Les couples dansent au bord de mer sur un rythme à trois temps.
Les danseurs ont le cheveu rare et gris, leurs partenaires aux coiffures multiples offrent les reflets changeants de leurs boucles teintées aux lampadaires permanentés.
Les couples dansent, concentrés.
Ce monsieur met dans ses pas tout le sérieux qu’on réserve à une entreprise de grande précision. Il mène délicatement sa dame, le bras à demi tendu, elle presque contre lui, presque, mais juste pas contre. Ils glissent, légers et beaux, peu soucieux du monde qu’ils effleurent avec élégance de peur de le froisser.
Au bord de la mer, dans la nuit chaude, existent encore les trois temps de la valse. Les couples glissent. Dans leurs gestes fluides la répétition s’efface, ne laissant qu’un sillon léger flottant à la surface des lambris de l’été.