anti-musulmane. Le président précédent, K. R. Narayanan, était un “intouchable”. Le choix du Président reflète les évolutions de la société indienne, mais cela ne veut pas dire que les discriminations n’existent plus. Entre les femmes éduquées et souvent filles d’hommes politiques et les femmes des basses castes qui bénéficient des quotas dans les assemblées locales, les femmes de la classe moyenne demeure relativement exclue du pouvoir politique.