Année 2004, fin des études et un premier job en poche. Un de mes amis, rencontré lors de ma maîtrise, décide de partir vivre en Nouvelle-Zélande. Il se trouve que nous avons une passion commune : le ski.
Eté 2004, me voilà parti pour 20 jours de voyage à la découverte d'un pays lointain et des neiges de l'hémisphère sud, que demander de mieux ?
Le trajet
Annecy - Wellington : 2 jours de voyage dont 24 heures de vol en passant par la Corée du Sud. J'ai 24 ans, je n'ai jamais fait de long voyage et je pars avec tout mon matériel de ski de rando pour un pays situé de l'autre côté du globe, à plus de 19'000 km de la France.
→ Genève - Paris / Paris - Séoul / Séoul - Auckland / Auckland - Wellington. 24h de vol
L'objectif est de rejoindre mes amis Ben et Manon à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande. Le projet est aussi de partir avec Ben, un " ski-road trip " en van dans les fameuses Alpes néo-zélandaises sur l'île du sud. Les " ski fields " sont apparemment très accueillants et si la neige est au rendez-vous, il se pourrait que l'on puisse coller les peaux et faire quelques bonnes descentes à proximité des ces petites stations typiques.
A ce qu'il paraît les voyages forment la jeunesse et je n'ai pas commencé avec le moins éloigné d'entre eux. Heureusement, j'arrive à bon port et avant même que je pose les pieds sur le tarmac, Golum m'accueille avec son précieux !
Je retrouve enfin mes amis et découvre rapidement le charme de la capitale néo-zélandaise. Les premiers jours me permettent de me reposer et de digérer le décalage horaire.
Wellington et l'île du nord
A Wellington, je retrouve mes amis et découvre leur nouvelle vie en Nouvelle-Zélande mais aussi leur cercle d'amis. C'est ainsi que je rencontre Mike, chez qui mes amis ont travaillé au cours de leur premiers mois de voyage en tant que " picker " ou cueilleur, dans son exploitation agricole de pommes et de poires.
Mike est plus âgé de 15 ans, c'est un vrai kiwi et surtout un passionné de pêche à la mouche et de ski. Cette passion commune a poussé Ben à organiser une virée avec Mike, qui m'emmène pendant deux jours pêcher sur les plus beaux parcours de pêche à la mouche de l'île du nord, notamment sur la " Tongariro river ".
Nous en profitons pour découvrir son exploitation et même tenter de distiller un peu de gnôle avec ses fruits qu'il a fait macérer dans un tonneau pendant plusieurs mois avant mon arrivée et sur mes conseils prodigués à distance.
Après cette semaine de retrouvailles et de découvertes néo-zélandaises en tout genre, il était temps de traverser le détroit en direction de l'île du sud pour découvrir la neige de l'hémisphère sud.
Un acteur important de ce voyage fut notre bon " CAEZAR ", nom du van, porté fièrement sur sa plaque minéralogique. Ce véhicule devait être parmi les meilleurs vans du pays, offrant confort, robustesse et sécurité. Connaissant mon pote, j'ai immédiatement quelques doutes et la suite du voyage confirmera mes craintes [...].
Après avoir traversé le détroit de Cook, nous voici débarqués à Picton au nord de l'île du sud pour prendre la route des ski fields du centre du pays du coté de Arthur's pass.
C'est à partir d'ici que vont débuter pas mal d'aventures...
Ce véhicule devait être parmi les meilleurs vans du pays.
Broken River
Nous y voici. La neige est bien présente du côté de l'île du sud, en cet hiver 2004. Nous sommes fin juillet et le ski field est ouvert. Nous arrivons au parking et découvrons le ski à la kiwi, c'est à dire qu'il faut monter à pied ou en peaux jusqu'à un lodge qui sert de départ des remontées.
Nous nous garons au parking et voyons des personnes déposer leur ski dans une sorte de gros monte-charge, puis ces personnes montent à pied par un chemin. Nous décidons de mettre les peaux pour rejoindre le Palmer lodge. En montant, nous voyons passer au-dessus de nos têtes une benne avec juste des skis et bâtons à l'intérieur. Première surprise de la journée.
Une fois arrivés au lodge, nous prenons notre forfait ainsi qu'une pince pour prendre les remontées. Le terme " remontée " est un peu surfait car ce sont des rope tow ou en bon français des années 50′, des " arraches mitaines ".
Si vous n'avez pas encore compris, ce sont d'immenses cordes qui vous permettent de monter au sommet en vous tractant à l'aide d'une pince métallique.
Une pince vous est délivrée avec votre forfait pour pincer la corde et vous tracter jusqu'au sommet. Ah oui, la pince s'appelle un nut cracker ou " casse noix " car cet objet en a tout bonnement la forme. Il faut prendre le coup au début mais c'est comme le vélo, on apprend vite.
Notre première journée se déroule sur les trois petites remontées de Broken River. Il neigeotte, les nuages vont en viennent et la neige n'est pas trop mal. Nous prenons nos marques avec le ski en Nouvelle-Zélande. Je découvre les Kéa, ce perroquet montagnard endémique du pays et j'apprécie les paysages qui sont tout simplement magnifiques depuis le sommet principal.
Craigieburn
Après une nuit bien fraîche dans le van au bord d'un lac en fond de vallée, le réveil est magnifique. Les premières lueurs du matin annoncent une très belle journée. Il a plu toute la nuit et la limite " pluie neige " n'est pas très loin.
Pour notre deuxième jour, les conditions sont donc au top. Nous arrivons pour l'ouverture avec une couche de neige fraîche. Là encore nous montons en peaux depuis le parking et profitons du paysage en fond de vallée.
Le terrain de jeu a l'air incroyable et il n'y a pas beaucoup de monde. Nous nous réjouissons de notre journée à venir. Nous reprenons notre forfait et " nut cracker " puis montons au sommet de Siberia Basin qui porte très bien son nom en ce jour très froid et venté sur les crêtes.
Après deux descentes d'échauffements, nous sommes arrêtés pendant une heure car le moteur du tracteur qui sert à faire fonctionner la rope tow tombe en panne ! Oui, vous avez bien lu, c'est un tracteur dans une cahute qui sert de moteur pour la remontée.
Une fois à nouveau au sommet, nous marchons en direction de Hamilton Peak, le sommet principal du coin, car de grandes pentes vierges nous tendent les bras. Nous passons sous les cordes et engageons dans les pentes the remarkables où nous lançons de grandes courbes dans les 30cm de poudre de la nuit.
C'est avec une banane énorme que nous arrivons en bas de la pente et voyons un pisteur nous faire de grands signes. Nous nous rapprochons de lui et il nous indique qu'il est interdit de faire du hors piste et qu' il nous retire le forfait pour le reste de la journée.
Nous discutons, tentons de négocier, expliquons que nous venons d'Europe et skions régulièrement, sommes randonneurs, j'avais même sorti ma carte du CAF... c'est pour dire comme nous étions désemparés. Le risque dans cette zone n'était objectivement pas élevé mais en 2004, les kiwis ne sont pas encore habitués à la pratique du hors-piste et aux neiges froides et sèches.
nous arrivons en bas de la pente et voyons un pisteur nous faire de grands signes.
Nous sommes obligés de nous arrêter une heure au lodge puis après moultes discussions, ils nous redonnent notre forfait en nous indiquant que Middle Basin vient d'être sécurisé et ouvert par les pisteurs. Drôle d'invitation après s'être fait remonter les bretelles mais nous montons avec le pisteur et ouvrons la combe avec lui !
Nous retournons dans ce grand bowl pour ouvrir quelques belles lignes avec un groupe de français rencontrés pendant notre passage sur le banc des punitions car eux aussi avaient apparemment fauté.
La journée se termine après plusieurs très bons runs dans ce secteur, une journée magique dans un des coins les plus atypiques que j'ai pu voir dans ma vie de skieur.
Mount Olympus
Nous prenons la direction de Mt Olympus. Cela fait plus d'une semaine que Ben me parle de ce petit ski field exceptionnel pour le hors piste et la rando.
Tu vas voir, c'est toute une aventure pour y aller, mais ca vaut le coup.
En effet, le temps est à la neige depuis le début de notre arrivée sur l'île. Et même si celui-ci change très rapidement en Nouvelle-Zélande, les locaux étaient surpris par ce défilé de dépressions et des quantités de neige observées.
Nous nous rendons donc en direction de Mt Olympus en passant vers le magnifique Lake Coleridge puis vers le Lake Ida. Une tempête nous accompagne avec des rafales de vent à faire basculer notre CAEZAR et une pluie qui tombe quasi sans discontinuer.
Nous nous arrêtons un instant au bord du Lake Ida pour prendre quelques photos et faire une pause. Ben n'a pas tenu compte du sens du vent qui, lorsqu'il ouvre la porte du van, la plie immédiatement en sens inverse. Impossible de refermer la porte. Nous voici en mode Mac Gyver pour tenter une réparation, après 1h30, les deux ingénieurs que nous sommes arrivons à remettre la porte dans le bon sens !
Notre objectif est d'aller dormir à la bottom hut de Mt Olympus. Ce type de lodge est assez commun en Nouvelle-Zélande, des sortes de refuges d'hiver non gardés mais très conforts. Nous y arrivons dans la tempête et nous nous annonçons à la radio auprès de la top hut qui se trouve au pied de la seule remontée de Mount Olympus. Ceux-ci nous annoncent que le risque d'avalanche est très élevé, que le ski field est fermé et que nous étions fous d'avoir pris la route pour monter.
Bref, nous comprenons immédiatement qu'ils n'ont pas souvent des tempêtes comme celle-ci et que les grosses chutes de neige ne sont pas communes. D'autant plus qu'à la bottom hut nous n'avons pas un brin de neige alors qu'elle se trouve 300m plus bas que la top hut.
Après une nuit bien arrosé à refaire le monde et nos vies, nous nous levons avec un grand ciel bleu mais toujours beaucoup de vent. Nous décidons de monter à ski à la top hut et après quelques minutes à pied nous trouvons les premières bandes de neige pour rejoindre le pied du ski field.
Plusieurs coulées coupent le chemin 4×4 qui monte jusqu'à la top hut, et rapidement le manteau de neige augmente. C'est une des particularités de la Nouvelle-Zélande : la délimitation de la neige est très rapide sur quelques centaines de mètres de dénivellation.
Nous arrivons à la top hut et on nous fait comprendre qu'il ne fallait pas monter tant les risques étaient élevés. Alors certes, les perturbations s'enchainaient mais le vent balayait tout sur son passage et nous étions loin des zones d'accumulation ou des pentes à risque. Tant pis pour la bière à la hut.
Nous montons au sommet des remontée et nous mangeons nos sandwichs sur un replat en observant les possibilités offertes par Mt Olympus. Elles sont grandes et avec l'usage de la seule rope tow et en collant les peaux ou mettant les skis sur le dos, les possibilités auraient été nombreuses si le temps et la nivologie avaient été meilleurs.
Mount Potts
Après cette première semaine dans la région du Canterbury, nous décidons de descendre plus au sud en direction de Wanaka où nous avons prévu de skier et faire une dépose en hélico pour partir dans les vallées sauvages non loin du Mount Aspiring.
Oui, nous sommes en 2004, notre conscience écologique n'est pas aussi développée que maintenant et prendre un hélicoptère pour aller skier ne nous pose pas de questions à cette époque.
Mais avant de rejoindre le lac Wanaka nous nous rendons en direction de Mount Potts, dans la vallée d'Erehwon. Cette vallée est immense, très sauvage et au milieu de nulle part... ça tombe bien car Erewhon et verlan veut dire " Nowhere " cqfd !
Nous prenons la route sous une nouvelle tempête de neige, au milieu d'immenses étendues sans âmes qui vivent, sur une piste pas mal défoncée. Nous ne savons honnêtement pas trop où nous allons, mais nous y allons.
Cette vallée appartient à un seul agriculteur qui se balade en hélicoptère pour surveiller ses troupeaux et qui a développé un business de cat skiing pour monter dans une des vallées parallèles qui lui appartient en direction du Mount Potts.
Autre particularité de cette vallée : c'est là-bas que la Terre du milieu, deuxième opus du Seigneur des Anneaux a été en partie tourné. Lorsque nous arrivons dans cette vallée, il est clair que nous sommes entrés dans la Terre du Milieu. Nous avons l'impression de voir Edoras sur un plateau rocheux au milieu de plaines plates entourées de montagnes traversées par un ruisseau argenté.
C'est exactement comme Tolkien a décrit Edoras dans Le Seigneur des Anneaux. Nous sommes partis randonner à pied dans l'immense vallée et sommes allés voir le seul gros rocher au milieu de cette immense vallée, où se trouvait le château d'Edoras dans le film.
Après cet après-midi de marche dans la vallée, nous rentrons au lodge pour préparer notre journée de ski du lendemain où nous sommes censés décoller pour être déposés dans la vallée du Mount Potts, puis faire du " cat skiing ".
Malheureusement, nous nous pourrons pas skier car il neige de nouveau dans la nuit et nous nous réveillons avec 5cm de neige dans la vallée et un vent qui empêche à tout appareil de décoller.
Nous décidons de reprendre la route en direction de Christchurch pour visiter la plus grande ville de l'île du sud. En effet, la météo est très mauvaise pour les prochains jours et nous décidons de visiter un peu.
Après notre détour par Christchurch, nous reprenons la route en direction de Wanaka, notre destination la plus au sud. Nous décidons d'aller en direction du lac Tekapo, pour passer la nuit. Nous trouvons un endroit merveilleux dans un champ surplombant le lac, mais nous n'avons pas pensé que notre bon vieux CEAZAR pèse un certain poids.
Nous voici embourbés au milieu d'un champ avec un van qui patine et qui s'enfonce un peu plus à chaque coup d'accélérateur. Il nous faut deux heures pour sortir de là, après d'innombrables tentatives, nous finissons par mettre les chaînes à neige et les tapis de sol pour trouver un brin de grip et enfin nous sortir de ce bourbier.
Wanaka
Nous prenons donc la route de Wanaka, un long trajet depuis Tekapo. A quelques kilomètres de notre destination finale, au croisement d'une route non loin de la ville de Taras, des gyrophares se mettent à s'allumer derrière nous ... La maréchaussée locale nous demande de nous arrêter, papiers du véhicules s'il vous plait.
Ben m'avait dit que notre très cher CEAZAR ne datait pas de la première heure. Il m'avait cependant caché qu'il n'avait pas obtenu le WOF pour Warranty of Fitness, équivalent de notre contrôle technique... et que nous roulions depuis le début dans l'illégalité.
Les policiers nous somment d'immobiliser le véhicule et nous autorisent à rouler jusqu'à Wanaka. Ils nous collent au passage une énorme autocollant rose sur le pare-brise, indiquant aux yeux de tout le monde notre illégalité !
Arrivé à Wanaka nous filons dans un magasin de bricolage, pour acheter du papier de verre, de la colle et de la peinture en vue de tenter de boucher les trous de rouille et surtout cacher la misère. Nous changeons deux pneus bien lisses, et nous décidons d'arracher l'autocollant pour finir notre voyage en croisant les doigts jusqu'à notre retour au Wellington 1'000km au nord.
Une fois cet épisode passé, notre journée de dépose en hélicoptère arrive enfin. Celle-ci avait été repoussée deux fois en raison du mauvais temps qui continuait sur l'île du sud.
Nous y voici, enfin, nous en avons rêvé, et nos skis sont fin prêts pour cette journée. En plus, avec les conditions du moment, nous ne pouvons qu'avoir de bonnes conditions en altitude.
Ben a pris ses Salomon AK Rocket pour ce voyage. Je lui ai ramené des sécura-fixs pour randonner. Il a farté les skis et serré les fixs la veille pour préparer cette journée [...]. Nous n'avons pas skié depuis 4 jours, nous sommes excités comme des puces.
Nous décollons le lendemain, en direction du Mount Aspiring National Park au dessus de la Matukituki River pour rentrer dans une vallée parallèle inaccessible sans un hélicoptère.
La journée est parfaite, les conditions sont là, il fait froid, peu de vent, il a neigé la veille, nous trépignons. Pour notre première descente, notre guide démarre dans une belle combe avec 40cm de poudre. Nous attendons ce moment depuis longtemps, un moment partagé au fin fond de la Nouvelle-Zélande entre copain, avec toutes les conditions réunies.
Honneur à Ben pour cette première descente, lui qui m'a fait découvrir son pays d'accueil avec tant de générosité ! Ben s'élance en grandes courbes avec ses AK Rocket, une première grande gerbe, une seconde, puis un gros roulé boulé. J'ai l'impression qu'il vient de se prendre un bloc de neige dur enfoui sous la neige et issu d'une ancienne coulée. Je le devine en bas, terminer la descente et rejoindre l'hélicoptère.
Je m'élance pour le rejoindre et profite des conditions aussi. En arrivant en bas, je le rejoins pour fêter ce premier run mais je le vois se tenir le genoux. La fixation n'a pas déclenché et il a senti un gros craquement et ne peut plus poser le pied par terre. Gros coup de froid, lui qui attendait tant ce moment et ces conditions se voit stoppé net.
UTUL : You Turn You Loose.
Je termine la journée à skier seul avec le reste du groupe. Les conditions sont top mais sans mon pote cela n'a pas la même saveur. Nous redescendons en fin de journée en hélicoptère. Nous nous rendons vite au centre médical de Wanaka où la conclusion ne se fait pas attendre, c'est le genoux. Une ambulance l'attend sur le parking du centre médical pour l'emmener à Dunedin se faire opérer. Fin de l'histoire sur les skis pour Ben.
Je me retrouve seul à Wanaka, sans mon pote qui vient de se faire les croisés et avec un van qui n'a pas le droit de rouler.
Manon et Mike, le pêcheur à la mouche, étaient censés nous rejoindre le même jour, pour venir terminer le voyage avec nous. Nous devions même skier de nouveau avec Ben et Mike pour une dépose supplémentaire. Nous sommes en 2004 et nous n'avons pas de téléphone portable. Je ne sais pas s'ils sont en route ou bloqués avec les intempéries, bref c'est un peu le brouillard pour moi depuis cet accident.
Après quelques heures d'errance dans Wanaka avec cette journée mouvementée, je me dirige vers un snack pour manger un bout quand j'entends soudain Manon et Mike m'appeler au loin. Situation improbable ! Je pousse un gros soupir de soulagement et retrouve les copains. Je vide alors ma peine d'avoir laissé mon pote avec sa blessure.
Ce soir-là, nous nous consolons de cette journée autour d'une pizza et de quelques bières. Hasard de la vie, ce soir-là nous faisons la rencontre d'un jeune suisse parti faire le tour du monde, un certain John. Un type ultra sympa, qui voyage seul et visite la Nouvelle-Zélande pour y faire un peu de ski aussi.
20 ans plus tard, nous sommes toujours amis et continuons de nous croiser avec des skis et autour de quelques bières.
Ce périple sur Wanaka continue deux jours de plus avec une nouvelle dépose en hélico cette fois-ci avec Mike, et sans blessure. La poudreuse était encore au rendez-vous pour une journée à marquer d'une pierre blanche.
Epilogue
A partir de Wanaka, nous devons remonter sur Wellington mais tout d'abord, nous devons récupérer Ben à l'hôpital de Dunedin.
Nous prenons la route avec Manon après avoir déposé Mike à l'aéroport, puis nous allons chercher le blessé. Une fois récupéré nous remontons 1000 km avec CEAZAR pour reprendre le ferry à Picton. Nous décidons de rouler de nuit pour éviter un maximum la police. Ben est allongé à l'arrière du van durant tout le voyage.
Nous passons les contrôles du ferry et arrivons à Wellington sans encombres. C'est la fin de mon périple en Nouvelle-Zélande. Je laisse mes amis avec un brin de tristesse, mais très heureux d'avoir pu partager tous ces moments avec eux et vivre toutes ces aventures en l'espace de trois semaines.
Je repars avec une amitié pour la vie. J'ai appris à rouler des clopes d'une main alors que je ne fume pas. J'ai compris qu'il fallait que je bosse mon anglais. J'ai roulé à gauche pour la première fois de ma vie mais aussi à droite et ça nous a fait bien rire. Je reviens avec une flasque de gnôle offerte par Mike avant notre départ et distillée sur place avec lui. Je retiens surtout l'image des kiwis qui sont des gens très accueillants.
Je repars aussi avec cette sensation que le concept de pression sociale leur coule sur le cuir de la peau comme l'eau sur une vitre. C'est très agréable car les Néo-zélandais prennent le temps de vivre chaque instant, dans leurs échanges, leurs discussions, leurs activités. Ils font preuve d'une grande ouverture d'esprit et portent un réel intérêt à connaitre les personnes qu'ils rencontrent. Ce pays est loin de tout et c'est ce qui le protège un peu de nos modes de vies occidentaux.
C'était il y a 20 ans, c'était mon premier grand voyage avec des skis dans mes valises. Cela en a amené bien d'autres. Ce fut un superbe voyage.