Yves Leterme, premier ministre belge, a remis sa démission au Roi, à 22h30 , au soir de notre fête nationale. Nos voisins nous amusent parfois. Nous les moquons plus souvent qu’à leur tour. Mais nous avons pour eux une réelle affection. Qui d’entre nous n’a pas un jour pris sa voiture, son vélo ou un transport en commun pour aller flâner à Bruges, pour gravir l’une ou l’autre colline malicieusement pavée, pour faire des emplettes quelque part du côté du Mont rouge, pour manger des frites et des moules face à la mer, à La Panne ou à Ostende, pour emmener ses enfants à Walibi ou à Bellewaerde.
Nous aimons leur sens des affaires, leur goût pour la déco, leur sens de l’autodérision, leur humour, leur “belgitude”.
Pour toutes ces raisons, je pense qu’il faut s’inquiéter pour nos amis belges. Depuis des années, je les écoute expliquer sur le ton de la plaisanterie qu’il n’y a plus d’État, que le Roi permet de donner encore l’illusion d’un ciment national.
Mais quand j’entends des responsables politiques belges argumenter sur le fait qu’il vaut mieux éviter des élections anticipées qui pourraient déboucher sur une “radicalisation”, ou quand j’en découvre d’autres disserter sur la “tangibilité des frontières”, je suis dubitatif.
Par les temps qui courent, la stabilité me parait préférable pour nos cousins d’outre Quiévrain à toute autre aventure. Et je n’aimerais pas qu’à nos portes une société éclate et que nous en récoltions des éclaboussures collatérales.