Après deux mois de silence, je reviens vers vous à la veille de cette rentrée. Les Jeux Olympiques venant de s'achever, je voudrais revenir sur cette quinzaine sportive et vous livrer mes impressions sur les performances des français.
Tout le monde connaît le bilan olympique de la France : 40 médailles, dont 7 en or, soit moins qu'à Athènes. Certes, le bilan reste honorable. Il n'en demeure pas moins que certains résultats ont été décevants et que les performances des filles sont plus que médiocres (seulement 6 médailles dont une seule en or). Et cette question qui semble revenir sans cesse : pourquoi si peu d’or ?
Je me risque à avancer 3 explications :
1°) La France n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle est outsider
2°) La France n’est jamais aussi faible que lorsqu’elle est favorite (et nous avions beaucoup de favoris)
3°) La France est plus forte lorsqu'elle est collective
Les sportifs français ont normalement tout pour réussir. Ils bénéficient d’un encadrement et d’installations de grande qualité (ex: INSEP) et sont généralement bien soutenus pour avoir les moyens de s'entraîner. Mais là où l'on ressent une certaine faiblesse, c'est dans le mental de nos champions. La plupart des "favoris" ne savent pas gérer la pression. Résultat, nous glanons beaucoup de médailles “surprises” avec des athlètes que l’on attendait plus ou moins, comme par exemple Maheidine Mekhissi-Benabbad au 3000 mètres steeple. C’est grâce à un tel vivier que la France a atteint ses objectifs de médailles.
Heureusement, il y a les compétitions par équipe et là, on est beaucoup plus fort. Si l’on y regarde de près, on trouve parmi les 7 champions olympiques français 3 équipes (sabre, fleuret et handball). L’équipe a pour avantage de diluer la pression sur chaque athlète.
Evidemment, je ne cherche pas à critiquer le sport français et les performances de nos sportifs. Ce serait un peu facile confortablement installé derrière un écran d'ordinateur. J'essaie simplement de trouver des explications dans ce qui caractérise notre culture sportive. Cette culture française, symbolisée par la célèbre phrase “l’essentiel est de participer” me plaît. C’est ce qui la préserve (au moins un peu) de dérives du dopage aux Etats-Unis et très probablement en Chine (cf. l’affaire Balco etc.).
En conclusion, je finis par la plus belle des victoires, celle de nos handballeurs. J'ai pratiqué pendant 10 ans ce sport, ma culture sportive a été façonnée par le hand. Ce n'est pas seulement une victoire historique pour la France. Les "experts" ont par leur victoire montré les véritables valeurs du sport, faites d'humilité, d'esprit d'équipe et d'abnégation. Toutefois, je ne peux m’empêcher de trouver un goût amer à cette victoire. Pas pour le jeu, loin s’en faut, se fut un régal de les regarder jouer, mais pour la faible couverture médiatique de l’évènement et du hand en général.
Pourtant, c’est un sport dynamique, rapide, spectaculaire, les règles ne sont pas compliquées donc accessibles, que demander de plus? L’emblématique Jackson Richardson a mis fin à sa carrière mais Nikola Karabatic n’a rien à lui envier en terme de charisme. Et que dire d’un Thierry Omeyer totalement impressionnant dans les cages ?