Pilot : One tree hill

Je ne résiste pas. TF1 rediffuse les Frères Scott et je vous resors du fond du tiroir une critique acerbe du tout premier épisode. Je l’avoue cette review est un peu une provocation. Mais bon, on ne se refait pas. 5 ans plus tôt, le pilot de One tree hill (les frères Scott en français) nous en apprend malgré tout déjà beaucoup sur le futur. Ainsi en acceptant cette série dont l’épisode pilot est pour au mieux quelconque au pire mauvais et faisant d’elle sa série phare, on comprend pourquoi la WB a viré Everwood, fait fuir Amy Sherman Palladino de Gilmore girls et pourquoi la fusion CW est un véritable fiasco.

La série surfant sur la fin de Dawson’s creek reprend le flambeau pour ne pas laisser les commerçants de Wilmington dans la dèche mais aurait mieux fait de s’abstenir. ça commence déjà mal avec une pénible double scène de basket ball remplie de clichés dont l’inévitable point décisif marqué à quelques secondes de la fin du match par le joueur vedette forcément mignon mais l’acteur est un peu trop âgé pour le rôle. D’un côté le joueur populaire et arrogeant Nathan Scott, de l’autre le rejeté et humble Lucas Scott. Quoi deux Scott ? Deux frères. Et oui, pourtant ils sont dans le même lycée, se croisent souvent mais ils agissent comme s’ils se voyaient pour la première fois de leur vie. Le coach se demande même pendant quelques secondes qui est Lucas quand Keith lui en parle avant de se rappeler que Dan Scott, le mec le plus méchant de la ville mais aussi le plus malchanceux de la terre, a réussi à mettre, 15 ou 16 ans plus tôt, non pas une mais deux filles enceintes en l’espace de quelques mois. Et comme il est super intelligent, il est resté dans sa petite ville histoire de créer un contexte forcément malsain pour les deux gamins. D’ailleurs il n’hésite pas à monter purement et simplement Nathan contre Lucas afin d’empêcher ce dernier d’entrer dans l’équipe de basket. Pourtant ça ne fait pas le moindre doute, Lucas va entrer dans cette équipe et cela on le sait dès les toutes premières secondes de l’épisode.

Comme tout basketteur se respectant, Nathan sort avec une pompom girl. Encore un cliché, un de plus. Mais attendez, pas n’importe quelle pompom girl. Une pompom girl osant écouter du rock sur un vieux tourne-disque et s’exhibant sur son site web grâce à sa webcam. Bref une pseudo rebelle tout aussi soit disant solitaire. Mais bon si elle avait vraiment ce profil, elle ne sortirait pas avec le mec le plus populaire du lycée et fuirait à toute vitesse ce genre de type. De l’autre côté, même chose ou presque. Lucas a une copine, enfin une ” meilleure amie ” dont il ne fait aucun doute qu’elle en pince pour lui. Même si elle s’en défend. Elle ne voudrait pas d’un plan à la Dawson et Joey dit elle. Plutôt curieux comme réplique pour un personnage cloné physiquement et psychologiquement sur la Joey Potter de Dawson’s creek.

Autre mélange indigeste, Lucas Scott. Il est certes un basketteur super doué mais aussi un dévoreur de bouquin façon Rory Gilmore. Non mais vous y croyez à celle là ? Un basketteur américain lisant autre chose que play boy ? Mais bon, j’avoue, c’est vrai, on peut être sportif et malgré tout être intelligent ou même cultivé. Mais dans ce cas, il aurait mieux valu choisir un autre acteur, Lucas aurait été plus crédible. Chad Michael Murray doit sans doute sa participation à la série à une erreur de casting ou simplement à sa belle petite gueule faisant fondre les midinettes de 11 à 17 ans. Malheureusement cette gueule d’ange est incapable de faire passer la moindre émotion. Y compris quand il a une actrice comme Moira Kelly pour lui donner la réplique ou quand il explique son larmoyant destin de loser et du pourquoi il a arrété le basket quand il était petit.

Pour nous montrer la non évolution d’une génération à une autre, dans la première génération des frères Scott on trouve aussi le gentil et le méchant. Le méchant et caricatural Dan est un mauvais père y compris pour Nathan qu’il pousse sans arrêt à être le meilleur alors qu’il ne le veut pas et le gentil Keith servant de père de substitution à Lucas. La façon dont il parle de Karen laisse entendre qu’il y a plus que de l’amitié entre eux. Mais le même vieux entraîneur semble là aussi seulement le comprendre. Apparemment il vit dans son gymnase et n’en sort jamais. Ce n’est pas possible autrement.

L’arrivée de Lucas dans l’équipe étant inévitable, l’heure du duel a sonné entre les deux frères ennemis et cela pile pour la fin de l’épisode ou presque. Et là on sombre dans le grotesque car toute l’école semble réunie autour de ce vieux terrain de basket situé en pleine décharge publique. Un endroit visiblement à la mode. Cette longue volée de panier est encore plus pénible que celle d’ouverture. Si Mouth et ses commentaires étaient amusants au départ, le personnage s’essouffle vite et les commentaires grandiloquents tournent rapidement au ridicule. Un match au final sans conséquence car Lucas intégrera l’équipe et Peyton soit disant le trophée du gagnant retourne néanmoins vers le méchant Nathan, non sans avoir lancé un regard langoureux vers Lucas. Pitié, tuez moi.

Conclusion : Un zéro pointé pour son pilot. Il n’y a même pas d’humour ou de second degré pouvant sauver ce qui pourrait l’être. Rien ne donne envie d’y retourner. Les personnages ne sont pas attachants entre l’antipathique Nathan, Lucas le calimero de l’histoire et les deux potiches ne servant qu’à mettre les mecs en valeur. Reste les adultes où là on sent qu’il y a des années de conflits non résolus entre les personnages et un vrai potentiel dramatique mais déjà on sent que ceux ci ne seront que des personnages secondaires. Quant à l’histoire elle est assez bateau et le thème du basket comme élément central de l’intrigue est très loin de me plaire. Et pour terminer on ne doute pas une seule seconde qu’à un moment ou à un autre le petit groupe des 4 jeunes finiront par devenir amis et le tout finira en happy end. La messe est dite, il n’y a plus rien à dire. Ah si un dernier mot, Tao est vraiment très méchant !

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