Il n'y a que des rendez vous ... 2/2

Publié le 29 août 2024 par Papillondessenteurs @Papillondessent

L'île d'Or, mon île de cœur, l'un des objectifs de mon voyage 💕

Reprenons à présent le fil de l'histoire ...

C'est ainsi qu'après déjeuner, je poursuivis ma promenade dans le vieux Nice. Soudain, la boutique Molinard apparut face à moi, et en bonne amoureuse du parfum, j'y fis un saut, c'est la maison qui a créé Habanita après tout !

Ramener du parfum est l'une de mes traditions de voyage (bien plus intéressant qu'un bibelot) ; c'est ainsi qu'après une longue hésitation, je craquai sur 4 petits formats en roll on : la nouveauté Iris (un floral poudré aux accents de rose et de violette, assez frais, transparent et réconfortant), ainsi que sur leur délicat Thé basilic (une sorte de Cologne aromatique toute mignonne, qui n'est pas sans me rappeler l'univers joyeux des Aqua Allegoria Herba Fresca ou Mandarine Basilic de Guerlain, ou encore l'Eau de Campagne de Sisley). Je décidai aussi de tester deux de leurs boisés : Oud Magnétique (une note oud sur socle épicé et floral assez classique mais agréable, un peu dans l'esprit d'un Oud Palao), ainsi que Santal Insolent (un santal mixte, légèrement cuiré et encens). Voilà quelques parfums qui allaient bien m'accompagner durant mon voyage et me rappeler de doux souvenirs à mon retour !

Après une bonne demi heure (voire plus) dans la boutique, je migrai vers le point de vente de l'une des figures de l'huile d'olive à Nice. Après une rapide dégustation, je sélectionnai quelques souvenirs pour mes proches, dont de l'huile et un joli savon à froid.

Après cela, j'aurais voulu transférer vers la Promenade ou visiter Tanagra, la parfumerie de niche du Quartier Jean Médecin, mais il faisait lourd et je commençais à en avoir marre de balader ma valise, donc je finis par m'asseoir à la terrasse d'un café sur la place du Palais de justice. Je commandai une coupe de glace et une Ginger Beer Fever Tree, dégustai cela tranquillement quand soudain, l'heure de récupérer mon appartement arriva enfin !

Tout se passa comme prévu, je hissai ma valise jusqu'au dernier étage de l'immeuble et découvris avec satisfaction le petit nid qui allait m'accueillir pour une nuit. Comme prévu, le studio était petit, il faisait un peu chaud, mais il était agréable et la vue panoramique était sympathique. Je pris une douche fortement appréciée dix heures après celle de mon réveil matinal et je me préparai tranquillement. Je choisis de baptiser deux de mes nouveaux parfums en mixant l'Iris (dans le cou) et Oud Magnétique (sur le coeur) et je ne fus pas déçue du résultat. Puis, soudain prise d'un coup de mou, j'écoutai les audios que F m'avait laissés et m'éparpillai un peu je dois l'avouer, puis finis par me décider à bouger pour un court tour sur la Promenade, avant de filer au bar.

En arrivant sur la Promenade, j'admirai la vue sur la cascade du parc de la Colline du Château, je n'avais jusque là jamais remarqué qu'on la voyait si distinctement de cet endroit. Puis, je remontai la promenade en direction du Negresco, palace bien connu à côté duquel j'avais logé la dernière fois où j'étais venue à Nice (dans un hôtel bien plus modeste je vous rassure, mais non moins charmant). Je me rendis compte qu'il y avait un peu plus de distance qu'estimé avant d'y parvenir et finalement, rebroussai chemin une fois arrivée aux brumisateurs car je voulais me poser un peu face à la mer avant de partir au pub. J'en profitai pour répondre à mes copines qui m'avaient envoyé des messages, souhaitant savoir comment s'était passée mon arrivée à Nice. Enfin, j'immortalisai la mer (ma passion) et au passage, un bébé goéland qui semblait avoir la furieuse envie d'utiliser la douche publique de la plage !

Puis, l'heure tournait, il était près de 18h, je repartis donc en direction du Palais de Justice et passai rapidement quelques coups de fil avant d'entrer dans le bar. Arrivée sur place, une serveuse m'accueillit, me plaça à une table et je commandai un gin fizz. La première scène était face à moi même si je n'avais qu'une vue latérale, et alors que je m'éverveillai devant la décoration de ce pub mythique, haut lieu de la musique live dans la ville, le jeune homme à la table face à moi m'aborda. Un peu sur mes gardes car il semblait déjà bien alcoolisé, son amie me précisa qu'il était bourré mais gentil ;), donc je me détendis. Il me posa quelques questions, puis il trouva un couple d'Irlandais avec qui il discuta, tandis que je poursuivais la discussion avec sa copine. Le temps fila vite, je ne captais pas du tout le réseau mobile donc cela me força à la déconnexion et à sortir de ma bulle, ce que je fis sans peine car l'ambiance était bon enfant.

J'aperçus l'un des amis que j'étais venu voir jouer, il dînait donc je ne le dérangeai pas. La serveuse me demanda si je voulais un autre gin fizz, j'acceptai dans un élan de folie en me disant qu'il fallait peut être que je commande à manger tout de même, et alors que je discutai toujours avec la copine du jeune homme en vert, mon ami me remarqua et me fit signe, avant de venir me parler. Cela me faisait extrêmement plaisir de le voir et il sembla que c'était réciproque. Nous avons parlé de tout et de rien durant quelques minutes, puis il me dit qu'il devait me laisser pour l'instant et l'on convint de se voir plus tard autour d'un verre.

Vers 20 heures, au milieu du brouhaha, le concert de The Sons of Guns commença, mêlant habilement leurs propres chansons et des reprises dont Here comes the sun, Lonely boy et The sound of silence (l'une des chansons préférées de mon père ;) ).

C'était vraiment un concert très sympathique même si assez particulier car les clients du bar continuaient à parler fort malgré la musique. Je pris quelques photos ou vidéos sous les yeux amusés de David et Scott mais pour une fois, j'essayais surtout de profiter de l'instant à 1000%, car je savais que cette soirée était spéciale.

Puis, l'heure de la pause arriva et cela me permit de discuter un peu avec les garçons ainsi que d'autres musiciens de passage. Cela passa très vite, mais cela me fit beaucoup de bien. L'ambiance était décidément très conviviale et malgré mon côté introverti, je pris énormément de plaisir à échanger avec tous et en particulier avec les garçons, toujours aussi drôles et adorables.

La pause achevée, je retournai à ma table et commandai enfin mes frites maison tout en finissant ma bière. Le concert reprit pour mon plus grand plaisir et encore une fois, je ne vis rien passer, j'étais comme dans un rêve, présente mais dans un lâcher prise qui me ressemble assez peu. Cela me fit un bien fou !

The Sons of Guns, mon groupe de cœur, ici représentés par David Zincke (chant, guitare, écriture, composition et bien plus encore), Jack Daniel (chant, guitare électrique) et Scott Richman (backing vocals et percussions).

A la fin du concert, de retour en terrasse, je remerciai et félicitai les garçons pour cette jolie parenthèse musicale, rencontrai encore quelques nouvelles personnes, trinquai un nombre incalculable de fois et c'est ainsi que l'heure se fit tardive, alors qu'initialement je pensais rentrer à 23 heures grand maximum. Mais l'une des leçons de cette soirée, et je l'appris plus tard, de ce voyage, était le lâcher prise, toujours ce même lâcher prise qui me semblait souvent hors de ma portée, moi l'angoissée de service. Ce soir là, je le redécouvris comme jamais et c'était délicieux : prendre mon temps, profiter, discuter et boire plus que de raison avec des personnes que j'apprécie mais aussi des inconnus, parler dans plusieurs langues sans trop se soucier du regard de l'autre, évoquer des sujets légers mais aussi plus intimes, voire douloureux et se laisser aller à la confidence, à l'élan vers l'autre, à l'intimité, à l'abandon de soi, tout cela au moment où on l'attend le moins.

Je finis par partir car je tombais de sommeil avec ma quasi nuit blanche de la veille et l'alcool qui commençait à monter furieusement, mais j'étais heureuse, pleine de gratitude pour cette soirée magique vécue, pour l'amitié que l'on m'avait témoignée et pour tous ces instants suspendus dans le temps que je n'oublierai jamais. Une fois la porte de ma résidence fermée et mon "ange gardien" parti, je montai lentement les escaliers dans le silence et la pénombre, et jetai un dernier coup d'oeil en direction de la vieille ville avant d'entrer dans mon studio. Une fois rentrée, je m'affalai sur le lit, échangeai quelques messages qui faisaient chaud au coeur et je laissai aussi quelques rapides audios mémorables (oui, j'étais un peu pompette, et alors ? ;) ) à mes amies qui s'étonnaient du peu de nouvelles et m'avaient demandé comment s'était passée la soirée.

Puis, toujours sur mon nuage, je peinai à finir de me préparer à dormir et c'est ainsi que je m'assoupis avec mon coton à démaquiller à la main, avant de me réveiller en sursaut vers 1 heure et demi du matin. Je finis ma toilette et me glissai dans le lit, laissant les volets ouverts alors que le bruit de la rue commençait tout juste à diminuer. Je me réveillai le lendemain vers 7 heures juste après le lever du soleil, j'observai la ville qui s'éveillait et c'était doux. J'ouvris la fenêtre pour laisser la fraîcheur du matin rentrer et restai au lit encore une petite heure. Puis, je me mis doucement en mouvement, me préparai et rassemblai mes affaires.

C'est ainsi que je libérai l'appartement vers 10 heures comme convenu. Je pris le tram en direction de la gare où j'avais prévu de prendre le petit déjeuner, mais perdue dans mes pensées, je ratai mon arrêt, repris le tramway en sens inverse et me retrouvai prisonnière de celui ci car nous étions bloqués au milieu d'une manifestation. Comme me le dit ma meilleure amie plus tard : Nice ne voulait pas que je la quitte si vite ! :D Puis la rame repartit et je pus arriver à la gare sans rater mon train, mais n'avais plus le temps pour le petit déjeuner.

Je trouvai sans trop de peine mon train, surprise par l'espace et le standing pour un train régional. Je pris donc place et il démarra en direction de Marseille, s'arrêtant dans la plupart des gares côtières. Un pincement au coeur se manifesta au moment du départ, les souvenirs des dernières 24 heures défilant dans ma mémoire, avec tous ces beaux moments vécus comme dans un rêve. Quitter la ville et les personnes avec qui j'avais partagé ces moments me procura un brin de nostalgie, mais je savais au fond de moi que je les reverrais dès que j'en aurais l'occasion. Cette pensée ainsi que les adorables messages échangés à cet instant me réconfortèrent et je partis le coeur plus léger vers la suite de mes grandes aventures en solitaire.

Soudain, une alerte sur mon téléphone m'indiqua que ma correspondance était retardée en raison d'un problème technique, avant d'être complètement annulée. Cela me contraria un peu, je consultai alors les autres horaires, mais attendre le train suivant ou prendre le bus allait me faire patienter longtemps en gare et arriver à mon hôtel en plein milieu de l'après midi, alors que j'avais l'espoir de profiter au maximum de mon court temps sur place. Il restait l'option taxi ou assimilés et même si cela constituait un prix bien plus conséquent que le TER, je me dis que cela en valait la peine. Je commandai donc un véhicule pour faire la vingtaine de kilomètres qui me séparait de mon hôtel et arrivai ainsi vers 13h30. Je récupérai très rapidement ma chambre et me mis en quête d'un restaurant car je n'avais toujours rien avalé depuis 21 heures la veille. Je finis par me poser dans le restaurant à proximité immédiate de mon hôtel, je l'avais déjà repéré la veille sur Internet et il avait l'air sympathique, mais ce qui me décida fut la terrasse extérieure ombragée avec un magnifique mûrier ornemental sous lequel je pris mon repas. Le personnel était aux petits soins et une bonne heure plus tard, j'étais de retour à ma chambre.

Je me rendis alors compte qu'il était trop tard pour prendre le train jusqu'au Dramont comme je l'avais prévu, et demandai innocemment à la réception combien de temps il fallait pour y aller à pied. La personne me regarda avec de grands yeux et me dit que c'était assez loin et surtout, qu'il n'y avait que l'accotement qui bordait la route pour y aller en tant que piéton, et que c'était assez dangereux en plus de ne pas être des plus agréables. Elle me convainquit donc de remettre ma visite au lendemain matin. Je consultai rapidement les horaires de train et cela confirma ma décision. Je finis donc par mettre le cap vers la plage, me posai face à la mer et même si mon mental tournait encore à plein régime durant la première heure, soudain plus rien n'existait autour, juste l'odeur des embruns, le mouvement perpétuel de l'eau, le chant des oiseaux marins et celui des vagues. Hypnotisée par ce spectacle, je ne pouvais plus quitter la mer des yeux, cela m'aida à lâcher encore un peu plus prise, et je peux vous dire qu'après toutes les batailles vécues les mois précédents, j'en avais grandement besoin ! J'ouvris mon livre et lus une trentaine de pages avant de le refermer, car le sujet du roman et le ton de la narration m'émurent énormément.

Le temps fila, je me décidai à aller me baigner et comme à son habitude, la mer ne déçut pas. Nager dans l'eau de mer est vraiment l'une de mes sources de joie et de sérénité, j'étais donc la plus heureuse !

En regagnant ma place, je fus saisie par le petit courant d'air de fin de journée, alors je commandai un thé. Boire un thé face à la mer, en voilà une sublime manière de clore cette belle après-midi !

Je regagnai ensuite ma chambre pour une bonne douche, quelques sprays du bien-nommé Peau salée de Teo Cabanel (une jolie note fleur de coco salée) et quelques nouvelles à mes proches, puis je vis l'heure avancée et fis le choix de retourner en bord de mer pour dîner. Je choisis spontanément ce restaurant avec vue doté d'une ambiance "chill" et d'une bonne playlist, tout ce qui attirait mon âme à cet instant précis. En arrivant, je fus accueillie avec sympathie et installée près de l'eau même si j'étais seule. On me laissa la carte et mes yeux glissèrent naturellement vers les cocktails. Etant donné les excès de la veille, j'aurais dû m'en tenir à un mocktail mais après tout, ce n'était pas tous les jours les vacances, et encore moins un voyage en solitaire, seule avec moi même, donc je me dis qu'il fallait que je m'écoute pour une fois. Un cocktail à base de gin (la thématique de mon voyage visiblement) et de divers jus de fruits qui répondait au doux nom de Gin Tao attira mon attention, alors je choisis ce dernier (je pense que le nom a aussi beaucoup joué dans mon choix). Boire un cocktail seule, en voilà encore une nouvelle expérience, et je ressentis beaucoup de joie à le faire au final, je me sentais vraiment libre et détendue. Qui plus est, je n'étais pas vraiment seule puisque je partageais avec mes amis les plus chers une photo ou deux qui illustraient selon moi l'esprit de l'instant. Le soleil finit par se coucher et la vue était magnifique. Je commandai ensuite un veggie bowl qui régala autant mes papilles que mes yeux, profitai de la musique qui mettait notamment à l'honneur certains classiques de Jamiroquai funky à souhait, et me délectai encore un peu du moment, du bruit relaxant des vagues et du paysage avant de regagner mon hôtel avec la nuit maintenant tombée.

J'échangeai quelques minutes avec ma meilleure amie qui venait de terminer une formation très intéressante et je lui fis le résumé des dernières heures, avant de me préparer à dormir tout en posant sur papier les premiers moments forts de mon voyage. Même si je ressentais à présent de la bonne fatigue, écrire me fit du bien et j'éteignis la lumière aux alentours d'1 heure du matin tout de même.

A 7 heures, mon réveil se mit en marche comme convenu et je ne tardai pas à me lever car j'avais prévu de libérer ma chambre de bonne heure, de jeûner une fois encore le matin pour pouvoir arriver tôt en train au Dramont. Après quelques difficultés à trouver l'entrée de la gare (pas merci Maps de m'avoir envoyée en galère :D), tout se passa comme prévu et à peine sortie de la station, j'aperçus mon île bien-aimée, "Mon île" comme j'ai l'habitude de la nommer. Cette île m'a toujours beaucoup intriguée par sa beauté mystérieuse, je me reconnaissais dans son côté accessible, mais secrète et parfois solitaire.

Elle a longtemps été mon repère pendant les vacances, mon refuge quand les blessures familiales s'ouvraient à nouveau malgré la douceur du temps passé dans l'Estérel et une sorte d'ancrage dans mon histoire. Elle me ramène à moi, tout simplement. Alors quoi de plus logique que de la retrouver à nouveau après toutes ces années lors d'un voyage qui a pour but principal de me reconnecter à mon âme ? Cela m'avait paru impensable de ne pas la voir et j'avais prévu initialement d'y emmener F, mais y aller seule était encore plus naturel pour moi au final. La dernière fois que je l'avais vue d'aussi près, c'était avec ma famille lors de notre premier séjour à 3 au début des années 90. Je me souviens des clichés qu'avait pris mon père ce jour là, de nous petites filles qui dégustions des roudoudous, de ma joie d'être là, mais aussi du sourire légèrement triste qui ornait nos visages.

Revenir ici faisait sens pour moi qui explorais à présent depuis des mois avec mes yeux d'adulte mon histoire familiale et les impacts sur ma vie que certains traumas avaient pu engendrer, mais aussi les forces que cette même histoire m'avait conférée.

Cette même île, la dernière fois que je l'avais vue de loin, c'était en 2018, le lendemain du concert de Charlie au Mas des Escaravatiers. Cette journée là avait été également très riche en émotions car j'avais retrouvé à la fois mon petit paradis après 9 ans de séparation et Charlie et la team sur scène 1 an après Barcelone. Une fois encore, mon île m'avait accompagnée dans ces retrouvailles.

Puis, le COVID avait frappé et quelle avait été ma surprise de la découvrir dans la merveilleuse vidéo réalisée par le talentueux Ian Roderick Gray du single Lost in the memory de Charlie Winston (une chanson qui me touche énormément aussi), dévoilée en plein confinement. J'avais visionné la vidéo maintes fois, l'avais partagée avec mes amis qui allaient l'apprécier, et je pensais beaucoup à elle, mon île, en ces temps tourmentés. A la fin du premier confinement, je rêvais de revenir, de la revoir. L'histoire en a voulu autrement et nous a laissées séparées quelques années encore (mais j'ai redécouvert Nice entre temps, encore une fois il n'y a pas de hasard). Me voilà à nouveau face à elle, 6 ans après ma dernière visite ...

Je fus émue dès que je l'aperçus et plus je m'en approchai, plus les émotions perlaient et moins je parvenais à la quitter des yeux. Je sentais ses vibrations, sa force, son magnétisme. Les mouettes et goélands menaient une danse hypnotique autour de sa tour et leurs cris, joyeux et un rien désespérés, me parcoururent de frissons. Je trouvai sans peine comment la rejoindre, ou en tout cas, l'admirer de plus près, à partir de la fameuse plage du Débarquement avec ses emblématiques galets bleus. Une fois face à elle, il était encore tôt et je décidai de prendre le temps de méditer, alors je choisis un endroit qui m'attirait, tout au bord de l'eau, à côté d'une branche de bois flotté.

La vue était sublime, les vibrations incomparables, et j'étais entourée de calme, à part quelques promeneurs matinaux et un jeune couple qui promenait un petit chiot très câlin. Celui ci m'avait visiblement choisie et à l'aller comme au retour de sa balade, il était venu me voir en courant, s'était hissé sur mes jambes en tailleur et m'avait couverte de léchouilles. Ses maîtres s'étaient confondus en excuses, mais sa joie de vivre et son affection spontanée m'avaient fait chaud au coeur, c'était comme si mon petit chou dans le ciel lui avait demandé de me réconforter et il avait tout donné pour cela. C'est assez drôle car même si j'aime tous les animaux, j'ai toujours eu un peu d'appréhension avec les chiens suite à un incident malheureux durant mon enfance, mais ce jour là, je n'avais pas eu peur, j'avais juste pris l'amour qu'il me donnait, et je lui en avais aussi donné en retour ... Tout un symbole ! C'était pur, naturel et beau, comme ce séjour.

Je pense être restée une heure et demi face à mon île à laisser mes pensées aller et venir, à être ancrée dans le présent, en pleine conscience, et c'est avec un peu de regret que je me remis en route, mais je ne la quittais pas vraiment, car je me rendais au port juste à côté, qui de mémoire était très charmant. Je me rendis compte très vite que quel que soit le site où j'allais dans les parages, Mon île apparaissait toujours dans un coin du paysage, majestueuse et troublante avec ses roches rouges au sein de la belle mer au bleu éclatant, teinté de vert parfois. Je décidai alors de tenter une partie du chemin de randonnée qui partait du port, il était aussi merveilleux que dans mon imagination : des plantes que je ne connaissais pas bordaient le chemin, et partout où il y avait une vue sur la mer, Mon île se dressait fièrement. Un groupe de personnes sympathiques qui semblaient participer à un jeu d'entreprise me demandèrent de prendre une photo d'eux avec l'île d'Or pour paysage et je le fis avec grand plaisir, entre deux photos personnelles.

Puis, il fut clair que j'allais difficilement pouvoir aller plus loin étant donné le timing serré, alors je redescendis au port et finis par retourner près de mon île, mais cette fois ci à partir d'un autre point de vue repéré depuis les hauteurs. Je restai une vingtaine de minutes à cet endroit, avant de retourner vers la plage dans le but de déjeuner. Je tombai soudain à nouveau sur les employés de l'entreprise croisés plus haut et m'aperçus que le restaurant était privatisé, alors je mis à profit ce temps disponible pour me baigner face à mon île, méditer encore un peu avec elle et créer mon mini cairn. J'étais apaisée et heureuse, tout me semblait si simple alors. L'heure du départ approcha et quand vint le moment de saluer mon île, les larmes ruisselèrent littéralement sur mes joues alors que je ne m'y attendais pas, mais l'effet fut libérateur en un sens. Je ne saurais dire ce qui me relie à ce lieu, hormis la symbolique familiale, mais j'avais vraiment la sensation de quitter un bout de moi-même. Je pris encore quelques photos de plantes avant de regagner la gare, puis de reprendre le train jusqu'à mon hôtel.

Arrivée sur place, je pris place dans un restaurant abordable qui voulut bien m'accepter malgré l'heure tardive en hors saison. Face à la mer encore une fois, je ne regrettai pas mon choix car je fus bien reçue, la cuisine était sans chichis mais bien maîtrisée et je fis chauffer Shazam (l'une de mes applications préférées) car la playlist diffusée me relaxa en plus de beaucoup me plaire. Composée majoritairement de reprises en version reggae de titres emblématiques de tous styles, elle me détendit totalement alors même que je commençais à me crisper à l'idée du retour approchant. Pour la petite anecdote, cela me donna envie à nouveau d'écouter du reggae ! A ce propos, ma meilleure amie si elle me lit, peut confirmer qu'il fut un temps où j'en écoutais souvent car aimant la sonorité et les rythmes autant que j'adorais mes amis et je dois l'avouer, mes crushes rastamen de l'époque !

Le repas fini, je retournai à mon hôtel pour prendre une douche rapide au milieu des jasmins d'Inde qui embaumaient l'atmosphère, avant de repartir en direction du bord de mer pour occuper ma dernière heure sur place de la meilleure manière qui soit. J'installai donc ma fouta dans une petite pinède proche de l'eau et heureusement que j'avais mis une alarme car je m'assoupis et faillis rater mon départ. Sur le chemin de l'hôtel pour récupérer ma valise, je m'arrêtai rapidement pour acheter une robe afin d'être plus confortable pour le train du retour. Je fis à nouveau un mic mac entre mon sac et ma valise pour être prête au voyage et repartis vers la gare.

Le train régional était à l'heure et c'est assez rapidement que je rejoins la gare principale. Une fois sur place, je pris mon mal en patience malgré les personnes irritantes et peu discrètes autour de moi quand soudain, des annonces ainsi que les panneaux d'affichage annoncèrent le retard de mon train au départ de Nice pour une raison inconnue. Si je l'avais eue en ligne à cet instant, ma meilleure amie aurait encore dit que tout me poussait à rester et je finissais par le croire ! En fin de compte, le retard initial d'un quart d'heure finit par se muer en retard d'une heure, avec tout un tas de complications pour les personnes qui avaient des correspondances. Fort heureusement, ce n'était pas mon cas.

Le trajet du retour passa bien plus difficilement qu'à l'aller, même si j'étais bien occupée avec mon livre que je finis quasiment. J'étais un peu nostalgique mais ravie de mon voyage en solitaire, du challenge personnel lancé à mon anxiété et relevé sans encombre, du retour à moi même, des belles rencontres, des moments de douceur et de pur émerveillement que j'avais vécus durant ces 3 jours. J'avais aussi le sentiment d'être venue car guidée par le destin et sans autre attente que d'aller là où mon coeur m'appelait, et finalement en plus de m'être retrouvée, d'avoir passé un cap dans le.s deuil.s que je vivais, d'avoir dompté mes angoisses, j'avais par ailleurs trouvé un lieu sûr. Plus inattendu encore, j'avais trouvé un ami qui m'a aidée à lâcher prise et avec lequel je me sentais en sécurité. Comme je le disais à la personne concernée qui se reconnaîtra sans doute si elle me lit : parfois nous avons besoin de réapprendre que si la vie peut être dure, elle peut être belle aussi et nous offrir de merveilleux cadeaux inattendus. Ce voyage et tout l'amour qui l'accompagna en sont les preuves pour moi.

Merci infiniment à toutes les âmes incroyables croisées et un merci particulier à mon ami, pour les bons moments, les rires, les discussions à coeur ouvert, les verres de trop, la courte balade nocturne et enfin le doux refuge que tu m'as offert. C'était tout ce dont j'avais besoin et je n'oublierai jamais. Je me sens si chanceuse de te connaître et d'avoir partagé tout cela avec toi. Merci aussi pour les mots adorables, tu n'as pas idée de la résonance qu'ils ont eus en moi, encore plus dans mon contexte personnel actuel, mais nous aurons l'occasion d'en rediscuter.

Je remercie le Wayne's bar pour l'accueil et la programmation musicale de qualité et bien évidemment les garçons, The Sons of Guns, pour cette soirée pleine de belle musique, de rires et de bonnes ondes. Bravo pour votre talent, pour la sortie d'Hollywood en single et son merveilleux clip vidéo et merci pour votre gentillesse, je vous adore ! Vivement la suite de vos aventures musicales, vous êtes les meilleurs ! 🤩

Merci aux lieux merveilleux qui m'ont accueillie et en particulier à Nissa la Bella et à toi, Mon île. Je me sentais si bien là bas, comme si j'étais aux bons endroits, aux bons moments.

Je suis aussi extrêmement reconnaissante envers mes ami.e.s et proches qui m'ont soutenue dans la concrétisation de ce projet si important pour moi et source de croissance personnelle énorme. Sans vous, je ne suis pas certaine que j'aurais saisi cette chance.

Je suis remplie de gratitude et n'attends qu'une chose : pouvoir réitérer l'expérience, car je suis convaincue que les réponses que je cherche encore résident partiellement dans ce processus.

Enfin, comme F me l'a très justement dit : si elle avait été là, tout aurait été différent. Je n'ai aucun doute que cela aurait été inoubliable également, mais en effet, certaines parties du voyage auraient nécessairement évolué différemment et je pense qu'il devait en être ainsi en fin de compte.

Encore une fois la preuve qu'il n'y a pas de hasard, que des rendez-vous 💕 .