La mini-série allemande The Signal, récemment diffusée sur Netflix, s'inscrit dans la lignée des séries de science-fiction contemporaines. Cependant, après avoir visionné les quatre épisodes de ce qui aurait pu être une expérience immersive et captivante, je dois admettre que mon enthousiasme initial s'est rapidement dissipé. Malgré des éléments prometteurs, The Signal échoue à exploiter pleinement son potentiel, se perdant dans des clichés et des longueurs qui en font une production décevante. L'idée de départ de The Signal semblait intrigante : une astronaute de retour sur Terre après une mission sur la station spatiale internationale (ISS) découvre que sa vie et celle de sa famille sont en danger en raison d'un mystérieux signal reçu depuis l'espace. Cette trame de départ aurait pu offrir une réflexion profonde sur les mystères de l'univers et les implications psychologiques d'une telle découverte.
Paula, embarquée sur l'ISS, ne rentre pas à la maison. Sven et sa fille Charlie l'attendent à la porte d'embarquement, mais l'avion a disparu. Sven pense que Paula lui a laissé un indice. Mais plus il avance vers cette piste, plus sa vie s'écroule...
Cependant, le scénario prend rapidement une direction qui laisse peu de place à la science-fiction, se concentrant plutôt sur le drame familial et les théories du complot, ce qui dilue l'essence même de l'intrigue. L'un des principaux problèmes de The Signal réside dans son rythme. La série souffre d'une lenteur excessive, qui nuit à l'immersion du spectateur. Les épisodes 2 et 3, en particulier, se concentrent presque exclusivement sur la relation entre le père et sa fille, reléguant l'intrigue principale au second plan. Ce choix narratif, bien que potentiellement intéressant, s'étire en longueur et finit par ennuyer, surtout lorsque le mystère du signal reste en suspens pendant la majeure partie de la série. Cette lenteur contraste avec la promesse initiale d'une série de science-fiction et donne l'impression que les créateurs ont tenté de remplir les épisodes avec du contenu secondaire plutôt que d'approfondir l'intrigue centrale.
The Signal ne s'épargne aucun cliché. Dès les premiers épisodes, on devine rapidement les tenants et aboutissants de l'histoire : un complot mondial, des militaires mystérieux, des tueurs de l'ombre, et bien sûr, une famille en quête de vérité. Ce schéma narratif déjà vu et revu manque cruellement d'originalité et finit par agacer plus qu'il ne captive. La série ne parvient pas à se démarquer de ses prédécesseurs, comme Constellation (Apple TV+) ou même le film Contact (de Denis Villeneuve), auxquels elle emprunte trop d'éléments sans jamais les sublimer. Visuellement, The Signal oscille entre le correct et le médiocre. Si les décors de l'ISS sont plutôt réussis, les effets spéciaux, notamment lors de certaines scènes d'action sur Terre, laissent à désirer. L'explosion terrestre, par exemple, souffre d'un manque flagrant de réalisme, ce qui tranche avec l'atmosphère que la série tente d'instaurer. Ce défaut peut être attribué à un budget limité, mais il est dommage que ces faiblesses viennent ternir une ambiance qui aurait pu être bien plus immersive.
Du côté des personnages, le constat est également mitigé. Si certaines performances sont remarquables, notamment celle de la jeune Yuna Bennett dans le rôle de la fille de l'astronaute, d'autres sont en revanche plus ternes. Yuna Bennett parvient à apporter une véritable émotion à son personnage, illuminant chaque scène dans laquelle elle apparaît. Son regard, empreint d'innocence et de résilience, est l'une des rares réussites de la série. Malheureusement, les autres personnages ne parviennent pas à se hisser à son niveau. Le jeu d'acteur est souvent moyen, avec des dialogues qui manquent de profondeur et un développement des personnages qui laisse à désirer. Le final de The Signal est probablement l'un des aspects les plus frustrants de la série. Après avoir patienté durant quatre épisodes pour enfin découvrir la nature de ce fameux signal, l'explication donnée tombe à plat. Au lieu de clore la série sur une note grandiose, le dénouement laisse un goût d'inachevé, comme un soufflé qui retombe après être monté trop vite.
Cette conclusion peu satisfaisante renforce l'impression générale que la série a manqué son objectif. En résumé, The Signal est une série qui avait tout pour plaire aux amateurs de science-fiction et de drames psychologiques, mais qui échoue à exploiter pleinement son potentiel. Si l'idée de départ était prometteuse, le développement narratif, les clichés omniprésents, le rythme soporifique et un final décevant viennent ternir l'ensemble. Reste la performance exceptionnelle de Yuna Bennett, qui mérite d'être saluée, mais qui ne suffit pas à sauver la série de l'oubli. Pour ceux qui recherchent une expérience immersive et riche en émotions, mieux vaut se tourner vers d'autres productions du genre. The Signal n'est, au final, qu'une étoile filante dans l'univers des séries de science-fiction, qui brille un instant avant de s'éteindre.
Note : 4.5/10. En bref, déception sous les étoiles avec pour maigre consolation le fait que l'on ait des éléments communs à d'autres productions plus réussies.
Disponible sur Netflix