Il est l’un de me artistes fétiches. À partir de là, d’une certaine façon, tout est déjà dit, car vous ne me penserez plus objectif. Pour autant, l’envie vous prendra peut-être de vouloir savoir pourquoi. Pourquoi Jon Hopkins, pourquoi sa musique en particulier.
Cela remonte à il y a dix ans exactement, en 2014, alors que je découvrais Immunity sorti un an plus tôt. Puis l’EP Asleep Versions, avant de me retourner vers son album Insides ou sa collaboration Diamond Mine avec King Creosote.
Ensuite, j’ai avancé avec lui. Singularity en 2018. L’EP Piano Versions en 2021, la même année que Music For Psychedelic Therapy. Et me voici, dix ans plus tard, tel une coutume pour moi désormais, à écouter sa nouvelle œuvre. Oui, car l’artiste anglais ne se répète pas, lui aussi, il avance. À sa façon. Une façon ritualisée, comme il le dit lui-même :
« Quand je compose, je suis dans l’obscurité totale. Je ne peux pas prédire d’où émane l’inspiration ni où elle me mènera, mais ce n’est pas crucial. Tout ce que je sais, c’est que je sens intuitivement quand c’est terminé. Je me laisse donc simplement guider jusqu’au bout, puis j’essaie de comprendre a posteriori ce qui s’est déroulé, à discerner son dessein. Ce qui me semble évident, c’est que ce processus suit la structure d’un Rituel. Pour moi, ce Rituel a une signification particulière, qui peut être différente pour chacun. Il est essentiel de ne pas imposer une interprétation rigide de ce Rituel. »
Ritual est une œuvre incroyable dès la première écoute : une seule épopée de 41 minutes et 14 secondes, découpée en 8 passages, tel un film sonore. Avec la discrète présence d’instruments (violon, violoncelle, guitare…) et de voix. Ne comptez pas sur moi pour vous gâcher ce film – car tout film est avant tout et surtout un voyage personnel. À partager ou non, mais personnel toujours.
(in Heepro Music, le 30/08/2024)
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