Qui n'a jamais eu cette sensation étrange après une conversation, ce petit malaise quand on réalise qu'on en a peut-être un peu trop dit ? On se repasse le film dans sa tête et on se demande : " Mais pourquoi ai-je raconté tout ça ? " C'est ce qu'on appelle le partage excessif, ou " oversharing " en anglais. Un phénomène inquiétant qui touche beaucoup d'entre nous, parfois sans même qu'on s'en rende compte.
Imaginez la scène : un collègue vous demande comment s'est passé votre week-end. Et là, sans trop savoir pourquoi, vous vous retrouvez à lui raconter en détail votre dispute avec votre conjoint, vos problèmes d'argent, et même ce petit souci de santé qui vous tracasse. Votre collègue vous regarde avec des yeux ronds, ne sachant plus trop où se mettre. Oups...
Mais pourquoi fait-on ça ? Pourquoi certains d'entre nous ont-ils tendance à trop en dire ?
Les raisons sont multiples, et souvent plus profondes qu'on ne le pense.
Pour certains, c'est une habitude familiale. On a grandi dans un environnement où tout se disait, où la pudeur n'était pas vraiment de mise. Pour d'autres, c'est un besoin d'attention, une façon de se sentir intéressant ou important aux yeux des autres.
La solitude joue aussi un rôle majeur. Quand on manque de connexions sociales, on peut avoir tendance à se " déverser " sur la première oreille attentive venue. C'est comme si on compensait le manque de relations profondes par des confidences inappropriées à des quasi-inconnus.
Le stress est un autre facteur important. Quand on est stressé, notre filtre mental a tendance à se relâcher. On perd un peu le contrôle sur ce qu'on dit, comme si les mots nous échappaient.
Et puis, il y a l'influence des réseaux sociaux. À force de voir des gens étaler leur vie en ligne, on finit par trouver ça normal. La frontière entre le privé et le public devient floue, et on se surprend à faire la même chose dans la vraie vie.
Alors, comment faire pour éviter ces moments gênants de partage excessif ?
Première étape : prendre conscience du problème. Essayez de vous observer dans vos interactions. Notez les moments où vous avez l'impression d'en avoir trop dit. C'est un bon point de départ.
Ensuite, apprenez à lire les signaux sociaux. Si votre interlocuteur commence à avoir l'air mal à l'aise, à regarder ailleurs, ou à chercher une échappatoire, c'est peut-être le moment de changer de sujet.
N'hésitez pas à vous fixer des limites claires. Décidez à l'avance de ce que vous êtes prêt à partager et de ce qui reste privé. Ça peut sembler artificiel au début, mais ça devient vite naturel avec la pratique.
Et si vraiment, vous ressentez le besoin de vous confier, pourquoi ne pas tenir un journal ? C'est un excellent moyen de mettre des mots sur ce qu'on ressent, sans risquer de mettre les autres mal à l'aise.
Rappelez-vous : partager, c'est bien. Trop partager, ça peut devenir problématique. Trouver le juste équilibre, c'est tout un art. Mais avec un peu de pratique et de bienveillance envers soi-même, on y arrive.