1001 films de Schneider : Nanook of the North
Nanook, l'Esquimau
Il s'agit d'une magnifique reproduction de la vie traditionnelle des Esquimaux telle qu'ils vivaient dans les générations précédentes. Les personnages que nous voyons jouent à refaire les gestes traditionnels de leurs ainés. Ils ont été engagés dans ce but.
On est, quand même, un peu déçu d'apprendre que ce que nous voyons ne correspond pas à la réalité du moment et que nous sommes en présence d'un documentaire acté.
Est-ce un documentaire ou un produit de fiction ? Disons que c'est un produit hybride des deux, certains appellent ça un documentaire poétique.
Des moments mémorables :
Lorsque la famille de Nanook sort du kayak. On ne s'attendait surtout pas qu'il y avait trois personnes enfermées dans le kayak.
La découverte du gramophone au poste de traite - même si c'est arrangé avec le gars des vues.
La construction d'un igloo.
La chasse au morse
La chasse au phoque.
L'habillement.
Contrairement à ce qu'on a pu dire Nanook (Allakarialuk), n'est pas mort de faim, perdu dans une tempête de neige, il est mort de tuberculose dans sa maison familiale.
Lieu de tournage : Dans la région du Cap Dufferin sur le bord de la baie d'Hudson, située à 40 kilomètres au nord d'Inukjuak dans le Nunavik, partie nord du Québec.
Esquimau qui a un sens péjoratif (mangeur de viande crue) a été remplacé par le terme Inuit qui signifie peuple en langue inuktut, langue parlée par les Inuits. Au singulier, Inuk.
De nos jours, beaucoup d'Inuits quittent le Grand Nord pour venir à Montréal. Ils sont en perdition, pour la plupart. Imbibés d'alcool, plusieurs sont étendus sur les trottoirs et font la manche en pensant peut-être à leurs ancêtres, tel Nanook, qui était fier de leur vie difficile mais autonome.
Chemin de traverse. J'ai regardé ce film avec ma fille de 15 ans. L'année suivante, à sa nouvelle école, son professeur d'art a demandé à la classe si quelqu'un avait déjà vu un film muet - ma fille leva la main en citant Nanook of the North, ce qui lui valut une grande estime de la part de son professeur. Cinq ans plus tard, ayant vu plusieurs des films de Schneider avec moi, elle gagna le prix Cinéma de son école.
Visionné, la première fois, le 28 décembre 2006 sur DVD à MontréalMon 401ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider.