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Jamais sans mon département ?

Publié le 25 août 2008 par Jean-Paul Chapon

Lors de mes vacances dans le 84, avec petite incursion dans le 13, à bord de ma C3 immatriculée 60 - Soissons me demandera-t-on, mais non, Avis Avignon TGV – j’entendais à la radio des élus du collectif « Jamais sans mon département » s’exprimer sur la défense du 24, si ma mémoire est bonne, sur France Info. De retour dans notre maison de famille de Châteauneuf de Gadagne (84470), je tombe sur le livre de géographie de la classe de première de ma mère regarde. Il s’agit du programme du 30 avril 1931. Cherchant ce que l’on dit de Paris (j’y reviendrai) je tombe sur le chapitre « Population Organisation Administrative »

Et voici ce que les programmes de l’éducation nationale apprenaient aux élèves des années 30 et 40 sur le sacro-saint département français.

« La division administrative en départements n’est pas géographique »

« La France est une république, au gouvernement démocratique et parlementaire, mais à l’organisation administrative très centralisée, fondée sur la division en départements, où le préfet, assisté d’un conseil général, fait exécuter les décisions prises par les ministres, à Paris. Il y a (Algérie non comprise) 90 départements (le territoire de Belfort a été récemment transformé en département). Ce sont des divisions artificielles* et qui ne correspondent à aucune réalité géographique. Un même département peut contenir des régions différentes (massif ancien, plaine sédimentaire). Une même région est souvent divisée en plusieurs départements. Les départements n’ont pas fait oublier les anciennes provinces dans lesquelles ils ont été taillés. « Personne en France ne se dit « Côte d’Orois », mais Bourguignon, « Indrois » ou « Cherois », mais Berrichon, « Puy de Dômois », mais Auvergnat… (Granger, La France.)…
D’autre part, le département créé par l’Assemblée Constituante, à une époque où les communications étaient lentes, est aujourd’hui un cadre trop petit. Avec le chemin de fer, l’automobile, le téléphone, la T.S.F., un préfet pourrait administrer un bien plus grand territoire. D’autre part, le développement des voies de communication et l’existence des grands magasins, permettent au paysan de faire ses achats dans les grandes villes, et non plus au marché local. Cet état de fait constitue de grandes unités naturelles ayant leur capitale. Il y aurait avantage à réunir plusieurs départements représentant des sols, des productions, des modes d’activités communs. De là est né le projet de régions (une vingtaine), qui ne ressusciteraient pas les vieilles provinces, mais qui correspondraient à de grands groupes économiques ayant à leur tête un conseil général. 
»

Il faudra attendre 50 ans après le programme de ce manuel scolaire pour voir officiellement apparaître les régions en 1982, mais sans pour autant faire disparaître les départements, ajoutant simplement une couche de plus à l’indigeste mille-feuille administratif français. Je n’ai pas la religion du département, et parmi les 300 propositions d’Attali, la disparition du département n’était certainement pas la plus mauvaise. J’ai d’ailleurs régulièrement pris position sur Paris est sa banlieue pour le projet de Grand-Paris de Philippe Dallier, qui propose de fondre Paris et les départements de la petite couronne, pardon les 75, 92, 93 et 94 en une seule nouvelle collectivité territoriale, même si Philippe Dallier se défend que son projet pour le Grand-Paris soit un projet test pour le reste de la France, le cas de Paris est suffisamment spécifique pour mériter une solution ad hoc.

Jean-Paul Chapon

* Les mots sont en gras dans le manuel


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