Le Bandra Worli Sea Link (BWSL) est un pont de 6 kms, actuellement en construction, qui reliera le quartier chic et résidentiel de Bandra au nouveau centre d’affaires de Worli.
Selon les autorités responsables des infrastructures dans l’Etat du Maharashtra, ce pont va faire diminuer la pollution (on attend ça avec impatience !) et le nombre d’accidents sur les routes…
… Mais c’est aussi une preuve de la folie des grandeurs qui anime actuellement Bombay. Le pont sera le plus grand de toute l’Inde et une fois n’est pas coutume, les Indiens ont sous-traité la partie la plus technique aux Chinois !
Le BWSL comprendra 2 fois 4 voies qui seront interdites aux deux-roues et aux rickshaws, mais dont deux seront réservées aux bus.
Lors du lancement du projet en janvier 1999, la fin des travaux avait été annoncée pour 2001. Les élections avaient lieu quelques mois plus tard… Mais le pont n’est toujours pas fini. Une partie seulement sera ouverte, au mieux, en 2009 !
Son coût, initialement annoncé à 63 millions d’euros, a déjà dépassé les 258 millions. La multiplication des autorités responsables et la lenteur administrative gangrènent un projet qui ne fait pas que des heureux. Les riverains, les écologistes et les pêcheurs, qui représentent un vivier électoral non négligeable, ont tout fait pour empêcher le projet.
Bombay, comme beaucoup de grandes villes indiennes est un véritable chantier. Le premier ministre, Manmohan Singh, a annoncé que 320 milliards de dollars seraient investis d’ici 2012 pour améliorer les infrastructures, véritable talon d’Achille de la grande puissance en devenir. Quelques 6 000 kilomètres d’autoroute reliant les principales villes du pays, 35 aéroports, et 76 terminaux portuaires devraient, entre autres, sortir de terre.
La Banque asiatique d’investissement estime que 1 000 milliards d’euros devront être dépensés en dix ans pour maintenir la croissance : “Le manque flagrant d’infrastructures (…) coûte chaque année à l’Inde entre 3% et 4% de son produit intérieur brut”.
Les enjeux sont tels que les financements publics n’y suffisent pas et que les partenaires privés ont été appelés à la rescousse.