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Des mangas doux-amers : Une Longue Route – Pour Sanpei de Fumiyo Kouno

Par Juju-Gribouille @JujuGribouille

Deux recueils publiés en même temps par Kana, deux ensembles de chroniques drôles et amères sur la vie japonaise par Fumiyo Kouno. D'une part Sôsuke et Michi se retrouvent unis par un mariage arrangé et vivent ensemble tant bien que mal. De l'autre Sanpei, veuf et retraité, est accueilli dans la maison de son fils et sa famille et ils doivent vivre ensemble, tant bien que mal...

Collection Made In

/ Catégorie Tranche de vie

Deux bien jolis volumes...

mangas doux-amers Longue Route Pour Sanpei Fumiyo Kouno

Ces deux volumes, parus le même jour, sont très joliment présentés sous une couverture pastel très douce au toucher, comme les autres titres de l'autrice, ce qui promet un joli coin de bibliothèque aux aficionados.

...pour de bien jolis dessins

Côté dessins, l'autrice a un très joli trait, assez " old school " mais très élégant dans l'utilisation des hachures. Hachures qu'elle sait d'ailleurs omettre pour donner une autre tonalité à ses pages, notamment quand un de ses personnages rêve. Le découpage est très classique et donne le ton à ce qui va être un manga basé sur la vie quotidienne, très terre à terre dans l'ensemble.

Les personnages sont croqués de la même manière et j'ai dû aller vérifier d'un volume à l'autre s'il ne s'agissait pas des mêmes à une autre époque de leur vie... Ce n'est pas le cas, chacune des deux œuvres développe son propre foyer dans un environnement similaire.

Deux saveurs bien différentes

Je ne cacherai pas que j'ai bien aimé " Pour Sanpei " et beaucoup moins " Une longue Route ", que j'ai lus dans cet ordre-là. Je vais tenter de vous en expliquer les raisons.

Au début d'" Une longue Route ", on sonne à la porte de Sôsuke. Une jeune fille entre, porteuse d'une lettre. C'est Michi. La lettre explique que son père l'a donnée en mariage au cours d'une beuverie au bar. Et comme elle a signé l'acte de mariage, c'est sa femme, à valoir immédiatement. Sôsuke lui fait faire immédiatement le ménage, car il attend une conquête, qui se barre immédiatement à la vue de Michi. Voilà Sôsuke coincé avec une femme dont il ne veut pas, mais qui va se révéler utile.

Résumée en quelques lignes, cette petite histoire de trois pages pose la base du recueil et, en même temps, montre le gros problème que j'ai ressenti tout le long du manga : c'est ignoble. Certes, cela présente une réalité du Japon traditionnel et c'est raconté avec un petit côté " tongue-in-cheek " pour montrer l'évolution du couple et de ses sentiments. Mais pendant la plupart des histoires on a envie de coller une paire de claques à Sôsuke et de crier à Michi " sauve-toi, va faire ta vie ! " Je dois bien avouer que ça m'a gâché la lecture, même si la narration en petites unités de 3 pages est très agréable, malgré quelques ellipses pas faciles à suivre parfois.

Une retraite peu reposante

" Pour Sanpei " raconte une autre réalité traditionnelle du Japon : l'accueil des personnes âgées au sein de la famille. Sanpei est en effet retraité et, à la mort de sa femme, il est accueilli dans la famille de son fils Shiro qui le reçoit visiblement à contrecœur. Reika, sa belle-fille est beaucoup plus douce et compréhensive et la petite Nona doit s'accommoder de ce grand-père envahissant.

Mélancolie et humour dans la balance

Le ton de l'œuvre, comme celui de la précédente, est tout tranquille, cozy, et raconte les mésaventures quotidiennes de Sanpei, nouvel homme au foyer, lui qui n'a jamais rien fait dans la maison du vivant de sa femme. De sa maladresse et de sa bonne volonté naissent la plupart des moments de drôlerie du recueil. Il dispose cependant d'une arme secrète : le petit carnet tenu par sa femme, dans lequel il va trouver tout ce qui lui sera utile dans la vie quotidienne : des recettes, mais aussi des petits tutos, pour bien laver ou pendre le linge, etc. Encore une fois, on découvre le poids des traditions japonaises, mais c'est beaucoup moins révoltant que dans " Une longue Route ".

Fumiyo Kouno dessine la magie du quotidien

Ces deux recueils sont assez attachants et si vous aimez les tranches de vie et les confrontations avec les cultures étrangères, en particulier la culture traditionnelle nippone, ne manquez pas de faire un tour du côté de l'œuvre de Fumiyo Kouno. Elle balance entre humour, onirisme, réalisme, tout cela en douceur. Un vrai moment hors du temps.

Phil The Bird

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