MONTREAL — En passant les portes en verre de l’entreprise 2 Much Internet Services et on peut voir une entreprise en produits et services électroniques tout à fait habituelle - on y voit des murs en briques et des gens qui tapent au clavier.
Mais à l’écart du bureau principal, dans une pièce décorée avec des motifs de la jungle et dans laquelle se trouve Violet Manson, on voit bien plus que des briques.
“J’ai des ballons”, indique cette hôtesse à peine vêtue à l’auditoire de son site de clavardage pornographique, tout en s’étirant pour fouiller dans un sac près d’elle. Peu après, elle sort un ballon et le gonfle jusqu’à ce qu’il éclate.
“Il y a un engouement pour le fétichisme du ballon”, affirme Mme Manson, une jeune femme aux yeux bruns et aux lèvres rouges. Les gens sont prêts et disposés à payer cher - 5 $ la minute pour une session de clavardage privé - pour voir ces ballons éclater.
“C’est nouveau pour moi, mais il y a plusieurs clients qui s’adonnent au fétichisme du ballon, alors nous les accommodons.”
Violet Manson est l’une des nombreuses filles webcameurs qui travaillent dans le secteur florissant du divertissement en ligne pour adultes de Montréal, un secteur qui, selon certains, fait partie de la troisième plus importante industrie pornographique au monde, après celles de Los Angeles et d’Amsterdam.
“Montréal figure au sommet en ce qui concerne les produits de réalisation, affirme Michael Plant, un entrepreneur établi à Québec qui travaille en divertissement pour adultes. Il organise également un congrès à Montréal en août qui réunira des centaines de fournisseurs de contenu en ligne pour adultes.
Montréal a toujours été la femme fatale des villes canadiennes. Elle était reconnue pour sa vie nocturne avant les mesures de répression durant les années 1950, même si les bars de danseuses, les boutiques érotiques et les services d’escorte et d’échangisme y prospèrent toujours de nos jours. Au cours des dernières années, une industrie prolifique de films pornographiques a été ajoutée à tout cela.
La croissance dans le secteur de la pornographie en ligne est tout à fait naturelle, parce que Montréal est une plaque tournante en technologie de l’information, croit Greg Jones, directeur général de 2 Much Internet Services et de LiveCamNetwork 2.0.
“Nous avons les grandes entreprises en jeux électroniques. Nous avons plusieurs producteurs en graphisme informatique notoires.”
Pour sa part, Michael Plant croit que l’ouverture d’esprit des Québécois y est également pour quelque chose.
“Les filles sont moins gênées de poser nues ou d’avoir des relations sexuelles devant la caméra, comparativement aux filles de l’Ontario, par exemple”, a-t-il dit.