Vouloir changer de sexe relève d’un choix personnel, et souvent salvateur. La souffrance engendrée par le fait de ne pas se sentir dans le corps qu’il faut est importante, de nombreuses études le démontrent.
Face à cela, toute personne un tant soit peu humaine se dit que de facilité le parcours pour passer d’un sexe à l’autre doit être la norme d’une société un peu évoluée.
Et bien il n’en est rien en France, bien au contraire.
Déjà, si la personne accepte de passer par le circuit « officiel », elle peut se voir mise au rebut pour des raisons « psychologiques ». Mais savez-vous quelle est la question qui met le plus de côté ? Et bien c’est « Pourquoi voulez vous cette opération ? ». La raison en est déconcertante. Si, à cette question, la réponse n’est pas misérabiliste (parce que je déprime, etc…) mais basée sur une notion de plaisir (pour me sentir vraiment moi, pour prendre plus de plaisir lors de mes rapports sexuels) alors c’est le rejet direct !
Ce relent de morale judéo-chrétienne mal placée est la cause de multiples suicides. Et oui, car une personne qui arrive au départ dans l’espoir de pouvoir se sentir enfin elle, se retrouve d’un coup mise en accusation de vouloir… Etre comme tout le monde ! Vivre, jouir et avancer !
Mais on ne s’arrête pas là ! Si par bonheur l’opération est possible, vient le parcours du combattant administratif. Ainsi, pour changer de sexe faut-il en passer par moult circonvolutions de l’administration française. Le processus est long, souvent humiliant. Cela parait anodin à certain, mais imaginez vous sans identité ! Car c’est à cela que l’état réduit les personnes venant de changer de sexe. Ou plutôt il les oblige à garder leur identité précédente, parfois pendant des années. L’Espagne à résolut ce problème en ne liant plus le genre à la génétique. Ainsi peut-on choisir simplement son genre. En France, tout cela reste lié non seulement à la génétique, mais en plus à la morale !
Vient ensuite le code du travail qui ne prévoit pas réellement ce cas. Et donc rend encore plus difficile le fait de pouvoir garder son emploi. Et oui, le contrat étant au nom d’une personne avec un sexe donné, il est théoriquement caduc dès le changement de sexe. Il en va de même pour la retraite (changement de numéro de sécurité social) et toutes les autres parties du salaire socialisé.
Devant ces épreuves, de plus en plus de transsexuels se retrouvent dans la misère. Le taux de prostitution chez les populations de transsexuelles est le plus élevé de toutes les catégories de population. Et ce dans l’indifférence générale, parce que « c’est pas normal de vouloir changer de sexe » comme disent les vieilles rombières le soir dans les chaumières.
Il est temps et urgent que la France révise sa législation pour donner rapidement à cette catégorie sociale ce qu’elle promet : l’égalité de droit.