« Pour qu’elle revienne » invite à suivre les pas de Margaux, dont la maman a disparu la veille de ses quinze ans, sans laisser la moindre trace. Malgré la présence de son père, de sa sœur et de son meilleur ami, elle ne parvient pas à combler ce manque et cette absence qui l’empêchent de vivre pleinement sa vie. Lorsqu’après quinze ans de questionnements, elle croît subitement reconnaître le visage de sa mère en regardant un reportage sur les petits villages de Corse, tout bascule. Accompagnée de son meilleur ami, elle s’envole immédiatement pour l’île de Beauté, à la recherche de réponses…
Après avoir passé un bon moment de lecture en lisant « Contre vents et secrets » et avoir littéralement adoré « Je suis venue te dire » et « Le sourire aux livres », je pouvais difficilement résister à ce nouveau roman feel-good de Cynthia Kafka. C’est donc avec grand plaisir que j’ai retrouvé cette plume ensoleillée, légère et parsemée d’humour qui permet une nouvelle fois d’aborder avec beaucoup de tendresse une multitude de sujets, tels que l’amitié, la famille, la résilience et… les disparitions volontaires.
Et là, tout comme pour « Le Dernier Sommeil de l’Ourse » de Sophie Jomain, qui racontait l’histoire d’une mère dépourvue de fibre maternelle au point de ne pas aimer son propre enfant, mon esprit se bloque immédiatement sur ce point de départ qui me paraît tellement inconcevable. Comment une mère peut-elle volontairement abandonner ses propres enfants, surtout la veille d’un quinzième anniversaire ? Visiblement, cela arrive bel et bien mais, rien à faire, blocage total de ma part qui m’empêche d’entrer pleinement dans l’histoire et cela, malgré une curiosité inévitable qui me pousse à tourner les pages en quête de réponses, tout comme l’héroïne. Le sujet, probablement fascinant pour certains, me semble donc tellement inimaginable que mon imagination refuse de m’emmener là où Cynthia Kafka le voudrait.
Heureusement que les secrets que Margaux cherche désespérément à déterrer se trouvent enfouis quelque part en Corse car cela permet d’assister à un road-trip parsemé de belles découvertes et de paysages splendides. Je me suis même dit que l’autrice aurait probablement pu nous emmener plus rapidement vers se dénouement finalement très réussi, mais qu’elle semblait avoir envie de nous faire profiter un peu plus longtemps de l’amabilité des habitants et de la beauté du décor. Nous avons des montres, eux ont le temps…
« Pour qu’elle revienne » n’est donc pas mon roman préféré de Cynthia Kafka, mais je croise tout de même les doigts pour qu’elle revienne vite avec un nouveau roman.
Pour qu’elle revienne, Cynthia Kafka, Charleston, 240 p., 19€
Elles/ils en parlent également : Juju, Audrey, Ladybooks, Rowena, Stéphanie, Virginie, Orlane, Julie, Petite étoile livresque
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