Élisabeth Borne se lance dans la course à la présidence de Renaissance

Publié le 22 août 2024 par Delits

Dans une interview exclusive accordée au Parisien ce mercredi, l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne a officiellement déclaré sa candidature à la tête du parti Renaissance. Cette annonce intervient à un moment où l' Assemblée nationale traverse une période d'instabilité historique, paralysant le gouvernement.

Un retour remarqué sur la scène politique

Après une discrétion estivale, Élisabeth Borne s'exprime sur les défis politiques actuels. Elle souligne les obstacles que la nation doit affronter. " Le parti ne doit pas devenir une simple machine électorale. Son rôle principal est de mener une réflexion de fond et de mobiliser les militants ", précise la députée du Calvados, en réponse aux spéculations autour de l'avenir politique de Renaissance.

Contexte politique tendu

L'ancienne Première ministre reconnaît la complexité de la situation à l'Assemblée nationale, marquée par une fragmentation inédite des forces politiques sous la Ve République. Elle salue l'initiative du président de la République de rencontrer les chefs de groupe et de partis, espérant que cela permettra au Nouveau Front populaire (NFP) de clarifier ses intentions quant à la formation d'un gouvernement, notamment en ce qui concerne la place de La France insoumise (LFI).

Élisabeth Borne met en garde contre le risque d'une motion de censure immédiate contre un gouvernement incluant LFI. Selon elle, il est crucial de rechercher des compromis, surtout au sein de la gauche gouvernementale, où certains leaders politiques commencent à saisir l'importance de faire des concessions pour sortir de l'impasse actuelle.

Une candidature pour unir

Dans cette interview, Élisabeth Borne confirme sa candidature au poste de secrétaire générale de Renaissance. Elle veut utiliser son expérience pour le bien du parti, en favorisant un travail collégial et en rassemblant les différentes sensibilités politiques. Elle insiste sur l'importance de préserver l'unité de Renaissance, refusant de le réduire à une simple " écurie présidentielle ".

En réponse aux rumeurs sur une possible candidature de Gabriel Attal, actuel président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, elle souligne l'importance de sa fonction à l'Assemblée, laissant entendre que les deux postes seraient difficilement compatibles.

Durant l'interview, Élisabeth Borne parle de ses relations avec des figures importantes du parti, notamment Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et personnalité influente au sein de Renaissance. Elle affirme partager une vision commune avec lui sur la nécessité d'une approche collégiale pour diriger le parti. " Avec Gérald, nous partageons cette vision de l'importance d'une approche collégiale ", déclare-t-elle, soulignant l'importance de l'unité et de la coopération au sein du parti.

Élisabeth Borne confirme également sa participation à la rentrée politique de Gérald Darmanin à Tourcoing, un événement symbolisant leur étroite collaboration. " Gérald Darmanin m'a invitée à sa rentrée et je compte y aller ", ajoute-t-elle, évoquant la bonne ambiance prévue.

Défis pour l'avenir

Interrogée sur les défis de Renaissance, notamment le manque d'ancrage local après plusieurs défaites électorales, Élisabeth Borne souligne l'importance de se reconnecter avec les Français, surtout en vue des élections municipales. Elle évoque également la nécessité pour le parti de se concentrer sur des sujets de fond, tels que la sécurité, le pouvoir d'achat et la qualité des services publics.

Quant à l'avenir du parti après le second quinquennat d'Emmanuel Macron, Élisabeth Borne estime que Renaissance devra red éfinir son rôle dans la vie politique française, en se détachant de la logique présidentielle de ses débuts. Cependant, elle refuse de se prononcer sur une éventuelle primaire pour la désignation du candidat du parti à la présidentielle de 2027, ni d'indiquer si elle envisage de se présenter elle-même.

La candidature d' Élisabeth Borne à la direction de Renaissance représente un tournant majeur pour le parti présidentiel. Son expérience et sa volonté de rassembler, avec le soutien de figures clés comme Gérald Darmanin, pourraient être des atouts déterminants pour un parti en quête de nouveaux repères, à l'aube de la fin de l'ère Macron.