A une jeune fille sombre, dédicace

Par Vertuchou

N'entends-tu pas mon coeur tristement sangloter? Dans le silence aimé des calmes nuits sereines, S'exhale, très discret, le parfum de mes peines, Se meurt mon âme lasse, oui, de te contempler O toi, ma douce Reine.


Dans le vaste jardin de tous mes baisers morts Où croissent tant de fleurs des amours et des fièvres, Oh! laisse-moi cueillir la rose de tes lèvres, Rouge comme le sang de mes rouges remords, Belle illusion vaine.

Dans l'azur de tes yeux, triste vient se mirer Mon âme recelant les désirs de mes songes, Dans l'abîme profond de ton âme tu plonges Ces rêves tout meurtris qui mourraient d'abriter Leur fraîcheur embaumée.

Dans la sérénité large et calme des nuits Saigne mon coeur blessé de mes désespérances, Et toi, cueille ces fleurs de mes mornes souffrances Dont les parfums d'amour berceront tes ennuis, O toi, la seule aimée !

Charles Bisschops