Ainsi donc, au coeur de l’été, quand l’actualité est théoriquement en veilleuse, Nicolas Sarkozy qui n’en rate pas une – merci mon bon Guaino – a sorti de l’anonymat médiatique le terrible massacre de Maillé où, le 25 août 1944, cent vingt-quatre citoyens innocents ont été tués par des soldats allemands dont on ne sait toujours pas avec certitude s’ils étaient des SS ou de la Wehrmacht ni pour quelle raison ils ont sacrifié le quart de la population du village.
Excusez-moi mais, malgré tout le respect que j’éprouve pour les victimes, leur famille et leurs proches, je ne peux m’empêcher de dire « bien joué Sarko l’opportuniste ». En terme de marketing, difficile de faire mieux. Après la « lettre de Guy Môquet », voici une nouvelle référence ultramédiatisée à l’histoire douloureuse de la guerre 40-45, comme si cela allait renforcer le patriotisme des Français et “le souvenir”.
Stratégiquement bien joué aussi vis-à-vis de nos amis allemands car cette commémoration ne risque pas de les heurter, eux qui ont assumé depuis longtemps les horreurs commises par leurs aînés, puisque précisément c’est un magistrat de chez eux qui a décidé de diligenter une enquête pour savoir qui étaient les coupables et pourquoi.
Honneur donc à la Justice allemande et prenons le cinéma de Nicolas pour ce qu’il est, une opération médiatique, une de plus.
____________________________
Maillé, ce village martyr qu’on avait oublié (Le Figaro)