Présentation de l’éditeur :
Londres, 1898. Lorsqu’échoit au commandant Thomas Pitt la mission de protéger une jeune femme espagnole en visite dans la capitale, il ne comprend pas tout suite en quoi ce travail relève de la Special Branch, organe des services secrets britanniques. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse au milieu de la nuit dans la résidence d’Angel Court. Sofia, fondatrice d’une nouvelle religion controversée, prêchait des idéaux que certains diraient blasphématoires, et sa vie avait été menacée. Mais Pitt sent qu’il y a une raison plus profonde et plus dangereuse à son enlèvement ; si c’est bien de cela dont il s’agit. Trois hommes vont se lancer à la recherche de Sofia : son cousin, banquier de l’Église d’Angleterre, un homme politique populaire et charismatique, et un journaliste qui semble déterminé à aiguillonner Pitt vers la vérité.
Chacun semble pourtant cacher quelque chose, et alors que sa quête s’étend de Londres à l’Espagne, Pitt sait que le temps est compté et que la sécurité de la Nation pourrait être en jeu…
Petit billet de semaine de rentrée.
Encore une lecture « doudou », après le grandiose roman de Karl Marlantes. C’est la trentième enquête de Thomas Pitt et j’ai toujours plaisir à retrouver les personnages pour voir leur évolution personnelle et familiale. Ici, l’aînée du couple, Jemima, a dix-sept ans et se pose beaucoup de questions sur son destin et ses convictions personnelles. Certes, depuis quelques livres, depuis que Thomas travaille et est même devenu le chef de la Special Branch (l’ancêtre du MI5), il ne peut plus se confier à Charlotte et celle-ci ne joue plus un grand rôle dans les enquêtes, elle ne peut que supporter son mari le mieux possible ; c’est plutôt vers Victor Narraway, son ancien supérieur et désormais mari de tante Vespasia, que Thomas peut trouver aide et conseils. L’enquête va mettre en question les convictions religieuses des protagonistes, sur le rôle de la foi dans la vie de chacun mais l’affaire de l’enlèvement de Sofia Delacruz, prédicatrice passionnée qui serait revenue en Angleterre pour se réconcilier avec sa famille, va vite tourner à l’affaire politique. On est à la fin du 19è siècle, plusieurs foyers d’agitation troublent plusieurs pays en Europe et dans le monde et pourraient ébranler des gouvernements bien établis. Bon, il y a parfois des répétitions inutiles et de petites invraisemblances dans le déroulé des journées de Pitt mais ce roman a bien rempli son office de transition après une lecture très forte.
« Il désirait du fond du cœur les protéger des aspects les plus cruels de son travail, tout en veillant à ne jamais leur mentir. Parfois, c’était difficile, mais il savait que, s’il le faisait, cela reviendrait un jour les hanter et que la confiance serait détruite. »
« De nouveau, il contempla Vespasia. Elle pivota soudain, rencontra son regard et lui sourit. Absurdement ravi, il faillit poser sa main sur la sienne, puis se rendit compte que ce serait par trop sentimental. Ils n’avaient plus vingt ans ! La rougeur lui monta aux joues, il sourit gauchement en retour, puis fit mine de regarder la campagne qui défilait sous ses yeux. » (Aaah la pudeur anglaise…)
Anne PERRY, La disparue d’Angel Court, traduit de l’anglais par Florence Bertrand, 10/18, 2015