A l'occasion des consultations autour du sommeil que je fais avec des enfants, je suis étonnée de constater la position des parents de certains de ces petits qui ont "du mal à dormir". Beaucoup refusent d'imposer quoi que ce soit à leur enfant, attendant que ce soit lui qui "décide" d'aller se coucher, qui "accepte" de rester dans son lit, qui "consente" à s'endormir... Sans accord de l'enfant, le parent tergiverse et ne sait plus quoi faire. Bien vite s'installent des scénarios de coucher qui durent des heures et épuisent tout le monde.
Il existe des problèmes de sommeil bien réels chez certains enfants : trop préoccupés ou ne sachant pas se calmer seuls, ils peinent à s'endormir et refusent d'aller au lit, souvent par peur de s'ennuyer. Toutefois, l'attitude de certains parents aggrave d'autres conflits de sommeil. On dirait que ces derniers refusent de prendre le pouvoir. De dire ce qu'il faut faire et de l'imposer. Il n'est pourtant pas nécessaire de le faire avec force, mais juste d'édicter une règle simple, parce que c'est bon pour l'enfant (qui, lui, ne le sait pas, et préférera toujours jouer plutôt que s'allonger à ne rien faire).
Un parent a forcément de l'ascendant, c'est à dire une autorité, sur son enfant. Il doit le faire en tant qu'adulte et en tant qu'éducateur. Pour que l'enfant lui-même puisse intégrer cette autorité, qu'il retrouve à l'école, et dans la vie sociale d'une manière générale. Cette autorité est naturelle, nécessaire et ne doit pas faire culpabiliser le papa ou la maman qui l'exerce. Or le refus ce cette autorité (manifestement impopulaire aux yeux des parents) est sans doute une confusion entre autorité et autoritarisme. On peut être un parent ferme et cohérent sans être un bourreau. D'ailleurs les enfants acceptent plus facilement qu'on ne l'imagine les règles qu'on leur fixe, à condition que l'on s'y tienne.
Parents : osez prendre le pouvoir ! - Bonne rentrée ;-)