Impots de sang en afghanistan

Il est un impôt dont les journaux économiques ne parlent pas beaucoup mais quand il est là, la nation entière se pose des questions sur son prix, c'est l'impôt de sang.
Gouvernés par une soldatesque au service d'un ambitieux qui a séduit une majorité de français tout en disant clairement que le sommet qu'il souhaitait atteindre n'était pas l'action à mener mais le poste, les français ont découvert il y a peu l'  impôt du sang que l'alignement de Sarkozy le Busher a imposé à la France.
Pour la France et les Français, depuis la guerre d'Algérie, l'armée français et les affaires militaires sont une sorte de chose lointaine, qui sert à maintenir notre position à l'ONU en pourvoyant humainement aux multiples opérations de maintien de la paix. L'armée française est louée pour son contact humain, pour ses officiers cultivés et pour sa mesure dans ses interventions.
Même lors de l'affaire yougoslave, il n y eut que l'assaut d'un pont pour donner une valeur guerrière à l'intervention française.
Certes, nous avons des forces spéciales mais font-elles vraiment des choses spéciales bien cachées derrière le secret de rigueur ou les interventions d'hommes d'affaires plus enclins à sauver leur réputation et leur argent qu'à montrer que la France n'est pas un ventre mou de l'Occident déclinant (cf Bolloré lors de l'affaire du Ponant).
Il n'est pas question ici de revenir sur la fameuse embuscade afghane. On peut rappeler sans cesse que l'Armée française a toujours été en retard d'une guerre, que l'on sait depuis longtemps que "qui tient les hauts tient les bas", que les suppressions de centres d'entraînements, réductions des forces alpines, livres blancs à la mode PSP ou GameBoy montrent bien leurs limites comme les nouvelles méthodes d'entraînement de la troupe où la rusticité exigée avant (entraînement difficile guerre facile) n'est plus qu'un souvenir de livres (regardez simplement les bedaines et bedons de certains militaires ou les conditions d'admission dans les écoles militaires ...).
D'autres diront qu'un poisson commence toujours à pourrir par la tête et que la conduite militaire de Sarkozy, de son service de planqué à sa façon de traiter le CEMAT (qui ensuite s'en alla) indiquait bien que quelque chose ne va pas en ce qui concerne la mission principale de l'armée: combattre.
Comme nous parlons ici d'impôts, parlons donc du prix du sang que la France devra payer pour la politique étrangère de Sarkozy (puisqu'il est seul à décider).
Les militaires en Afghanistan n'ont pas le matériel optimum pour mener la mission qu'on leur donne. Depuis des années, le prix des Opex (opération extérieures) explose le budget prévu car rien n'est justement prévu pour répondre aux conditions du terrain.
La décision d'envoyer 1000 hommes supplémentaires en Afghanistan se devait donc de les cacher dans une base américaine à faire des tig ou des patrouilles dans le camp .. sous peine d'avoir à affronter la réalité d'une guerre réelle qu'on ne peut cacher aussi longtemps qu'on peut cloisonner ce qui se passe en banlieue pour éviter les mauvais bilans quand on est ministre de l'intérieur préoccupé par autre chose ou ensuite président élu sur sa capacité à karcheriser la racaille.
Etrangement, les hommes sont sortis de leur base et sont allés patrouiller.
10 d'entre eux sont morts, 21 sont blessés... ce qui est peu par rapport aux pertes de cette guerre, très très peu par rapport à la guerre en irak et peu par rapport aux autres conflits du monde.
Quand les derniers soldats français sont morts, avant ce drame, Jacques Chirac n'a pas hésité une seconde à détruire les responsables (l'aviation de Gbagbo).
Sarkozy, bloqué dans son activisme médiatique et dépassé par la réalité, semble aussi inconscient que Bush son ami et modèle de réélection (vous verrez en 2012) quand on annonça à ce dernier les attentats du 11 septembre.
Comme le montre son allocution devant les cercueils français, Sarkozy n'a toujours pas compris qu'il est président et plus devant des salles UMP mises au pas de SA réalité.
Dans ces conditions et de la même façon que Jean Peyrelevade explique la dérive économique de notre pays depuis 1 an dans  "Sarkozy  l'erreur historique" , la dette de sang de la France risque fort d'augmenter.
Raymond Barre disait qu'il fallait encore un quinquennat aux français pour se réveiller en ce qui concerne la bonne conduite économique, à savoir dépenser ce que l'on a et pas plus.
Les impôts de sang  qu'ont déclenché les envies sarkozystes ne risquent-ils pas de conduire plus vite au réveil des français ? Combien de soldats morts la France acceptera de livrer dans la version Bush du combat contre le terrorisme ?
En actions militaires on se doit de dépenser MOINS que ce que l'on a et la France n'a pas grand chose tant en hommes qu'en matériels. De plus le combat contre le terrorisme international ne se fait pas, par sa nature elle-même, que sur UN terrain.
De par son histoire, la France pourrait être utile à ce combat dans les zones qu'elle "contrôle" traditionnellement comme le maghreb et l'Afrique noire.
Curieusement, ces zones sont aujourd'hui désertées par la France (l'aide accordée au Congo qui est le plus grand pays francophone , + de 60 millions d'habitants, est de 20 millions par an ! Et les chinois s'installent là bas en ce moment comme ils le souhaitent en exploitant de plus en plus les richesses minières de ce pays.. Ne parlons pas de l'offensive russe en Algérie où bientôt les penseurs économiques français s'étonneront de voir le prix du gaz ou du pétrole fixé de concert à Moscou et à Alger ......).
Où est donc la logique de ce "combat contre le terrorisme" qui conduit à aller dans un pays où nous n'avons jamais rien fait, à part livrer quelques armées en grand secret à Massoud du temps de la guerre contre les  soviétiques ? .. alors même que tout el monde dit que le problème est plutôt au Pakistan ?
Il est vrai encore une fois qu'à la tête de l'état français, le responsable ne semble pas comprendre puisque la seule chose qu'il ne referait pas, confie-t-il en gloussant devant les cercueils des morts, c'est la patrouille ...