Du vide sidéral naît l'énergie vitale - le Ki 기 (氣). Lignes et courbes se déploient et incarnent les éléments classiques composant la matière de l'univers : eau, air, feu, terre. De ces éléments jaillissent les corps d'athlètes en mouvement : ceux des lutteurs de ssireum (lutte coréenne), de taekwondo et de son ancêtre le taekkyeon, puis de tir à l'arc.
Le Centre accueille cet été, dans la fraîcheur des murs de son auditorium, en collaboration avec la Korean Foundation for International Cultural Exchange (KOFICE), une nouvelle exposition immersive sous forme d'une projection sur quatre faces, rendue possible grâce à une technologie multimédia permettant de faire apparaître de la lumière ou des vidéos.
À l'occasion de la "Saison Corée 2024", le Centre a fait appel au talent de l'artiste vidéaste français Jean-Julien Pous et des coréens Kayip (Lee Woo-jun, compositeur) et Lee Jihyun (animateur 3D), qui proposent une série de projections axées sur le thème du " ki " (氣), c'est-à-dire de l'énergie, et utilisant lignes et courbes pour figurer, de manière abstraite, les corps dynamiques des athlètes des Olympiades.
Ainsi, lignes et courbes naissent dans le noir, du sol et des murs, se déployant dans l'espace pour envelopper les visiteurs. Ces derniers quittent le monde du visible et du réel pour entamer un voyage dans l'invisible, pour être amenés par l'œuvre à ressentir et à percevoir cette énergie mystérieuse. Les lignes représentant cette force vitale sont en permanence en mouvement, changeant progressivement de forme tout au long de l'œuvre.
De courbes abstraites, elles incarnent successivement les quatre éléments composant la matière de l'univers : eau, air, feu et terre. Puis, de ces éléments, les lignes évoquent les corps d'athlètes et de personnes en mouvement, comme s'ils étaient irrigués de cette énergie vitale. On devine ainsi des enchaînements de ssireum (lutte coréenne), de taekwondo, taekkyon (art martial, ancêtre du taekwondo), et enfin de tir à l'arc.
C'est à Séoul que Jean-Julien Pous découvrit le Taekwondo, dans le petit club de son quartier où s'entraînaient des athlètes qui avaient participé aux jeux olympiques, et des adolescents talentueux, qu'il décrit comme "extrêmement forts et précis dans leurs gestes". Jean-Julien Pous affirme que l'on pouvait "même entendre le son synchronisé de leurs tenues qui claquaient dans le silence". Subjugué par cet art, il se pencha ensuite sur la spiritualité coréenne en créant des œuvres autour de sculptures bouddhistes, comme le bronze doré de Maitreya méditant.
Ainsi, à travers l'exposition "Mouvement", l'artiste espère "emmener les visiteurs dans un voyage spirituel et leur faire ressentir l'essence du sport coréen".
Cette projection est accompagnée d'une mélodie électroacoustique tantôt minimaliste, tantôt enrichie de sons évoquant la matière inerte comme animée, fluide et vivante. Une invitation à se laisser captiver par le mouvement pur !