Fil narratif de médiation culturelle à partir de : Yves Bonnefoy, « La présence et l’image », La Pléiade – Lionel Pennings, « Ruine » (art & végétal, biennale d’Ath) – Mario Ferretti, « Fémur » (art & végétal, biennale d’Ath) – œuvre de Berlinde de Bruyckere dans l’exposition Rodin (Mons) – Hicham-Stéphane Afeissa, « L’ardeur des pillards », Éditions Dehors 2024 – Bernard Lahire, « Les structures fondamentales des sociétés humaines », La Découverte 2024 – William Schimmel & Elliott Sharp, « Lowdown » Studio Muse Productions – BMI & zOaR Music – BMI – (…)
Montée calligraphique, musique compagnonne
Toujours attablé – accosté, arrimé – au café de village, à Colognac. La sueur a séché sur la peau. L’œil s’égare indistinctement entre intérieur et extérieur. Il a défroissé un vieux bout de papier tiré de son sac de cycliste et un vieux crayon. Parchemin à recycler, plissé, sur lequel figurent plusieurs couches d’itinéraires (liste de noms de villages effacés, recouverts, effacés, recouverts). Il voudrait écrire quelques mots, lisiblement, réinitialiser son écriture manuelle. D’abord, bien placer le crayon entre les doigts. Mémoire de l’outil. Éducation primaire à recommencer. Il se sent physiquement bien, chaque membre, chaque organe content d’avoir contribué à une ascension sans souffrance, tous ensemble, en symbiose avec la rotation des jambes. Ils ont écrit une montée qui leur est propre, leur ressemble, tout au long de cinq ou six kilomètres de belle pente en lacets. Il savoure la douce fermentation des endorphines. Pas pressé de redescendre. La petite musique qui l’a aidé à grimper, sereinement, bien enlacée à son souffle et ses muscles, à la manière d’une plante grimpante, n’était pas rengaine qui virilise la masse musculaire, inspire les exploits cadencés, entraîne les bataillons vers le front, mais une musique toute en dissonances, en revenances accidentées, en déséquilibres et escaliers fragmentés, il y a reconnu de l’accordéon et puis de la guitare, en dialogue ou, plus physiquement, en prises et déprises mutuelles, instruments noués puis dénoués, des frises anarchiques lui revenant, de loin, par bribes, éclats, coulées. Les cassures mélodiques, les éparpillements de notes, les souffles saccadés d’accordéon, les dentelles erratiques de la guitare, les attaques impromptues, lui ménageaient de l’espace où trouver des sortes d’appuis différenciés, adaptés aux fluctuations de ses énergies vitales, plutôt qu’un hymne primaire poussant au rendement martial et ses mirages de possibles performances. (Il lui faudra des jours et des jours pour retrouver la référence de musicalité compagnonne, « Lowdown » de William Schimmel et Elliott Sharp)
Scène d’adieu en direct, corps à corps avec l’irreprésentable
Tandis qu’il calligraphie, malhabile, angulaire, ses yeux et son ouïe captent une scène qui se déroule bon enfant sur la courte esplanade ombragée du village, jouxtant la terrasse du bistrot. Configuration d’interactions humaines difficile à comprendre. Une sorte de rituel, de célébration. La patronne lui souffle à l’oreille ce qu’il en est. Un « ancien » quitte sa maison, retourne dans la vallée, et a réuni tout le village pour un verre d’adieu. Il voit sans vraiment voir mais le spectacle s’insinue et aiguise le sentiment qu’il a, depuis quelques années, de progresser dans un long cycle d’adieux. Cycle qui ankylose ses doigts raides, sa main pataude, appliqués mais dont les gestes déraillent, ne sont que biffures, ratures. Cela ne semble pas provenir de la seule assuétude au clavier dépiautant peu à peu un savoir-faire neuro-manuel. Est-ce parce qu’il ne sait plus, au fond, à qui écrire ? A qui envoyer une lettre, une carte écrite ? Est-ce parce qu’il ne sait plus, ne sent plus comment, par de l’écrit dédié à un ou une proche distante, avec qui partager le va-et-vient d’un langage raisonné, endiguer la montée de l’irreprésentable ? Comme désaffilié du filet culturel qui atténue l’angoisse du néant ? Ce qui justifierait bien l’anxiété recrudescente !? Il ne se sent plus à même, en écrivant à main nue, en se racontant ne serait-ce que par petits bouts désarticulés, voire sans s’en rendre compte, du simple fait d’activer des conventions d’écriture, de se « représenter l’irreprésentable et l’insensé » et de se rassembler autour du désir de le communiquer, le partager avec quelqu’un. Du coup, se dérobe tout exercice qui aide à « calmer des angoisses comme celle de la mort, qui, comme le formule très bien Jean-Marie Schaeffer, « semble faire partir du prix payé par l’humanité pour l’accès à des représentations réflexives. » (p.739)
Départ choral
Il s’applique, reprend l’apprentissage à zéro, se force à ressaisir le fil de « représentations réflexives », via l’écriture, revit du coup ses premières relations scolaires à la page blanche lignée, retombe en enfance, réussit quelques lettres presque lisibles, presque reliées entre elles par des « jambages » crédibles. A faire tenir quelque chose à partir de presque rien. Alors pointe l’excitation de débuts retrouvés, d’une filiation avec une origine perdue dans la nuit des temps, mais qui le concernerait. Il continue à suivre du coin de l’œil l’ancien du village, orateur déterminé, près de longs tréteaux aux nappes fleuries, garnis de verres lumineux et de victuailles chaleureuses. Il tient plusieurs feuillets couverts d’écriture, justement, un peu tremblants. Et à sa grande surprise, le voilà qui se jette à l’eau, qui chante. A capella. Ce sont ses adieux sous la forme d’un medley de chansons, perles du folklore, tubes commerciaux, refrains populaires, dont le titre ou le thème, par déplacements et clins d’yeux, évoquent sa vie dans le village, les relations qu’il y a tissé avec les gens, le paysage, la manière dont le temps passait. Pour certaines de ses mélodies que tout le monde a dans l’oreille, il a modifié les paroles pour qu’elles coïncident avec son propre vécu, avec les spécificités de ce paysage particulier des Cévennes, dont certaines ne sont connues que des gens qui sont rassemblés là. Ce récital d’adieux dans l’oreille, il contemple son chiffon couvert de gribouillis – sa main hésitant compulsivement entre mimer le réel, dessiner des pictogrammes, renâclant au seuil des conventions symboliques de l’écriture. Il se revoit enfant, bien avant l’école, tendant un papier à sa mère, lui demandant, « c’est ça de l’écriture ? ». (Ce qui reflète une vie familiale où lire et écrire avait une place visible, perceptible, banale.) Sa rêverie, de là, s’envole avec les chansons du vieil homme, sa belle voix bien posée, le léger écho dans les ruelles, et se demande quels seraient les airs que lui-même entonnerait pour consommer le départ, la séparation, la disparition. Il a écouté trop de musiques, le répertoire auquel il tient, qui lui est consubstantiel, est tellement vaste, le récital n’en pourrait qu’être interminable, fixer une playlist de crémation, par exemple, est un véritable casse-tête, c’est d’emblée une éternité de musiques qui lui vient à l’esprit !
Souvenir de « Ruine » de Lionel Pennings.
Les efforts pour récupérer son écriture et, par-là, revenir à la surface du vivant par une maîtrise raisonnée, à son échelle, de l’irreprésentable, la joie silencieuse d’être assis dans ce village perdu des Cévennes, la célébration d’adieux conviviaux sous ses yeux, en un rite collectif qui s’invente au gré des interactions, d’un vécu partagé qui se désagrège physiquement mais restera dans les esprits, cette conjonction de sentiments et d’images fait affleurer en lui la configuration paisible d’un lieu perdu, petit, en bordure d’une ville provinciale, mélange de ruines envahies par la végétation, ensauvagées, et d’installations sculpturales aérées, dressant ses pans de pierre en esquisse d’une future maison à inventer, portique réinventant l’accueil au sein du vivant, célébrant la possibilité de renouveaux bienveillants, page blanche prête à accueillir l’invention de rites restaurant l’habitabilité de la terre. Un havre informel, à la confluence occidentale et orientale d’une même rivière entourant la ville, une fenêtre transcendée, un pas de porte vers d’autres temporalités, d’autres mondes où se réfugier. Il sait qu’il y est passé, qu’il s’y est installé pour rêvasser entre les pierres dressées. Il y a côtoyé un sdf qui avait garé là, comme en bout de courses, ultime voie de garage, une vieille bagnole emplie d’objets, de fringues empilées, de bouquins, magazines, vieux papiers, boîtes de conserve, sans doute avait-il senti, lui aussi, que ce lieu dégageait l’énergie d’un renouveau possible. Un pas de côté accueillant, fécond.
De l’interprétation comme récit des origines
Ce n’est pas qu’il reconstitue mentalement et fidèlement cette œuvre posée sur la haute berge d’herbes folles, mais un flux inégal d’évocations, d’images approximatives, inspirées par elle, défilent, stagnent, dérivent à la manière de nuages d’été, léger, lents. Pas du tout une interprétation formelle, rigoureuse, mais un engendrement spontané de correspondances qui « remontent » le courant du sens. A peine peut-il se dire, tiens, cela me fait penser à ceci ou cela, que déjà, ce ceci ou ce cela l’entraîne plus loin, vers d’autres possibilités interprétatives, aspiré par un point lointain, tellement convoité, vers quoi tend tout son être chaque fois qu’il s’abandonne à l’interprétation d’œuvres devant lui, ou en résurgences dans sa mémoire, une source originelle dont il convoite les vertus (la principale étant de contrarier l’inéluctable progression vers la fin). Ce travail d’écriture mentale de l’interprétation – phrase anarchique survolant les signes laissés en lui par les œuvres regardées, interprétées, tout au long de sa vie – l’insère à son insu dans un vaste « intertexte séculaire », mystérieux, dont il ne maîtrise aucun ressort, qui devient son milieu, et avec lequel il interagit instinctivement, « lieu de circulation d’une infinité de sens en provenance de sources textuelles diverses (et même en droit indénombrables) » et où il essaie « de se rendre sensible aux relations interdisciplinaire de répétition, à la manière dont un texte peut être lu comme la réécriture, la transposition, la traduction ou la retraduction d’un autre, qui n’est lui-même que la réécriture d’un autre, sans que l’on puisse assigner une quelconque origine. » (p.119), un espace de rêverie où il va « d’interprétation en interprétation, » et « découvre sans cesse de nouvelles significations, [qui] décèle une série (voire plusieurs) d’interprétations qui se recoupent, où le sens ne peut se déchiffrer que dans l’espace d’une secondarité toujours advenue. » (p.120) Là-dedans, comme en des limbes bienveillant, le maintenant en haleine, doucement, à l’orée de révélations sans cesse reportées in extremis, mais restant toujours accessibles, en théorie. Une quête qui n’est pas prête de finir, le plaisir étant de remonter vers l’origine élucidée, mais de ne jamais y parvenir, la garder en point de mire. Si ce lieu-sculpture est désormais loin pour lui, avalé par le temps, assemblage de quelques images mentales, peut-être le SDF y est toujours, l’a fait sien, fait corps avec lui, l’a transformé en son foyer pérenne. Une envie irrationnelle d’être ce clochard le submerge.
Dans les nuées rapides du langage
Dans ce cosmos de textes et d’intertextes, constitué de multicouches de livres lus, d’expériences esthétiques multidirectionnelles, de myriades de mots, regards, gestes formels, signes aléatoires échangés avec des humains et non-humains, identifiés ou anonymes, dans cette masse considérable, gazeuse, où il se trouve tout entier, dispersé, éparpillé, sans cesse il y a accompli la besogne de rassembler intuitivement une masse de matières qui puissent tenir ensemble, lui donner un corps solide, avec une histoire, tout entier dans ce magma de langage qu’il ne maîtrise plus, dont il occupe une infime parcelle, à travers quoi il a tenté de maintenir une relation raisonnée au réel et à l’imaginaire, où il se sent de plus en plus transparent, juste un nano-événement. Il se trouve coïncider avec ce verdict d’Yves Bonnefoy “… il n’y a rien, dans les ruines du cogito, que les mille niveaux de nuées rapides de ce langage dont nous ne sommes, pour notre jour fugitif, qu’un froissement léger des structures, qu’un pli que nous ne pourrons prétendre entièrement reconnaître… » (p.472)
Corps d’écritures tourmentées, blessées. Gisant monstrueux de Berlinde de Bruyckere
Il aura été ainsi roulé dans le langage, froissé, plissé continuellement par les structures langagières, plus que tout un chacun sans doute, du fait d’avoir été obsédé par le besoin « d’écrire », de poursuivre une chimérique posture d’écrivain, toujours dérobée. Sans cesse, usant des mots et des phrases dans une course folle après et contre le réel, tout autant pour le clarifier et l’affirmer, dire exactement ce qu’il est vraiment, réduisant à rien l’espace entre le mot et la chose que pour s’en garder, échapper à ses lois et, plutôt, inventer, vivre d’invention, s’illusionner. (L’écriture automatique, compulsive, aura été le tamis avec lequel il aura cherché à « devenir soi-même en étant transformé par ce qui n’est pas soi » (Barbara Stiegler) Dès lors, forcément, après tant d’années, éprouvé par ces forces paradoxales, courants, chocs, échappées, fusions, disjonctions, tensions et dépressions qui auront immanquablement déformé sa carcasse, il ressent, à sa grande stupeur, une étrange attirance pour le cadavre profané sous vitrine muséale (sculpture de Berlinde De Bruyckere dans une exposition Rodin, Mons, Belgique). Un gisant qui semble l’aboutissement d’une implacable et infinie torture, d’une intolérable succession d’expériences inhumaines, pétrifié dans le coma d’une lente agonie sans fin. Rongé par l’informe, exsangue, contusionné, le coffre vidé entouré de chairs en loques, non pas décapité net mais la partie supérieure du crâne sans doute broyée et arrachée. Et tel, bien qu’irrémédiablement inapte à vivre, rejeté par la mort, privé du repos éternel, tordu dans l’interminable douleur du dernier instant figé. A moins qu’il ne s’agisse de quelque chose qui émerge peut-être, en gestation dans une couveuse sans âge, un ensemble de tissus vivants, autonomes, qui croissent très très lentement en un corps encore approximatif, cellule après cellule, muscle après muscle, sous une peau diaphane, morbide. Tentative sordide de créer un être artificiellement. Quelque chose de monstrueux qui (re)viendrait à la vie à contrecœur, à reculons. Sans doute en se recueillant longuement, silencieux, retenant son souffle, décèlerait-il une imperceptible palpitation, dans la dépouille profanée, déchirée ici, défoncée là. Mais la vision en est trop pénible, inconfortante, tourmentante, renvoyant trop directement au trop-plein de souffrance
Ossature traumatisée de l’aventure humaine sur terre, « Fémur » de Mario Ferretti
Bien qu’esthétiquement et au regard de l’histoire l’art, rien ne devrait rapprocher ces deux images… Mais dans ce « lieu de circulation d’une infinité de sens en provenance de sources textuelles et iconiques diverses », flux illimités de la cumulativité culturelle de l’histoire humaine, son imagination relie ce gisant mutant à un os géant, croisé un jour de promenade estivale sur la dalle en bêton d’un parking souterrain, pas loin d’un parc abritant encore quelques magnifiques spécimens d’arbres. Un fémur démesuré, taillé dans un tronc de sequoia et marqué par de nombreuses blessures, fractures, maladies que le sculpteur a tenté de soigner après-coup, comme un acte religieux de demande de réparation, rappelant combien l’ossature du vivant en général et de la civilisation humaine en particulier est dépendante du végétal, des arbres, des forêts et que le sort qui lui a été réservé par l’humain en passe de maîtriser et annihiler provisoirement son environnement naturel est cauchemardesque. La nudité et l’incongruité, finalement, de cette ossature végétale primordiale, dévitalisée, minéralisée, exposée le long d’une avenue urbaine, dénonce l’artificialisation croissante de la planète voulue par l’homme et son désir de vivre dans un milieu totalement conçu par lui, par ses artefacts. (« … depuis 2020, la masse totale des objets fabriqués par des humains dépasse la biomasse globale de la planète (ensemble des organismes vivants actuels : végétaux, bactéries, animaux, etc.), alors que l’humanité ne représente que 0,01% de la biomasse globale actuelle. » BL, 546)
La condition inconsolable, amorce pour en sortir
C’est à ce flux d’interprétations d’œuvres que sa main, serrant le crayon, au-dessus du papier froissé, usagé, est reliée. La patronne, en lui apportant un troisième Expresso, tente de lire ce qu’il gribouille et dépose devant lui un vieux cahier ligné (« tiens, il m’en reste plein en stock, dans les réserves, t’y es pas encore ! »), et il s’obstine à « fixer » et reproduire lisiblement quelques mots qui émergent dans le bouillonnement de ces images qui viennent de remonter – de fausses ruines, un gisant macabre, un fémur végétal géant -, appelées par la scène d’adieux villageois, lui préservant un statut de micro-producteur d’interprétations du monde, activité métabolique indispensable pour se situer, se sentir situé. Ce sillage toujours vital pour lui, le reliant aux origines inatteignables du sensible, de l’imaginaire, sillage dans lequel il a toujours puisé, jusqu’ici, la possibilité de se consoler voire de consoler autour de lui, dans son réseau d’humains et non humains. Revient en effet, sur le bout de la langue et dans la main traquant l’écriture, une constellation lexicale autour du thème de la consolation et de l’inconsolable, non plus comme des ressources, mais à la manière de poissons morts submergeant la surface d’un fleuve. « La principale rupture introduite par les Temps modernes est celle qui a rendu brutalement inexploitable le « prodigieux arsenal d’instruments de consolation et de temporisation qui a été accumulé au cours de l’histoire de l’humanité » ainsi que « les interprétations du monde qui n’avaient d’autre but que d’apporter de la consolation à l’humain ». L’homme moderne peut dès lors être peint sous les traits de « l’inconsolé », c’est-à-dire d’un individu conscient de la rupture, vécue comme une privation intolérable, en attente de consolation et incapable de trouver un soulagement à ses tourments dans les idéaux traditionnels de la vie normée. » (HSA, p.135) Ses tentatives d’écriture amorcent timidement quelque chose d’apaisant, à deux pas d’un groupe d’humains, l’un psalmodiant en toute simplicité, les autres attentifs et traversés de signes d’empathie, se livrant en plein air à l’art de se consoler mutuellement. Là, des signes, on le hèle, on l’invite, comme il fait son timide, l’ancien vient le chercher, « mon grand-père était cycliste, il venait jusqu’ici, depuis Saint-Martin-de-Londres, pour rendre visite à une jeune fille, courtiser, c’est ainsi que ma famille s’est installée dans le village… ».
Pierre Hemptinne