Si vous avez un drone, vous n’avez légalement pas le droit de le faire décoller sans vous former un minimum. Ça peut en surprendre certains, mais l’usage d’un drone peut entraîner de nombreux accidents et avoir un minimum de connaissances théoriques est un pré-requis pour éviter le pire. Et c’est quelqu’un qui a connu son lot de crashs qui vous le dit. J’ai récemment dû mettre à jour mes certifications de télépilote et je me suis rendu compte que ça pouvait être l’occasion pour lister les ressources utiles à ce sujet.
Le pilotage de drone a longtemps été un far-west au point de vue légal, certains pays adoptant une législation très restrictive alors que d’autres en étaient tout à fait démunis, les législations étant rapidement dépassées par les évolutions technologiques proposées par les constructeurs… Depuis 2020 cependant, l’Union européenne a pris les choses en main et a légiféré de manière à avoir une réglementation unique pour l’ensemble de ses pays. Si les premiers aventuriers du drone ont pu regretter l’arrivée de règles plus restrictives, il faut avouer que cet état de fait a eu au moins un avantage : la possibilité de se former dans n’importe quel pays européen et ensuite pouvoir voler dans l’ensemble de l’Europe (ou presque).
Dans mon cas, ça veut dire me former au Luxembourg, passer les certifications en France et pouvoir voler en Belgique. Mais je vais développer. D’abord, quelques précisions. Au point de vue légal, un drone est considéré comme un aéronef sans pilote, ou « UAS » (de l’anglais Unmanned Aerial System). L’usage d’un UAS peut se faire à titre privé ou professionnel pour réaliser des reportages photo et vidéo, inspecter une toiture, surveiller une zone d’incendie, et tout autre usage ayant un intérêt social. Pour maintenir un niveau de sécurité élevé dans l’usage de ces aéronefs sans pilotes, la réglementation européenne exige une formation pour tous les pilotes.
De base, il faut fonv passer une certification de la catégorie OPEN, permettant l’exploitation d’UAS à faible risque. Dans cette catégorie, seuls les vols à vue sont possibles, à une hauteur maximale de 120 mètres et avec des UAS d’une masse maximale au décollage inférieure à 25 kg.
Cette catégorie est divisée en 3 sous-catégories qui ont chacune des conditions d’exploitations particulières :
A1 : vol au-dessus de personnes possible pour un temps limité (pas au-dessus d’un rassemblement de personnes)
A2 : vol proche de personnes possible, mais toujours plus de 30 m des personnes (ou 5 m en configuration « vol lent »)
A3 : vol toujours loin des zones habitées (> 150 m)
Au-delà de ces impératifs, il faudra passer à la catégorie SPECIFIC, pour des opérations à risque accru. Elle permet de voler hors vue, dans des endroits représentant un risque plus important pour les tiers (en zone peuplée, à proximité d’un aérodrome…), pour largage et au-dessus de 120 mètres. Je vais laisser cette catégorie et rester dans la catégorie OPEN pour la suite.
La plupart des utilisateurs n’auront besoin que de passer l’examen pour les catégories OPEN A1 et A3 : c’est facile, gratuit, et tout se fait en ligne (ici en Belgique et là en France). Il n’y a pas de piège, il s’agit avant tout de questions de logique et de bon sens.
Pour ceux qui, comme moi, auraient besoin d’obtenir la certification OPEN A2, les choses se compliquent. Il faut passer un examen théorique, comprenant de 30 à 40 questions : En France, l’examen peut se passer dans un centre de formation ou en ligne, pour un coût de 30 euros. En Belgique, il est gratuit, mais il n’est possible de le passer qu’à Bruxelles. Dans les deux cas, aucune formation théorique n’est délivrée au préalable, c’est au candidat de se former, auprès d’opérateurs privés. Bien sûr, ces formations ne sont pas gratuites.
Mais figurez-vous qu’au Luxembourg, une formation gratuite et en ligne existe : elle passe en revue les différents sujets à connaître, à savoir météorologie, performances de vol UAS et atténuations techniques et opérationnelles du risque au sol. Je soupçonne que, d’un pays à l’autre, les questions de l’examen soient un peu différentes et plus ou moins exigeantes sur certains points. Néanmoins, de ma propre expérience, cette formation constitue une base solide pour préparer l’examen théorique. Merci le Luxembourg !
De mon côté, j’ai passé l’examen en ligne (merci la France !), parce que je n’avais pas spécialement envie d’aller jusqu’à Bruxelles. J’ai eu droit à des questions un peu inattendues et non-couvertes dans la formation luxembourgeoise (connaissez-vous la pression de l’air au-dessus de la mer ?) ou spécifique à la France (notamment au niveau des différents organes météos français), mais dans l’ensemble, rien d’impossible. Seul regret, ne pas obtenir un questionnaire corrigé à l’issue des résultats. Mais je suppose qu’il faut bien entretenir le business des formateurs privés…
Tant pour les certifications OPEN A1/A3 que OPEN A2, il est nécessaire de repasser les examens tous les 5 ans. Je vous donne donc rendez-vous en 2029 pour vérifier si les exigences ou les réglementations ont évoluées, voire si l’offre de formation s’est diversifiée.
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