Kiffe kiffe hier ?
Auteur : Faïza Guène
Éditions : Fayard (21 Août 2024)
ISBN : 9782213726823
258 pages
Quatrième de couverture
A 35 ans, Doria vit heureuse entre son fils, sa mère et ses amis fidèles. Elle essaye de concilier ce bonheur avec la présence du père de l'enfant, dont elle est séparée, ainsi qu'avec ses ex-beaux-parents racistes. Parfois, elle regrette l'impression de célébration commune qui avait suivi la Coupe du monde de 1998, mais son humour l'aide à surmonter les tensions du présent.
Mon avis
« Kiffe kiffe demain ? » a été publié en 2004 alors que Faïza Guène avait 19 ans. Elle y présentait Doria, 15 ans, née de parents marocains, vivant en HLM. Je ne l’ai pas lu.
2024, Faïza a vieilli, Doria aussi. Elle a 35 ans, vient de se séparer du père d’Adam, 7 ans. Elle commente son quotidien avec humour, égratignant ceux qu’elle croise, l’enseignante un peu rigide, l’ex-mari trop laxiste, etc. Dès le début, le ton est donné, beaucoup d’humour, de dérision, parfois un peu trop de clichés, de caricatures.
« Si personne ne s’était aperçu que j’étais myope, j’aurais continué à trouver le monde flou tout à fait acceptable. »
Tout au long de ses journées, les anecdotes se succèdent, plus ou moins drôles. De nombreux thèmes sont abordés : le mariage, la travail, l’éducation des enfants, les amis-es, la religion, les complotistes …. Elle prend le lecteur à témoin, l’interpelle.
L’écriture pétille au début. Le ton est décalé, ironique, peut-être un peu « trop » tout ça, pas vraiment lourd mais à trop vouloir faire rire, ce n’est plus amusant… On se lasse …. Puis arrive le chapitre 9, plus long, plus grave, presque plus sérieux…. Je l’ai préféré dans ce registre.
Dans la dernière partie du livre, il arrive que Doria pense à celle qu’elle a été et à ce qu’elle aurait souhaité lui dire pour la rassurer, l’aiguiller….
« J’aimerais dire à l’ancienne Doria qu’elle finira par se pardonner un jour, à elle et peut-être même à son père. J’aimerais lui dire qu’elle mérite de vivre dans la joie, et qu’être une fille, même si tout tend à prouver le contraire, ce n’est pas une malédiction mais une grâce. »
Cette lecture me laisse sur ma faim. J’ai trouvé le style irrégulier entre le souhait de rédiger de réelles réflexions (mais comme tout est survolé, ça reste superficiel) sur des thèmes d’actualité, et un humour potache. Le contenu manque d’unité et c’est dommage car l’idée de ce regard sur le passé était intéressante.