Le directeur artistique, Thomas Jolly, de la Cérémonie de clôture, était le même que celui de la Cérémonie d'ouverture. On ne change pas en cours de Jeux un directeur qui gagne la... reconnaissance unanime des seuls bobos.
La cérémonie de clôture au Stade de France fut à la hauteur du personnage qui l'a concoctée. Je n'en veux pour preuve que deux exemples de chansons mondialement connues, où les interprétations étaient de pâles copies des originales:
- Sous le ciel de Paris d'Édith Piaf interprétée par Zaho de Sagazan.
- My way de Franck Sinatra interprétée par Yseult.
Zaho de Sagazan, interprétant "Sous le ciel de Paris"
Yseult, interprétant "My way"
Autre preuve, la prestation d'Arthur Cadre dans le rôle du Golden Voyager. Ce ne sont pas les muscles du gymnaste qui sont en cause mais le personnage douteux qu'il incarnait: une créature à la fois épouvantable et clinquante:
La "beauté" du diable, en quelque sorte.
Les hommes gris, qui s'affairaient autour de lui et le servaient, ne pouvaient, la musique lancinante aidant, que conforter le spectateur qu'il assistait au cauchemar, fantasmé par son créateur, d'une humanité réduite à une fourmilière.
Arthur Cadre, le "Golden Voyager"
Les hommes gris
Contrairement à certains commentateurs, la présence de Tom Cruise se lançant du toit du Stade de France ne m'a pas paru déplacée, car, quel que soit l'homme, il a ainsi prouvé qu'à son âge, 62 ans, il avait du cran et incarnait le dépassement de soi.
Tom Cruise sur le toit du Stade de France
Comme lors de la Cérémonie d'ouverture, le spectateur a eu droit à des prouesses techniques, de sons et de lumières, qu'il gardera longtemps en mémoire et qui attestent que l'homme n'est pas seulement capable de médiocrités et qu'il peut s'élever.
Dans l'intervalle des cérémonies, les Jeux Olympiques se sont bien déroulés, hormis quelques couacs, dus aux caprices d'un dieu qui se prend pour Jupiter et qui n'est que Janus, lequel est le dieu de l'en même temps, le dieu à des deux visages:
- La Seine, qui a servi de cadre à la cérémonie d'ouverture, serait désormais baignable. Ce doit être vrai puisque Janus le dit et qu'il l'a juré craché aujourd'hui dans une de ces longues déclarations d'autosatisfaction dont il a le secret.
(Pour ma part, même si l'on me payait, je ne m'y baignerais pas. Je ne voudrais pas avoir fait autant d'efforts pour rester en vie ces derniers mois et les voir annihilés par l'inventeur du quoi qu'il en coûte, expérimenté pendant la pandémie.)
- Désormais on sait qu'un homme ne se définit plus par son chromosome Y apparaissant dans ses analyses sanguines génétiques. Il suffit désormais pour être une femme de le décider ou d'avoir été élevé ainsi sur la foi d'apparences trompeuses:
La fédération internationale de boxe (IBA), exclue du mouvement olympique il y a un an, a de nouveau affirmé lundi que deux boxeuses présentes aux JO, au cœur malgré elles d'une controverse sur le genre, étaient «des hommes».
Pour les médias et pour les béni-oui-oui, les Jeux de Paris 2024 sont les plus spectaculaires de tous les temps. En effet l'ordre a régné à Paris et autres sites olympiques grâce à un déploiement policier exceptionnel, digne des dictatures d'antan.
Janus lui-même n'a-t-il d'ailleurs pas dit aujourd'hui en termes délicats, qui sont sa marque de fabrique narcissique: Des Jeux comme ça, on verra qui les refera, montrant par là que l'arrogance des élites françaises restera encore longtemps inégalée.
La vantardise affligeante de tous les officiels tels que lui, qui essaient de s'attribuer le mérite des athlètes de toutes disciplines de ces Jeux, ne doit pas faire oublier le bonheur qu'il y a eu pour le spectateur d'assister à des performances de haut niveau.
La devise de Pierre de Coubertin était: Citius, Altius, Fortius , c'est-à-dire Plus vite, plus haut, plus fort. Les organisateurs de Paris 2024 ont cru bon d'ajouter Communiter, c'est-à-dire Ensemble. C'est vouloir effacer la personne devant le groupe: tout un symbole.
Bref, que les critiques soient positives ou négatives, la Cérémonie de clôture ne mérite ni excès d'honneurs ni indignité, pour le dire à la manière de Jean Racine, qui, en quelques mots simples et clairs, savait si bien résumer une situation.
Francis Richard
Publication commune avec LesObservateurs.ch.