Expo Mapperl et sa famille ducale au Musée Kaiserin Elisabeth à Possenhofen

Publié le 31 août 2024 par Luc-Henri Roger @munichandco

 

À l'occasion du 175ème anniversaire de la naissance du Duc Max Emmanuel en Bavière, dit Mapperl, le Musée Impératrice Élisabeth à Possenhofen a réuni un ensemble de souvenirs du duc dans une vitrine. En voici le texte d'accompagnement traduit :

Le 7 décembre 1849, Max Emanuel, dit Mapperl, est né au palais de Munich. Il est le plus jeune enfant du duc Max et de la duchesse Ludovica. Le roi Louis 1er, qui a abdiqué, écrit à Lola Montez : « Ma demi-sœur a donné naissance à un fils si grand qu'au bout d'un jour, il me semble avoir un mois ».

Les petits 

Mapperl et sa sœur Sophie Charlotte, de deux ans son aînée, sont appelés " les petits " dans la famille. Ils ont le même âge que les enfants royaux, le prince héritier Louis, le futur Louis II, et son frère le prince Otto. Otto et Mapperl sont de bons amis. En hiver, lorsque la famille royale est à Munich, les enfants passent beaucoup de temps ensemble. C'est ainsi qu'en 1862, le prince héritier Louis veut jouer le Faust de Goethe avec les enfants. Max Emanuel doit jouer Gretchen. Louis l'en prie dans une lettre : « Mon cher Mapperl, je compte bien que tu t'occupes de ton costume de Gretchen...... adieu cher Mapperl, ton fidèle cousin Louis ».

Militaire

Max Emanuel est passionné d'équitation et s'enthousiasme pour l'armée. À l'âge de 16 ans, il est enrôlé dans le régiment d'uhlans « König ». En 1866, il combat à Bad Kissingen pendant la guerre austro-prussienne, dans laquelle la Bavière est alliée avec l'Autriche. En 1870/71, lors de la guerre entre la Prusse et la France, il avance jusqu'à Paris avec le 3e régiment de chevau-légers « Herzog Karl Theodor ». Ses autres grades militaires sont ceux de lieutenant de cavalerie (Rittmeister) et de major. En 1877, il est relevé de ses fonctions pour raisons de santé, mais continue à être promu jusqu'au grade de lieutenant-général.


Compositeur 

En 1863, Julius Hey devient professeur de musique pour les enfants du duc. Max Emanuel apprend auprès de lui non seulement à jouer du piano avec brio, mais aussi à composer. Mapperl compose deux pièces pour piano et six chansons pour une voix moyenne avec accompagnement de piano. Il les dédie à sa femme Amalie. Trois chansons sont offertes par Amalie à sa belle-soeur, « notre chère Sophie ».

Famille

En 1868, à l'occasion du mariage de sa sœur Sophie Charlotte avec le duc Ferdinand d'Alençon, Mapperl fait la connaissance de sa future épouse Amélie de Saxe Cobourg Gotha dont il tombe amoureux. Amélie est née le 23 octobre 1848 à Vienne. Sa mère, Clémentine d'Orléans, est une fille du roi de France Louis-Philippe. Amélie grandit en France et en Allemagne, elle est très cultivée, peint et joue du piano. Pour de nombreuses maisons nobles, elle est un parti convoité. Si l'impératrice Elisabeth n'était pas intervenue en faveur de son jeune frère amoureux, Amélie serait devenue l'épouse du prince Léopold de Bavière.

Lorsque Mapperl demande la main de sa fille à Clémentine d'Orléans, elle le trouve trop jeune, mais finit par accepter « parce qu'il est si incroyablement amoureux ». En 1875, le mariage d'amour a enfin lieu. La duchesse Ludovica leur offre comme résidence le château de Biederstein à Munich, qu'elle avait hérité de sa mère, la reine Caroline. Le couple a trois fils, on parle de la lignée Biederstein.

En juin 1893, Mapperl et Amélie se trouvent à Feldafing lorsque Max Emanuel, qui souffre depuis longtemps de maux d'estomac, tombe soudainement gravement malade. Il meurt le lendemain. L'autopsie révèle qu'un ulcère à l'estomac a perforé une artère et qu'il a fait une hémorragie interne. Amélie ne se remet pas de cette douleur : « Il est parti et ne m'a pas emmenée avec lui ». Les enfants n'ont pas pu la consoler. Affaiblie par un cœur brisé, elle est atteinte d'une péritonite et meurt un an après Max Emanuel.

Les fils

En l'espace d'un an, les trois fils sont devenus orphelins, le duc Karl Theodor et sa femme ainsi que la grand-mère Clémentine s'occupent des enfants qui continuent à vivre à Biederstein.
  • Siegfried duc en Bavière (1876 - 1952), le fils aîné, a souffert de troubles mentaux à l'âge de 22 ans suite à un grave accident de cheval, ce qui a finalement conduit à son mise sous tutelle.
  • Christoph duc en Bavière (1879 - 1963) reprend le château de Biederstein. Il entame une carrière militaire et devient lieutenant dans le 1er régiment bavarois de lanciers (Schwerereiter). Son dernier grade est celui de lieutenant-colonel. En 1924, Christoph épouse une roturière. Le mariage n'a pas d'enfants. Lorsque le château de Biederstein est vendu, le couple se retire dans une villa à Bogenhausen.
  • Luitpold Emanuel duc en  Bavière (1890 -1973), le fils cadet, a quatre ans lorsque sa mère meurt. Il n'arrive pas à comprendre : « Est-ce que maman est morte ? Je pensais que nous allions tous mourir ensemble un jour ». Luitpold étudie la philosophie et l'histoire de l'art. À 21 ans, il décide de construire un château sur le Ringberg, près du lac Tegernsee. Le projet s'étend sur plus de 60 ans. Il le finance avec sa fortune personnelle, vend le château de Biederstein et le château de Possenhofen avec le grand parc du château. Après la Seconde Guerre mondiale, il vend de vastes forêts et le calvaire de Possenhofen. De son vivant, il lègue le château inachevé à la société Max-Planck avec une importante fortune en espèces. Luitpold Emanuel fut le dernier duc  né en Bavière.

À voir au musée de Possenhofen